Cher mcm,
J’aime beaucoup votre utilisation du mot « propagande »... Surtout quand elle se fait sur une sorte de « score » des morts entre les deux camps.
Je me permets donc de vous demander - Puisque vous avez l’air de tenir un décompte et une répartition statistiques du nombre de morts - D’où vous viennent ces « chiffres » dont vous parlez ? Pourriez-vous nous les communiquer ?
Merci :)
En tout cas, bravo ! Vous savez précisément ce qui se passe en ce moment dans le Xinjiang et c’est très fort, vu que Twitter et internet ont été coupés et que les seules informations nous proviennent de Pékin.
De mon côté, ce silence sur la toile m’inquiète un peu, je dois avouer - Mais vous m’expliquerez peut-être que c’est un choix pour certainement améliorer le flux d’information et s’assurer que seule la « vérité » circule, comme en Iran par exemple...
Bon j’arrête de vous taquiner, revenons sur le fond du sujet. :)
Le point de départ de ces émeutes sont les meurtres d’Ouïgours, dont un lynché à mort, suite à la rumeur d’un viol d’une jeune apprentie Han dans un usine de jouets de
Shaoguan. Rumeur a priori infondée car la jeune fille a depuis démenti avoir été victime d’un tel acte.
Les manifestants du 5 juillet dans le Xinjiang, souhaitaient exprimer leur mécontentement
vis-à-vis de l’inaction des autorités chinoises après ces violences commises sur des Ouïghours et vous avez raison, c’est effectivement ce qui a dégénéré en un massacre de Hans, mais depuis la Chine a envoyé ses troupes et là... Sans informations vérifiables, il devient difficile de savoir ce qui s’y passe. Mais je suppose que les Ouïgours se « font allumer »...
Parce que, je pense que vous en conviendrez avec moi, le gouvernement Chinois ne fait pas toujours dans la dentelle quand il faut « calmer » les esprits, que ce soit au Tibet, dans le Xinjiang ou en plein centre de Pékin, sur la place Tien An Men...
Pour résumer et revenir à mon billet, je trouve que la position de Kouchner sur la question est un peu
réductrice et molle. Sa qualification des émeutes, en conflits « traditionnels », me chagrine particulièrement.
Car c’est uniquement depuis les années 90, avec la disparition de l’URSS, l’institutionnalisation de la langue chinoise, la mise en place par la Chine d’une politique d’un afflux massif de population Hans dans la région, 10 millions tout de même, et la perception chez les Ouïgours d’une disparité économique
et d’une exploitation des ressources du Xinjiang (pétrole et gaz) au profit des seuls Hans, qu’a émergé un mouvement indépendantiste dans la jeunesse ouïgoure.
Cordialement,
Z.