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Commentaire de HELIOS

sur Crash de l'AF447 et les limites de l'informatique embarquée


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HELIOS HELIOS 11 juillet 2009 16:23

PREMIERE PARTIE

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Bonjour,

Je voudrais intervenir dans ce débat et lui apporter une touche professionnelle.

J’aimerai d’abord parler du MATERIEL.

Les équipements de bord ne sont pas des PC comme nous achetons à « Rue Mongallet ».
Il s’agit de matériel industriel qui n’ont que peu a voir avec leurs version grand public.
S’attacher a parler de Motorola 68000 ou d’Intel 80286 n’a que peu de sens. Les informations à traiter et traitées ne sont pas des clones de Windows, il n’y a pas d’interface graphique. La plupart du temps un simple 8088 sorti en 1983 est capable de tout traiter.

Acquérir et traiter les paramètres de vol une fois toutes les millisecondes (1/1000 de seconde) avec un 80286 ou un « petit » 80386, vous savez, les pentium 3, c’est déjà du grand luxe cote puissance de calcul.

Chercher des causes dans le matériel est a mon avis faire un mauvais procès aux fabricants d’équipements.

Je modérerais néanmoins mon point de vue, car depuis les années 2000 il y a eu une chute considérable de la qualité intrinsèque de TOUS les matériels sans exception, militaire compris. Le domaine infernal de la rentabilité s’est mis a affecter l’ensemble du monde industriel où la logique du :

--- « on fabrique pour x années ou x mois au moins, si ça dure plus tant mieux » ---

est devenu :

--- « on fabrique pour x années, ou x mois et cela NE DOIT PAS durer plus »... pour assurer le renouvellement commercial.

 Parallèlement a ça, la réparabilité a été diminuée au maximum, les fabricants préférant échanger l’ensemble du produit plutôt que de le réparer. Cette politique a l’énorme avantage de maitriser le marché (pas d’exposition du contenu, des process, de la fabrication etc), de contrôler le renouvellement des produits et de couper l’herbe sous le pied a toute une économie du réparable bien gênante. Je rajouterai, mais cela n’a rien a voir avec le sujet, cela permet de mettre en œuvre des usines délocalisées ou le personnel est peu formé et le taux de qualité en bout de chaine inferieur. Dans la démarche marketing, une « marque » vous échangeant sans discuter un produit en panne (mal fabriqué) par un neuf, augmente paradoxalement son image de marque !!!

L’aéronautique n’échappe pas a cette tendance, sauf qu’en vol de nuit au milieu de l’atlantique on ne change pas un calculateur de bord en garantie !

Comme vous le voyez, sans donner un blanc seing a l’industrie aéronautique, je m’abstiens pour l’instant d’accuser le matériel. Il est probable qu’une architecture plus « prudente » de l’avion aurait évité ce drame, mais c’est très difficile de le vérifier et de le justifier au vu des statistiques QUE NOUS CONNAISSONS. ---A quand le libre accès au log des messages de maintenance des avions, car toutes les pannes ne se sont pas transformées en drame, mais peut être ceux ci ont été évités de justesse. Je dirais même mieux, a quand les statistiques de retour des malfaçons et des pannes sur tout ce qui se produit ?

Passons maintenant au LOGICIEL.

Si je suis très tolérant avec les producteurs de hardware, je suis considérablement plus accusateur pour les sociétés de services ayant développé les logiciels embarqués et toute l’informatique qui va avec.

Comme pour le matériel, il y a eu une chute terrible de la qualité des produits a la fin des années 90. Cela est relativement simple a expliquer.
Le monde du logiciel, basé sur une rigueur forte, a comme les autres « commerces » été rattrapé par les coûts. Pour diminuer ceux ci, Deux axes ont été envisages... baisser le prix de la main d’œuvre et baisser la durée de fabrication... ou les deux mon général !


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