SOMALIE
Les deux Français enlevés appartiendraient à la DGSESelon le quai d’Orsay, les deux Français enlevés mardi matin en Somalie
ne sont pas des journalistes, mais des « conseillers » qui apportaient
une aide en matière de sécurité au gouvernement fédéral reconnu par la
communauté internationale. Ce qui constitue une forme de confirmation
d’une information de source somalienne, selon laquelle ces deux
personnes appartenaient à un service de renseignement français.
En fait, d’après les informations du Point, ces deux
personnes ont été envoyées en Somalie par un service du ministère de la
défense. Lequel se refuse à confirmer que les deux hommes
appartiendraient à la DGSE (Direction générale de la sécurité
extérieure). Pour Paris, la mission des deux hommes était parfaitement
honorable et légitime, l’absence d’un État de droit en Somalie
constituant un obstacle majeur au retour de la stabilité dans la
région, mais le gouvernement d’union nationale (GUN) de l’islamiste
« modéré » Sharif Cheikh Ahmed n’est absolument pas en état de faire
preuve de la moindre autorité sur un territoire qu’il ne contrôle pas.
Dimanche, une offensive conduite par les troupes qui lui sont restées
fidèles avait provoqué la mort de 21 personnes dans le quartier
Abdiasis, situé au nord de la capitale somalienne. Le président avait
alors « évoqué une victoire décessive. » Il avait ensuite considéré
qu’elle avait permis la prise de contrôle de la majeure partie de
Mogadiscio.
Selon une source à Mogadiscio citée par l’AFP, les
deux conseillers français étaient arrivés en Somalie le 5 juillet
dernier. Les conditions de leur enlèvement à l’hôtel Sahafi ne laissent
guère de place au doute : deux véhicules, dont l’un avec une dizaine
d’hommes en armes, se sont engouffrés dans l’enceinte de l’hôtel, avant
d’en ressortir avec les deux hommes. Il paraît clairement qu’ils
étaient visés. Comme d’habitude dans ces circonstances impliquant des
ressortissants français, le rôle du quai d’Orsay dans cette affaire est
un pur affichage : la gestion de la crise est directement pilotée par
la présidence de la République.