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Commentaire de San Kukai

sur Quand la Scientologie manipule un sondage Internet


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San Kukai San Kukai 9 juillet 2009 00:39
Clojea,

J’attends toujours que vous me donniez les dogmes et fondements de votre église, mais je serai bon prince et vous répondrai avec précision, dans l’attente que vous ayez l’honnêteté d’en faire autant en retour.

Voici l’histoire ; elle est édifiante à plus d’un titre.
La personne dont il s’agit est monté à Paris à vingt ans, après le décès d’un de ses parents. L’assurance-vie lui a permis d’acheter un appartement et elle a vécu de petits concerts. Triste et sans tuteur dans ce milieu, elle a touché à la drogue. Voulant parallèlement améliorer sa technique, elle est entrée à l’École du rythme, ignorant que cet établissement était une filiale de la secte de scientologie.

Là, les membres de la secte l’on orientée sur Narconon pour se sevrer et sur la Scientologie pour se faire plumer. De Narconon, cette personne est sortie avec des séquelles très importantes, notamment en ce qui concerne les souvenirs de son enfance. Une fois dans la Scientologie, elle a dû vendre son appartement et donner ce qui lui restait d’assurance-vie. C’est alors qu’elle a débarqué chez mon frère et moi pour nous demander de lui prêter de l’argent afin de poursuivre son parcours dans la secte. Pourquoi nous ? Parce que nous vivions près de Paris et qu’elle avait rompu avec sa famille proche à cause de la secte.

Notre réaction a été immédiate : voyant son état très préoccupant (maigreur impressionnante, propos incohérents, souvenirs absents, voix monocorde, yeux écarquillés, insistance répétitive à nous demander des fonds) nous lui avons proposé notre aide pour sortir de la secte et retrouver une vie normale. Ce fut peine perdue. Non seulement elle refusa, mais elle revint avec une responsable de la secte (jeune cadre dynamique, en tailleur et coupé sport) que nous avons invectivée sitôt la porte de notre domicile franchie et qui ne demanda pas son reste.

Puis, pendant plusieurs semaines, nous avons tenté de convaincre la personne de notre famille, par nos lettres et nos coups de fils, à plaquer la secte et venir vivre avec nous. Cela nous causa quelques tracas, notamment des coups de fils anonymes nocturnes.

Quelques mois plus tard, cette personne débarquait un matin chez mon père, sans le sou, maigre comme un passe-lacet, lui disant qu’elle n’en pouvait plus. Alors nous avons tenté de le remettre d’aplomb. Orientation vers un centre médical pour se refaire une santé, puis hébergement chez mon père, puis études pour trouver une situation, puis lui trouver un appartement, une voiture, un stage de mise en application, puis un job, puis un vrai boulot… Tout cela prit trois ans.

Pendant les premiers mois, mon père eut droit aux mêmes coups de fil anonymes que ceux que nous avions eus. Puis ce furent des appels à son boulot. Puis des menaces voilées lors d’appels d’« amis » de la secte en alternance avec des tentatives de séduction pour nous inviter à connaître les vertus de la dianétique, etc. Bien entendu, la personne de notre famille a été recontactée par ses anciens coreligionnaires et incitée à revenir à Paris, heureusement sans résultat. Peu à peu, notre détermination commune et les insultes copieuses qui se déversaient sur ceux qui nous harcelaient ont eu raison de leurs insistances.

Aujourd’hui, cette personne va bien. Elle est mariée, a des enfants, une situation professionnelle dans laquelle elle s’épanouit et prend des responsabilités, elle a renoué avec l’ensemble de sa famille, etc.

Donc, Cher Clojea, partant de cette expérience et des nombreuses lectures faites au sujet de votre secte (notamment la thèse de droit pénal d’Arnaud Palisson), je me crois autorisé à vous inviter à remettre votre propagande nauséabonde et mensongère sur les vertus de Narconon et de la secte scientologue dans le conduit aveugle d’où elle est issue et qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

Maintenant, j’attends de votre part une explication édifiante sur les bases religieuses de votre mouvement, comme le ferait n’importe quel croyant de n’importe quelle religion n’ayant rien à cacher. À défaut, je serai en droit de considérer que l’aspect religieux de votre mouvement n’est qu’un paravent et que vous ne sauriez par conséquent prétendre revendiquer de reconnaissance à ce titre.

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