Pêche. Des renforts anti-piratesUne soixantaine de fusiliers marins ont embarqué à bord des thoniers
français, concarnois pour la plupart, opérant depuis les Seychelles,
dans les zones de pêche où sévissent les pirates somaliens.
Ils viennent de Brest, de Lorient, de
Toulon, de Cherbourg : près de soixante fusiliers marins ont été
déployés sur les thoniers français, en pêche dans des zones à hauts
risques, où ils peuvent devenir les proies des pirates somaliens.
L’objectif est clairement affiché : il s’agit d’assurer la sécurité
d’une dizaine de thoniers senneurs congélateurs, pour l’essentiel
concarnois, et de leurs équipages, qui opèrent depuis les Seychelles.
Une convention signée avec la Marine
Cinq équipes de fusiliers marins ont déjà embarqué, d’après
l’État-major à Paris. Les militaires, les armateurs au thon et les
navires ont déjà l’habitude de travailler ensemble. Les avions français
survolaient fréquemment les flottilles. Cela n’a pas empêché les
pirates d’attaquer un thonier concarnois de l’armement CMB, en
septembre dernier. Cette fois, avec des militaires embarqués, on passe
à la vitesse supérieure. Les fusiliers marins sont armés et ont « de
quoi dissuader ou répondre aux attaques des pirates ». Ils vont assurer
cette mission pendant la saison de la pêche, jusqu’à fin octobre. Les
armateurs au thon étaient demandeurs de cette protection militaire.
C’est Orthongel, l’organisation de producteurs basée à Concarneau,
regroupant les producteurs de thon congelé, qui a signé la convention
avec la Marine. Ils participent financièrement à l’opération, en
prenant en charge « une partie du surcoût pour les armées », a précisé,
hier, le porte-parole de l’État-major, le commandant Prazuck. Il n’en
dira pas plus.
« Une activité qu’on ne peut déplacer »
La Marine a donné son feu vert, parce qu’il s’agit « de protéger une
activité économique française, menée par des bateaux battant pavillon
français, que l’on ne peut ni déplacer, ni reporter », a précisé le
commandant. Des militaires armés à bord, dans ces conditions, c’est
légal. Les fusiliers marins vont travailler de la même façon que lors
de l’opération Atalante, où il s’agissait de protéger les navires du
Programme Alimentaire Mondial, le PAM. Les militaires, qui ont
l’habitude d’escorter des navires de commerce, embarquent cette fois à
la pêche. « Un bateau à bord duquel se trouve une équipe de protection
est rarement attaqué », commentait, hier soir, un marin.