Kouchner et les Ouïgours brassés au goût Hans
Il y a un an, en ces pages, je parlais du massacre des Tibétains par la Chine...
Cette année, c’est au tour des Ouïgours à Urumqi dans le Xinjiang de se faire allumer. Je vous conseille d’ailleurs de lire le billet de Louis-Jean Calvet "8 juillet 2009 : Vu à la télé..." à ce sujet et sur son traitement par les journaux télé.
Bref, je vous laisse admirer notre ministre Kouchner en parler, sans jamais charger la Chine d’ailleurs, et réduisant tout cela à des affrontements interethniques entre les Ouïgours et les Hans - Des conflits, je cite le ministre, "traditionnels", dans une province qui abrite peut-être des "terroristes", et où la gentille armée chinoise vient juste aider. Bon, avec quelques morts aussi...
En somme, c’est pas bien, c’est vilain de se tuer comme ça... Merci Kouchner, je suis sûr que tout va changer maintenant.
Ah voui, sur la vidéo, vous pourrez aussi entendre deux fois son lapsus, Ouïgours/yoghourts, repéré par Rue89.
C’est pas le plus triste dans toute cette histoire...
23 réactions à cet article
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ce discours lamentable de Kouchner n’est pas digne d’un ministre des Affaires étrangères et européennes
France/Chine - Contrats records pour la France en Chine
hélàs nous sommes habitués,
et puis surtout, n’oublions pas qu’entre la France et la Chine, les affaires sont les affaires : Vingt milliards d’euros de contrats ! http://www.rfi.fr/actufr/articles/095/article_59515.asp
Kouchner ... Militant de la guerre en Irak et du PS, Kouchner était, le 29 septembre 2003, à la soirée anticubaine organisée par l’officine « Reporters sans frontières » au théâtre des Champs-Elysées.
Quelques mois plus tôt, empochant 25 000 € versés par Total, il avait pondu un rapport affirmant que ce groupe pétrolier ne pouvait aucunement être mis en cause pour son comportement en Birmanie.
http://www.legrandsoir.info/article2950.html
en espérant que l’auteur de cet article donne autant d’importance à la liberté des peuples où qu’ils soient dans le monde et les défende quel que soit la dictature (militaire, théocratie, ...) ! la liste est longue ... Chine, Birmanie, Corée, Iran, Tunisie, etc...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature -
Merci pour votre message Reinette et combien vous avez raison...
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Miragne
allez vivre quelque temps en Chine... on n’en reparlera après ! -
Zorro, (chanson) « le Beau Zorro »
Sérieusement, un document important que j’ai déjà mis ailleurs, à lire absolument
Les Ouïgours au XXème siècle -
deubeuliou
OK ! c’est parti !
attention au requin
http://www.youtube.com/watch?v=TN3p1L3JRps&feature=fvw -
Cher mcm,
J’aime beaucoup votre utilisation du mot « propagande »... Surtout quand elle se fait sur une sorte de « score » des morts entre les deux camps.
Je me permets donc de vous demander - Puisque vous avez l’air de tenir un décompte et une répartition statistiques du nombre de morts - D’où vous viennent ces « chiffres » dont vous parlez ? Pourriez-vous nous les communiquer ?
Merci :)En tout cas, bravo ! Vous savez précisément ce qui se passe en ce moment dans le Xinjiang et c’est très fort, vu que Twitter et internet ont été coupés et que les seules informations nous proviennent de Pékin.
De mon côté, ce silence sur la toile m’inquiète un peu, je dois avouer - Mais vous m’expliquerez peut-être que c’est un choix pour certainement améliorer le flux d’information et s’assurer que seule la « vérité » circule, comme en Iran par exemple...
Bon j’arrête de vous taquiner, revenons sur le fond du sujet. :)
Le point de départ de ces émeutes sont les meurtres d’Ouïgours, dont un lynché à mort, suite à la rumeur d’un viol d’une jeune apprentie Han dans un usine de jouets de Shaoguan. Rumeur a priori infondée car la jeune fille a depuis démenti avoir été victime d’un tel acte.
Les manifestants du 5 juillet dans le Xinjiang, souhaitaient exprimer leur mécontentement vis-à-vis de l’inaction des autorités chinoises après ces violences commises sur des Ouïghours et vous avez raison, c’est effectivement ce qui a dégénéré en un massacre de Hans, mais depuis la Chine a envoyé ses troupes et là... Sans informations vérifiables, il devient difficile de savoir ce qui s’y passe. Mais je suppose que les Ouïgours se « font allumer »...
Parce que, je pense que vous en conviendrez avec moi, le gouvernement Chinois ne fait pas toujours dans la dentelle quand il faut « calmer » les esprits, que ce soit au Tibet, dans le Xinjiang ou en plein centre de Pékin, sur la place Tien An Men...
Pour résumer et revenir à mon billet, je trouve que la position de Kouchner sur la question est un peu réductrice et molle. Sa qualification des émeutes, en conflits « traditionnels », me chagrine particulièrement.
Car c’est uniquement depuis les années 90, avec la disparition de l’URSS, l’institutionnalisation de la langue chinoise, la mise en place par la Chine d’une politique d’un afflux massif de population Hans dans la région, 10 millions tout de même, et la perception chez les Ouïgours d’une disparité économique et d’une exploitation des ressources du Xinjiang (pétrole et gaz) au profit des seuls Hans, qu’a émergé un mouvement indépendantiste dans la jeunesse ouïgoure.
Cordialement,
Z.
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Gnié ?
Vous avez lu ce que j’ai écrit cher mcm ? -
Mes sources ? AFP, Reuters, etc... Que de la propagande occidentale en somme.
Et si lire une dizaine de lignes n’est pas plus un exploit que de les rédiger...
J’attends avec impatience de lire l’article que vous allez nous concocter. ^_^Cordialement
Z.
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Va pas fort le Nanard, si j’osais je dirais : « Kouchni kouchna ... »
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Les Ouîgours n’ont pas de Dalaîlama.
En plus ils sont des Turcophones, j’en conclus qu’ils n’auront aucun soutiens de part la monde.Tanpis pour eux-
C’est ce qu’on appelle l’indignation à géométrie variable. Il y aurait selon certains des bonnes et des mauvaises minorités. Dans la même veine on pourrait ajouter que certains croient dur comme fer qu’il y a des bonnes et des mauvaises colonisations.
Ce n’est pas tant pis pour eux, c’est tant pis pour nous !!
Car le jour ou nous seront directement concernés en tant que Français ou Européens, il nous en coûtera d’avoir considéré les problèmes des autres avec légèreté, et cette belle indifférence se rappellera à notre bon souvenir.
Au niveau des états, celui qui ferme sa gueule quand il voit une injustice ne pourra jamais prétendre à un rôle d’envergure auprès des autres nations, ni même dispenser sa moralité et ses bons conseils, ce n’est plus de diplomates dont il a besoin mais de VRP.
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L’Iran n’a jamais entrepris de coloniser ces voisins, n’a jamais lâché de bombes atomiques, n’a jamais « génocidé » 6 millions de juifs, n’a pas fait de l’esclavage une industrie économique et ne s’est pas enrichie en jetant dans une guerre mondiale la majorité des peuples qui ne demandaient rien...
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Une autre opinion !
Ben oui ! il en faut pour tous les goûts
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-situation-dans-le-xinyang-les-58675#forum2165332-
Cette description ressemble un peu à ce que les soldats Français faisaient dans leur conquête sanglante de l’Algérie, qu’ils reproduiront au cours de chaque soulèvement des populations et qu’ils finiront par inscrire dans l’histoire en remerciant les soldats Nord-Africains de leur contribution indéniable à la libération du joug nazi par un beau massacre, histoire de fêter la libération et d’encenser le monde libre.....
Ah désolé j’avais presque oublié que l’on ne pouvait se complaire indéfiniment dans la repentance, et que pour être des hommes tournés définitivement vers l’avenir il convenait d’oublier tout ces massacres, ces génocides, l’esclavage, la colonisation, la shoah, etc..
Histoire quand tu nous tiens...
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Zorro
je compte sur vous pour ramasser l’oseille pour notre campagne 2011/2012 !
J’AI le profil !Chef de l’Etat
Lieu
Paris, France
Mission
Aller à des dîners, parler, voyager un peu partout dans le monde (possibilité de vacances avec votre famille et proches), parler pour ne rien dire, décider de tout, passer des lois en se foutant de l’avis des députés, les faire repasser autant de fois qu’il faudra pour qu’elles soient votées, ne manger que de l’étoilé... Toujours parler, mais devant des gens triés sur le volet qui vous acclameront toujours !
Profil
Aucun diplôme exigé. Très bon communicant, savoir lire (pas vraiment utile) et écrire en anglais (enfin, un peu...) . Doit aimer la mer (pour aller sur la Paloma), le soleil et les activités en pein air. Logé à l’Elysée, mais tu peux aussi piquer la barraque du premier ministre si elle te plait plus. En prime, tu auras un jet privé et des tas de nouveaux amis...
Durée
5 ans (ou 10, ou plus si tu fais encore modifier la constitution...)
Rémunération
21.000 euros par mois, tous frais payés. Mais si ça te va pas, tu peux tripler ton salaire, filer du boulot à tes amis et virer ceux qui te font suer.
pour les dons de pré-campagne s’adresser à Zorro De Conduite-
Reinette, vous avez ma voix !
Mais pas sûr que l’occupant actuel laisse la place... ^_^ -
1ere proposition :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mandat_imp%C3%A9ratif -
Le pétrole, le nucléaire..
Pas bien compliqué de comprendre, pour l’essentiel, l’attitude de Pékin vis à vis des Ouïgours-
Chine : le réveil des Ouïghoursd’ Eric Darbré Jacques Garnier et Vladimir Berkhman ARTE GEIE / Agence Capa – France 2008, 22mn
ARTE Reportage - 01.11.2008
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/arte-reportage/2283286.html-
Ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que la planète est un vaste echiquier, ou les nations déplacent leur pions pour mettrent leurs adversaires échec et mat.
La Chine est un pays en explosion, économiquement parlant. Elle tire énormément de ressources de ces deux régions que sont le Tibet et le Xinjiang, qui regorgent de matières premières (minerais, pétrole etc...).
Pour moi ce sont des révoltes organisées et manipulées par l’occident (surtout les USA) et ses espions. Un faux viol, un vrai lynchage et c’est l’explosion en exacerbant les petites tensions ethniques existantes ou les Ouïgours sont, il est vrai, brimés.
Attention je ne dit pas que la Chine est un régime exemplaire, il est évident que non.
Seulement, pour l’affaiblir, le meilleur moyen serait de lui faire perdre ces deux régions et de l’empecher d’avoir accès à ces ressources, en reversant aussi les gouvernements avec lesquelle la Chine négocie son pétrole, comme le gouvernement soudanais par exemple.
Ainsi avec le Xinjiang, c’est une région de plus sur la « route de la soie » (route du pétrole dirait-on aujourd’hui) qui est à feu et à sang. Coïncidence ?-
@Korozif,
Ce que vous voulez nous dire en fait c’est que les chinois maltraitent tellement leurs minorités que cela constitue une brèche dans laquelle s’engouffrent les adversaires ou les rivaux de la chine.
Symboliquement, les ouïgurs ne sont que des pions sur l’échiquier de grands prédateurs se disputant les territoires et les ressources.
Donc si les chinois se font maltraiter ou dépecer par plus rusé qu’eux il serait de mauvais goût de pleurer pour eux ou pour d’autres prédateurs de leur genre.
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Comme l’expliquait Michel Wu, journaliste qui a quitté Xinhua* (l’agence officielle Chine nouvelle) après le Printemps de Pékin de 1989, « sur le fond, les procédés du Parti communiste chinois demeurent inchangés depuis 50 ans, et ce malgré les campagnes de protestation internationales ». Le centralisme de l’information est toujours de rigueur et le Parti unique compte garder la main sur la presse quand il s’agit de sujets sensible.
* Xinhua, la plus grande agence du monde, diffuse plus de 1 000 dépêches par jour - 700 sur l’actualité internationale et 300 sur des sujets nationaux - et selon les données officielles, l’agence emploie 8 400 personnes
(à titre de comparaison l’agence française Agence France-Presse emploie 2 000 personnes), dont 1 900 journalistes et rédacteurs.
L’ouverture dont le gouvernement fait preuve en direction des médias étrangers ne doit pas faire oublier que ce souci de transparence ne s’applique pas du tout aux journalistes chinois et sur Internet
Liu Xiaobo (刘晓波), détenu sans jugement depuis le 8 décembre 2008. Le 23 juin 2009, les autorités l’ont formellement accusé d’“incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat”. Elles ont également décrété que Mo Shaoping, son avocat, ne pouvait plus le représenter en raison de son engagement en faveur des droits de l’homme.L’inculpation de Liu Xiaobo est une insulte aux hommes et aux femmes qui défendent à travers le monde les droits de l’homme.
La liberté d’expression est strictement contrôlée au Xinjiang, notamment depuis septembre 2001. Au moins trois journalistes y sont détenus, l’un d’entre eux pour avoir publié un poème en faveur de la culture ouighoure. Les journalistes étrangers peuvent se rendre librement dans la province, grâce aux régulations adoptées depuis janvier 2007, mais une fois sur place, ils sont régulièrement contrôlés. Les autorités brouillent les programmes du service en ouïghour de Radio Free Asia dans le pays.La presse officielle chinoise a rapporté les émeutes mais reste très évasive sur les revendications des manifestants ouïghours.
D’après plusieurs étudiants ouïghours actuellement à Paris, toute communication avec leurs proches restés dans le Xinjiang est impossible depuis le 5 juillet, que ce soit par Internet ou par téléphone.
Par ailleurs, le site http://chinadigitaltimes.net/2009/07/government-order-to-filter-search-results-july-8-2009/, censuré en Chine, a publié une liste de 118 associations de mots clés bloqués par les autorités chinoises, parmi lesquelles « Xinjiang, sang », « Hans et Ouïghours ne peuvent vivre sous le même ciel », « manifestation, Ouïghours et Hans », ou encore « conflit, Hans et Ouïghours ».
Liste des sites inaccessibles en raisond es émeutes : http://www.twitter.com, http://www.youtube.com, www.tianshannet.com.cn et www.wlmqwb.com
Kaiser Abdurusul, secrétaire général de l’organisation d’écrivains Uyghur PEN Centre, basé au Royaume-Uni, sur les conditions d’accès à l’information dans la province.
http://www.rsf.org/Un-journaliste-ouighour-lance-un.html -
Les chefs d’Etat présents au sommet du G8 en Italie ont été pris par surprise hier lorsque le président chinois Hu Jintao a soudainement décidé de retourner en Chine pour gérer la crise au Xinjiang. Les espoirs de voir la Chine jouer un rôle important dans les discussions sur la crise financière mondiale ont été anéantis par les développements au Xinjiang, qui soulignent à quel point les tensions sociales deviennent importantes au pays.
Jusqu’à maintenant aucun dirigeant n’a condamné publiquement les sérieux actes de répression menés par les forces de sécurité chinoises à Urumqi ou contesté l’assertion de Pékin que ses troupes lourdement armées sont sur place pour maintenir l’ordre social et empêcher un autre conflit ethnique.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a affirmé : « Nous connaissons la longue histoire de tensions et de mécontentement, mais le problème le plus urgent est de mettre fin à la violence. » Le premier ministre australien Kevin Rudd a quant à lui déclaré : « Il est maintenant nécessaire que toutes les parties fassent preuve de modération afin de régler ces difficultés dans la paix. »
Hu fut le secrétaire du Comité du Parti communiste chinois (PCC) pour le Tibet et dirigea la répression sanglante des manifestations locales dans cette région en 1989. Dans les semaines qui suivirent ces manifestations, les tensions sociales éclatèrent nationalement et ne furent stoppées qu’avec le massacre de la place Tiananmen. La crise du Xinjiang pourrait elle aussi potentiellement amorcer le baril de poudre social en Chine, ce qui aurait de lourdes implications pour le capitalisme mondial.
Le retour soudain de Hu signifie que la direction du PCC perçoit la manifestation des Ouïgours à Urumqi dimanche dernier et les subséquents conflits ethniques au Xinjiang comme une crise nationale. Pékin est éminemment conscient que les troubles au sein des minorités nationales ont de profondes racines sociales.
L’élément qui a déclenché la manifestation à Urumqi se trouvait non pas au Xinjiang mais dans la province du Guangdong, à des milliers de kilomètres de là, où le programme du parti au pouvoir pressant les employeurs à se servir des minorités ethniques pauvres en tant que main-d’œuvre à bon marché a mené à des tensions ethniques avec la population chinoise han.
Alimentées par le chauvinisme han qui est mis de plus en plus de l’avant par le PCC, les tensions ont éclatées le mois dernier dans une attaque mortelle contre des travailleurs ouïgours à une importante usine de jouets à Shoaguan. L’incident a déclenché une immense colère qui avait été réprimée, et dont la source se retrouve dans les inégalités sociales et la discrimination ethniques parmi les masses ouïgoures, qui font partie des sections les plus opprimées de la classe ouvrière chinoise.
Un commentaire publié mercredi dans le People’s Daily a présenté les troubles au Xinjiang comme une question de la transgression de la « loi et de l’ordre » et appela à la reconstruction de l’autorité de l’Etat afin de rétablir l’ordre social. Il n’est pas clair cependant comment le régime peut faire cela sans l’utilisation de la force, ce qui ne ferait qu’enflammer la situation.
Les médias, sous contrôle d’Etat, continuent de publiciser des histoires horribles et sanglantes de foules ouïgoures attaquant des civils hans. Li Zhi, le secrétaire du PCC à Urumqi, a déclaré hier que bien que les étudiants universitaires avaient été trompés et qu’ils devaient donc être traités avec indulgence, « ceux qui ont commis des crimes de façon cruelle » allaient être exécutés.
Le message de Li a révélé l’orientation de classe du régime, soit une orientation semblable à celle qui a animé le massacre de la place Tiananmen en 1989. Bien que l’on puisse faire preuve d’indulgence envers certains étudiants, les travailleurs et les pauvres de la ville, que l’on présente comme des « foules » ou des « voyous », méritent un châtiment brutal ou la mort. Des groupes ouïgours en exil soutiennent que de 600 à 800 manifestants ouïgours ont été tués par les troupes du gouvernement et que 3000 ont été arrêtés.
Les chefs de l’appareil d’Etat-policier de la Chine étaient à Urumqi hier pour une démonstration de force de milliers de paramilitaires envoyés dans la province, qui est riche en ressources. Des policiers avec l’équipement anti-émeute ont marché à travers la ville, lançant des slogans appelant à la stabilité sociale. Des hélicoptères surveillaient les alentours tandis que des véhicules blindés armés de mitraillettes patrouillaient les rues.
Lors d’une inspection de 2000 policiers armés au Square du peuple, le chef national de la police paramilitaire, Wu Shuangzhan a dit que le 8 juillet était « le jour le plus important » pour rétablir l’ordre. Devant les caméras de télévision lors de sa visite d’un hôpital où se trouvaient des policiers blessés, le ministre de la Sécurité publique Meng Jiangzhu a réitéré que les manifestations de dimanche étaient un crime violent provoqué par les séparatistes sous la direction de la dirigeante ouïgoure, Rebiya Kadeer.
Le mardi 7 juillet, le secrétaire du PCC local Li a publiquement convaincu les manifestants Hans de rentrer chez eux, parce que les autorités « exécuteront les meurtriers ». Alors que les affrontements entre les Ouïgours et les Hans continuaient dans certaines parties de la ville, Li a menacé de punir tous ceux qui ne respecteraient pas la loi, peu importe leur origine ethnique. Quelques Hans ayant agressé des Ouïgours ont été arrêtés ce jour-là.
Toutefois, les mesures de sécurité mises en place par le régime n’ont fait qu’encourager les éléments les plus arriérés des communautés Hans, ceux qui appellent à la vengeance contre les résidents ouïgours innocents. Des reportages ont montré des Hans qui circulaient avec des bâtons, des barres d’acier et des objets tranchants, disant vouloir se protéger.
Associated Press a fait état de la peur qui gagne les quartiers ouïgours : « Lorsque quelqu’un cria « Les Hans arrivent », les enfants coururent se cacher dans les maisons et les femmes se sauvèrent en criant dans les petites rues des marchés… En quelques secondes, les hommes se sont armés de lances qu’ils avaient préalablement cachées derrière des portes ou des étals… Des tas de pierres avaient été placés de l’autre côté de la rue en tant que munition. »
En réalité, les Ouïgours sont devenus des citoyens de deuxième classe en Chine. Le Financial Times a rapporté mercredi dernier que les conditions à Balikun, un quartier ouïgour pauvre de Urumqi où « les ruelles sales et les maisons de béton noirci… ne souffrent pas la comparaison avec les nouveaux développements immobiliers qui ont poussé comme des champignons dans toute la ville », principalement pour les résidents Hans. Un jeune de la ville a dit au quotidien : « Plusieurs jeunes ne font rien. Il n’y a pas beaucoup d’emplois réguliers. »
La plupart des résidents du quartier viennent des parties rurales et moins développées du Xinjiang. La majorité des femmes musulmanes sont voilées et parlent très peu le mandarin alors que la plupart des hommes travaillent dans un des abattoirs de la région ou encore sont chômeurs.
L’expansion de la construction et de l’industrie minière au Xinjiang a surtout été une source d’emplois pour les Hans et pas pour les Ouïgours, moins qualifiés et ne pouvant échanger facilement avec les gestionnaires. Les petits commerces, les restaurants et les hôtels appartenant à des Hans écrasent très souvent leurs compétiteurs locaux ouïgours.
La politique gouvernementale consistant à encourager les Ouïgours à immigrer dans les provinces de l’Est pour y travailler ne contribue pas à les intégrer. Loin de leur village de naissance, leur origine paysanne et ethnique entre en conflit avec le capitalisme urbain en effervescence, alors que les Ouigours doivent composer avec une discipline très dure au travail et faire de longues heures dans de misérables ateliers de misère.
Le sort des Ouïgours est lié aux immenses conflits de classe, conséquence des politiques pro-capitalistes du PCC. Le magazine de Hong Kong Cheng Ming a rapporté en février que le nombre de manifestations, de pétitions et de protestations en Chine atteignait 127 467 en 2008, impliquant 12 millions de personnes. Il y avait 87 000 incidents du même genre en 2005. Parmi les protestations de 2008, 467 ont connu des entrées de force dans des édifices publics locaux, 615 ont vu des attaques contre la police et les autorités judiciaires et 110 ont vu des attaques contre des édifices et des véhicules du gouvernement central.
Les 19 et 20 juin, jusqu’à 70 000 manifestants en colère se sont battus avec 10 000 policiers et soldats dans la ville de Shishou dans la province de Hubei sur la question de la corruption officielle et de la collusion avec le monde des affaires. Deux jours plus tard, un millier d’étudiants de l’Ecole technique et industrielle de Nanjing ont brisé des vitres, saccagé des véhicules et le supermarché du campus après avoir appris qu’ils n’auraient plus leur diplôme, ce qui signifie pour eux un avenir encore plus bloqué.
Article original en anglais, WSWS, paru le 9 juillet 2009
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