mcm,
Désolé, mais nous ne serons pas d’accord cette fois...
Je connais bien la Turquie et cet article n’est qu’un brûlot de propagande ; Tous les états à configuration autoritaire (et pas seulement) dans les années ’30 ont montré de la bienveillance envers l’Allemagne hitlérienne et l’Italie de Mussolini. On a même été jusqu’à comparer Roosevelt aux tyrans susnommés, pour le féliciter de son hardiesse. De même, à part le petit Danemark, quel pays peut s’enorgueillir d’avoir mené une politique protectrice des Juifs ? Même les USA, c’est bien connu, ont renvoyé des bâteaux pleins de réfugiés sous prétexte que ceux-ci était ressortissants d’un pays en guerre (l’Allemagne) !
Alors quoi qu’on dise, l’action de plusieurs consulats turcs est à féliciter - en particulier celui de Salonique, qui a suppléé aux carences de la Grèce et permis à un nombre important de Juifs de se prévaloir d’un passeport turc.
D’ailleurs, les descendants de ces miraculés n’ont pas de mots trop aimables pour dire leur reconnaissance.
Le type d’état fondé par Atatürk pouvait effectivement se prêter à des comparaisons avec l’esthétique et la propagande fascistes. Mais si l’on cherche bien, il manque dans les écrits d’Atatürk un ingrédient indispensable du fascisme - la haine de l’autre et le bouc-émissaire. Certes il exalte une mythique nationalité turque, non exempte de considérations raciales, comme l’étaient tous les nationalismes à l’époque. Mais aucun peuple n’est rendu responsable des malheurs de la Turquie (à la différence des génocideurs ’jeune-turc’ au pouvoir en 1915) et Atatürk prend soin de rendre responsable les dirigeants des forces auxquelles il a dû se battre.
Quant à sa politique religieuse, il devrait vous ravir - je vous recommande de lire un roman de Claude Farrère, Les Dames d’Angora, qui rend compte de la ferveur laïque au sein des classes dirigeantes turques vers 1930. Même le ’laïcard’ le plus virulent n’oserait se prononcer ainsi de nos jours.
Pour finir, Gazi fait bien de rappeler le cas de l’Espagne - infiniment plus engagé aux côtés de l’Axe. Et pourtant, Franco s’est efforcé de sauver des Juifs, semble-t-il pour des raisons liées à sa conception excentrique de la grandeur espacgnole - pour lui, les Juifs étaient encore des sujets du Royaume d’Espagne...