Ministres de la culture ou des cultures : lesquelles ?
La nomination d’un descendant plus ou moins proche ou
lointain de l’ancien Président de la République a soulevé de leurs chaises ou fauteuils confortables les habitués des
émissions de télévision dont le nouveau chargé de culture de la République était un des
émissaires principaux couvert des lauriers propres aux artistes parce qu’il
possédait l’art de la narration emprunté quelque part à celui que maitrisait
parfaitement cette niche télévisuelle.
L’un comme l’autre se sont servi au
mieux de cet instrument de diffusion en recourant à l’habilité et à l’aisance
du maniement des mots, de la syntaxe, des images. L’un arpentait les quais de
Seine pour dénicher le livre rare qu’il se plaisait à raconter à ses invités de
la rue de Seine, haut lieu de la politique machiavélique dont il était devenu
un moteur, un créateur, un maitre à penser et d’où il tirait sans doute avec
l’aide de ses convives les ficelles des marionnettes, les tactiques nécessaires
à renverser les opinions, les assemblées, les groupes d’influence et autres
lobbies indispensables à l’assise du pouvoir. Celui-là avait déjà donné des
garanties sur ses capacités politiques par son habileté diabolique, la force
des convictions, la persuasion de l’avocat avant d’avoir créé une idéologie
jusque là en perdition et la résurrection d’un parti aux bords de l’abîme.
Mieux, ce dernier ne correspondait ni à ses convictions, ni à sa foi, ni à ses
croyances. Elevé dans une autre culture et une autre philosophie, une autre
confession sinon un autre culte, homme caméléon, il se glissait entre les rangs
des adeptes d’un dogme situé à mi-chemin entre une spiritualité élargie et une
philosophie éloignée de tout académisme entre lesquelles il naviguait comme
poisson dans l’eau, donnant un coup de queue au centre, à droite ou à gauche
pour faire avancer parfois en eaux troubles son corps et son âme, merveilleuse
dualité rodée aux expériences d’une vie diversifiée dont on continue de
chercher à titre posthume les ancrages. De son descendant, on sait moins de
choses sinon une certaine habileté à réciter, à évoquer, à dessiner par des
mots justes les aventures des uns et des autres sans remplir leurs âmes restées
dans l’attente, de la nourriture et des élixirs dont elles étaient assoiffées.
Il
se plaisait à évoquer la vie, les sources et ressources des âmes égarées, à régénérer
les héroïnes disparues et célébrées par des cérémonies dans lesquelles les
sonorités populaires d’une musique pour tous le disputaient à la banalité sinon
la médiocrité du discours dont la seule excuse se trouverait dans l’ancienneté
de la conception. Tous deux possédaient ou possèdent au maximum l’art de l’affût,
de l’embuscade, de la cachette, du piège dans lequel est attrapé la proie, à la
grande jouissance et satisfaction du prédateur prêt à la déchirer et la broyer puis
à l’assimiler pour la livrer, impuissante aux applaudissements des spectateurs
médusés et des témoins ravis sinon stupéfaits.
Des artistes, des jongleurs, des
acrobates, certainement, des hommes politiques, des managers c’est moins sûr.