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Le mythe des Schindlers turcs

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose un article de l’historienne Ayse Hür, paru dans le journal Taraf et traduit du turc par Courrier International (16 mai 2008). A Istanbul, il est de bon ton d’affirmer que la Turquie a sauvé de nombreux Juifs du nazisme. L’historienne turque Ayse Hür balaie ce mythe.
 
A Istanbul, il est de bon ton d’affirmer que la Turquie a sauvé de nombreux Juifs du nazisme. Une historienne turque balaie ce mythe.

L’un des mythes nationaux les plus populaires, chez nous, en Turquie, repose sur la croyance selon laquelle des diplomates turcs auraient sauvé des milliers de Juifs condamnés à une mort certaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui permet à bon nombre de Turcs de s’enorgueillir de la leçon d’humanité que leur pays aurait ainsi donnée au monde. Mais cela s’est-il vraiment passé ainsi ?

Il faut d’abord savoir que les premières manifestations de sympathie à l’égard du nazisme apparaissent en Turquie dès 1933, c’est-à-dire dès que les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne. Mais c’est véritablement à partir de 1937 que la propagande allemande prend son essor, avec l’ouverture d’un “office allemand d’information” à Istanbul, dans le quartier de Cagaloglu. Les articles et les caricatures visant les minorités – et en particuliers les Juifs – se multiplient alors dans la presse turque.

C’est aussi cette année-là que le gouvernement turc demande à ses représentations à l’étranger de ne pas octroyer de visas à des Juifs, sans que cette directive ait d’ailleurs un caractère contraignant. En août 1938, le décret n° 2/9498 stipule : “Les Juifs qui, quelle que soit aujourd’hui leur religion, sont soumis à des pressions concernant leurs droits de résidence et de voyage dans les pays dont ils sont ressortissants seront désormais interdits d’entrée et de résidence en Turquie.”

Cette politique s’est illustrée concrètement le 8 août 1939, lorsque le Parita – un navire emmenant en Palestine un groupe de 860 réfugiés juifs venus de plusieurs régions d’Europe – fut obligé, après diverses avaries, d’accoster dans le port d’Izmir. Bien que les réfugiés aient hurlé : “Tuez-nous si vous voulez, mais ne nous renvoyez pas d’où nous venons”, le Parita fut chassé sans ménagement du port d’Izmir par deux bateaux de la police maritime turque. Le lendemain, le quotidien turc Ulus titrait en une : “Ces bons à rien de Juifs ont quitté Izmir”.

Il faut aussi rappeler que la signature du traité d’amitié turco-allemand, le 18 juin 1941, fut accueillie très favorablement dans le pays. Quand l’armée allemande attaqua l’Union soviétique, le quotidien officiel Cumhuriyet célébra l’événement quatre jours plus tard en titrant : “La nouvelle croisade !” Le rédacteur en chef du journal, Yunus Nadi, montra si franchement sa sympathie pour le régime hitlérien que certains le surnommèrent “Yunus Nazi”. Faik Ahmet Barutçu, député de Trabzon, rend bien compte dans ses Mémoires de l’ambiance qui régnait alors en Turquie : “La guerre germano-soviétique suscita dans le pays une véritable ambiance de fête. Tout le monde se congratulait. Les députés de l’As*semblée nationale turque se félicitaient de cette situation.”

Pendant toutes les années de guerre, la Turquie – qui est restée neutre jusqu’à fin février 1945 – a constitué l’un des rares territoires européens, avec l’Espagne, où les Juifs pouvaient espérer échapper au nazisme.

Mais il est rapidement apparu que cette porte de sortie n’était pas la plus sûre. L’épisode du Salvador l’a très vite démontré. Cette embarcation, qui avait été conçue pour transporter un maximum de 40 passagers mais qui transportait 342 Juifs fuyant une Roumanie marquée par d’effroyables massacres, arriva à Istanbul le 12 décembre 1940. Il était clair que ce cercueil flottant n’était pas en mesure d’aller beaucoup plus loin. Il n’en fut pas moins forcé par les autorités turques de poursuivre sa route. Les conséquences d’une telle décision ne se sont pas fait attendre : pas moins de 219 corps furent repêchés le lendemain au large de Silivri [à une soixantaine de kilomètres à l’ouest d’Istanbul], où le bateau avait été pris dans une violente tempête. Les morts furent enterrés au cimetière juif de Silivri. Et 63 des 123 rescapés furent expulsés vers la Bulgarie, tandis que les autres furent embarqués à bord du Darien II pour rejoindre la Palestine.
“Tuez-nous si vous voulez, mais ne nous renvoyez pas”

Après cette tragédie, la Turquie adopta, le 12 février 1941, un décret autorisant et organisant le passage de réfugiés par son territoire. Mais le texte limitait le nombre de réfugiés en provenance de Hongrie, de Roumanie et de Bulgarie à 4 500 personnes, au rythme maximal de 60 par semaine. Il fallait en outre satisfaire à toute une série de conditions pour pouvoir prétendre au statut de réfugié : avoir au préalable obtenu un “visa d’entrée pour la Palestine datant d’avant le début du conflit”, détenir un “visa de transit pour la Syrie”, ou “avoir suffisamment d’argent”. Il faut enfin préciser que ces “facilités” n’ont été ouvertes que pour une seule année.

Dans le droit fil de cette politique, les citoyens turcs juifs adultes furent forcés de faire leur service militaire dans des unités particulières, où “par précaution” on ne leur confiait pas d’arme et où ils devaient effectuer des travaux pénibles, selon le modèle qui fut appliqué aux Japonais des Etats-Unis internés à la même époque parce que considérés comme une “cinquième colonne”. Ces mêmes Turcs juifs furent ensuite soumis, à partir de 1942, à un “impôt sur la fortune”. Ceux qui refusèrent de payer cet impôt furent envoyés dans des camps de travail à Askale [nord-est de l’Anatolie].

Un nouvel incident marquant eut lieu le 12 décembre 1941 : le Struma, un navire usé et en fin de vie, tomba en panne dans le Bosphore, à proximité d’Istanbul. Il était parti du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, avec 769 réfugiés juifs à son bord. Répondant à ses appels de détresse, des bateaux turcs remorquèrent trois jours plus tard le vieux navire jusqu’à Sarayburnu, au cœur d’Istanbul. Le moteur fut enlevé pour être réparé, mais, hormis des officiels turcs, personne ne fut autorisé à monter à bord. Les réfugiés du Struma furent confinés à bord, car les autorités turques étaient persuadées que leur véritable intention n’était pas de se rendre en Palestine mais de s’installer à Istanbul.

Simon Brod et Rifat Karako, qui comptaient parmi les personnalités les plus en vue de la communauté juive d’Istanbul, durent attendre dix jours pour être autorisés à accéder au Struma. Ce n’est qu’à partir de ce moment que fut distribuée aux passagers de la nourriture chaude offerte grâce aux 10 000 dollars que le Comité juif américain avait envoyés à cet effet au grand rabbinat d’Istanbul. La situation était bloquée : le capitaine du navire souhaitait débarquer tous les passagers et repartir en Bulgarie, tandis que les autorités turques voulaient surtout se débarrasser de ces réfugiés juifs.

Après soixante-trois jours d’une terrible attente, les autorités britanniques consentirent finalement à octroyer un titre de voyage à 28 enfants âgés de 11 à 16 ans. La Turquie, quant à elle, n’infléchit pas sa position et rejeta la proposition britannique. Une semaine plus tard, le navire reçut l’ordre de lever l’ancre et de partir en direction de la mer Noire. Mis au courant de cette décision, les passagers du Struma pendirent des deux côtés du bateau de grands draps où étaient écrits (en grandes lettres et en français) “Immigrants juifs”. Ils hissèrent également un drapeau blanc sur lequel était écrit : “Sauvez-nous”. Environ 200 policiers turcs prirent alors d’assaut le Struma et obligèrent – à coups de pied et à coups de poing – les réfugiés à rester dans les cales. L’ancre fut levée et le Struma remorqué vers la mer Noire. Le navire fut abandonné à son triste sort, sans moteur, sans carburant, sans nourriture et sans eau potable.

Le 24 février 1942, à 2 heures du matin, il fut coulé par un sous-marin soviétique. Lorsque des canots de sauvetage arrivèrent sur le lieu du naufrage, il ne restait plus des passagers que quatre corps qui flottaient. David Stoliar, un jeune homme âgé alors de 19 ans, fut le seul survivant de cette tragédie. Après avoir reçu des soins dans un hôpital militaire turc, Stoliar fut emprisonné dans une cellule de la direction de la police turque à Istanbul et interrogé pendant deux semaines. Lorsqu’il demanda ce qu’on lui reprochait, on lui répondit qu’il était “entré en Turquie sans visa”. Il fut finalement remis en liberté et Simon Brod, qui l’avait accueilli, lui expliqua que c’était un miracle d’avoir survécu à ce naufrage, mais qu’en réalité le véritable miracle, c’était qu’il soit ressorti vivant des griffes des autorités officielles turques alors qu’il était l’unique témoin de ce drame…

Le gouvernement turc ne s’exprima qu’une seule fois sur la tragédie du Struma et ce fut pour dire que la Turquie n’avait “aucune responsabilité dans cette catastrophe” et que la seule chose qu’elle avait faite avait été d’“empêcher des individus de pénétrer illégalement sur son territoire” !

La police turque fit alors savoir à la communauté juive d’Istanbul qu’elle souhaitait que “cette question ne soit plus abordée”. Ce qui fut fait. C’est ainsi que se clôtura l’épisode dramatique du Struma.

La Turquie maintint par la suite une politique très sévère à l’égard des réfugiés. En mai 1943, 20 000 Juifs de Bulgarie qui demandaient à pouvoir transiter par la Turquie pour se rendre en Palestine se virent opposer un refus de la part du gouvernement turc, qui déclara “ne pas pouvoir faire face aux problèmes qu’une telle situation pourrait engendrer”. Lorsqu’une demande identique émana de Juifs grecs, la Grande-Bretagne proposa la création d’un centre d’accueil pour ces réfugiés en Turquie, mais les autorités turques refusèrent.

Dans le contexte de cette politique, les diplomates turcs de l’époque n’avaient guère de latitude pour faire preuve d’héroïsme humanitaire. S’il est vrai que certains d’entre eux – et notamment Selahattin Ülkümen [consul de Turquie à Rhodes, qui en 1944 a sauvé des Juifs de la déportation et a par la suite été élevé au rang de “juste”] – ont commis des actes de bravoure, des doutes importants demeurent concernant l’héroïsme d’autres diplomates turcs, tels que Behiç Erkin et Necdet Kent [père de Muhtar Kent, le nouveau directeur mondial de Coca-Cola].

L’historienne et turcologue allemande Corrina Guttstadt a eu l’occasion d’aborder ce sujet dans un article récemment publié dans la revue d’histoire sociale Toplumsal Tarih.

Plaçant les Juifs apatrides et les Juifs polonais au plus bas de leur échelle de valeur, les nazis les ont envoyés en priorité dans les camps de concentration. Les Juifs citoyens de pays neutres tels que la Turquie ont par contre, en général, pu échapper aux arrestations et à la déportation.

Au moins jusqu’en 1943, un document attestant de la citoyenneté turque pouvait ainsi constituer une sorte de bouée de sauvetage. Pour autant, la version selon laquelle Behiç Erkin, en poste à Paris et ensuite à Vichy, aurait sauvé 20 000 Juifs en distribuant des documents d’identité turque relève de la fable. Ces documents de routine étaient distribués par les consulats turcs, en échange du passeport, aux citoyens turcs résidant à l’étranger dans le but de les contrôler. Les Juifs, qui avaient beaucoup de mal à les obtenir, étaient en fait obligés de se les procurer au marché noir.

Entre 1941 et 1944, la Turquie, plutôt que d’accueillir de nouveaux citoyens, a surtout procédé à des annulations de citoyenneté pour 3 500 citoyens turcs vivant à l’étranger au prétexte qu’“ils [n’avaient] pas participé à la guerre d’indépendance” [1919-1922] ou qu’“ils [n’avaient] plus pris contact avec un consulat turc depuis cinq ans”. Or il apparaît que l’écrasante majorité des personnes concernées étaient juives. Le 17 juin 1942, c’est-à-dire lorsque le diplomate Behiç Erkin était en poste en France, la police française chargée des rafles de Juifs s’adressa aux responsables nazis pour savoir comment elle devait traiter les 150 Juifs turcs internés dans le camp de Drancy, “qui [attendaient] toujours de se voir reconnaître la citoyenneté turque par le consulat de Turquie”. Les autorités consulaires turques répondirent que “ces individus [n’étaient] pas des citoyens turcs”, ce qui les condamna à être déportés vers les camps d’extermination ! En février 1943, les autorités consulaires turques en France n’ont reconnu la citoyenneté turque qu’à 631 Juifs turcs sur une liste de 3 036 noms fournie par les autorités allemandes et n’ont octroyé in fine un visa d’entrée pour la Turquie qu’à 114 d’entre eux. Même les Allemands furent surpris par une telle attitude. Bref, Behiç Erkin n’a pas sauvé, comme on le prétend, 20 000 Juifs, mais seulement 114.

Quant au deuxième Schindler turc, Necdet Kent, qui a prétendu avoir sauvé 80 Juifs turcs sur le point d’être embarqués dans des trains par la Gestapo à la gare Saint-Charles de Marseille, son récit suscite bon nombre d’interrogations. Necdet Kent ne donne ni noms ni dates. Il prétend avoir reçu du courrier de Juifs qu’il aurait réussi à sauver, mais il n’a jamais été en mesure de citer leurs noms, au motif qu’il aurait égaré les lettres. Quant à Sidi Isçan, qui aurait également participé à ce sauvetage en tant qu’adjoint de Kent, il n’a jamais confirmé la réalité des faits. [Il est aujourd’hui décédé.]

Serge Klarsfeld a prouvé par ses travaux qu’aucune déportation de Juifs n’avait été organisée depuis la gare Saint-Charles de Marseille. Les responsables de Yad Vashem, le musée de l’Holocauste de Jérusalem, ont expliqué à l’historienne Corrina Guttstadt que cela faisait des années que le ministère des Affaires étrangères turc faisait des démarches pour que la médaille de “juste parmi les nations” soit donnée à Necdet Kent [décédé en 2002], mais que cela n’était pas possible dès lors qu’il n’y avait aucun document qui témoigne des faits d’héroïsme qui lui sont attribués.

On le voit, la politique de “neutralité active” de la Turquie fut indéniablement entachée par la sympathie affichée par Ankara à l’égard du nazisme. Contrairement à ce que l’on a souvent prétendu, la Turquie n’a pas sauvé des milliers de Juifs, mais a contribué, par sa politique très restrictive à l’égard des réfugiés, à ce que des milliers de Juifs périssent. Dans la mesure où bon nombre de pays européens ont fait preuve de la même attitude à cette époque, il n’y a sans doute pas de raison d’en éprouver plus de honte qu’eux. Mais tirons les leçons de l’Histoire. Et, surtout, n’inventons pas de faux héros et de fausses histoires pour nier notre responsabilité dans les souffrances des victimes.

Ayse Hür Historienne spécialisée dans l’étude des politiques turques à l’égard des minorités au XXe siècle.

source : Taraf/ Courrier International
Article en ligne sur le site du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
 
Le mythe des Schindlers turcs
 

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13 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 juillet 2009 09:55

    « le musée de l’Holocauste de Jérusalem »

    Personnellement, j’abhorre les termes « shoah » et « holocauste » qui banalisent ce que fut réellement l’horreur nazie.

    La Shoah :
     
    Même avec une majuscule, le mot shoah (catastrophe, en Hébreu) ne rend pas compte de la spécificité de ce que l’on veut désigner.
    Depuis l’origine de notre planète, il y a eu des quantités de « shoahs » : extinction des dinosaures, la Grande Peste, Hiroshima et Nagasaki, etc...
    Banalisation de l’horreur !
     
    L’Holocauste :
     
    Étymologiquement, culturellement et cultuellement, utiliser ce mot revient à vouloir faire croire, nolens volens, que les nazis étaient de fervents croyants qui offraient des sacrifices humains à leur(s) dieu(x).
    Stupidité du concept !
     
    La Solution finale à la question juive :
     
    Cette locution, froidement administrative et technique, créée par les nazis eux-mêmes, rend bien mieux compte de la spécificité et de l’horreur de ce qui fut imposé au peuple juif : l’extermination.
     
    La Solution finale à la question juive ôte toute humanité à ceux qui l’imaginèrent.
     
    Par ailleurs, elle rend parfaitement compte de la négation, par les bourreaux, de l’humanité des victimes. En effet, cette solution finale pourrait tout aussi bien concerner les poux, les cafards, etc.
     
    Pour toutes ces raisons, je me refuse à désigner le génocide des Juifs par les mots de Shoah ou/et d’Holocauste et n’utilise que la locution « Solution finale à la question juive » ou, plus brièvement, « Solution finale » qui me paraît, et de très loin, rendre bien plus parfaitement l’horreur qui fut imposée à tout un peuple.

    • USA 613 14 juillet 2009 09:56

      MERCI
      1) à AGORAVOX
      d’avoir mis ces articles de CVAN en ligne
      2) à CVAN
      pour, ce que je veux croire, être vérité historique


      • Iren-Nao 14 juillet 2009 11:34

        Cet article apporte quoi ?

        On pourrait en dire autant d’un bon nombre de pays, dont la France dans une certaine mesure.

        Iren-Nao


        • Mawishka 14 juillet 2009 16:39

          Ce qui est bien avec le collectif VAN , c’est qu’il s’est toujours chargé d’attiser la haine envers les Turcs . Certes , les Turcs ne sont pas parfaits . Mais la communauté juive d’Istanbul par exemple , et l’une des mieux intégrées au monde , et ça me connaît .

          Et puis , qu’en est-il de la communauté juive d’Arménie ? Pas de réponse . Vous n’en parlez pas . Pourquoi ? A force de voir la paille dans l’oeil du voisin , on ne voit pas la poutre dans le nôtre .

          Et au passage en rajoutant , vous occultez trop le rôle de Behiç Erkin dans le sauvetage des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale . Bah non , vous n’allez pas jeter des fleurs à un Turc , quelle honte ! Ca serait trop se rabaisser .
          J’en ai rencontré un de ces protégés des Schindler turcs en septembre 2006 , il s’appelle Lazar Russo . Il a été interné au camp de Royallieu à côté de Compiègne , et sauvé par un diplomate turc ( je dis un diplomate , car sa nièce doit me renseigner sur le nom de cet homme , j’attends son mail . Elle est par ailleurs médecin du Lycée Français Pierre Loti dans lequel j’ai étudié ) . Et oui , comme quoi , il y en a au moins un qui a été sauvé .
          Donc , arrêtez s’il-vous-plaît à longueur de temps , de casser du sucre sur le dos des Turcs . Ca fait plusieurs fois que je lis vos articles , et tous sont plus ou moins plein de haine envers eux .

          Parlez un peu de la communauté juive d’Arménie pour changer . Enfin , ça va être difficile , elle a préféré partir . On se demande bien pourquoi .


          • Emin Bernar Paşa 14 juillet 2009 16:56

            cet article raciste anti turc est ignoble....


            • Mawishka 14 juillet 2009 21:55

              Il ne faut pas tellement s’étonner , c’est le « collectif VAN » . Racisme primaire .


            • vinvin 15 juillet 2009 01:02

              Je ne vois pas l’ interet d’ un tel article.



              Et puis de toutes façons, qu’ est-ce qu’ on en a a foutre ?




              VINVIN.

              • Gazi BORAT 15 juillet 2009 07:51

                Un article publié.. puis son commentaire orienté par une officine énigmatique (Collectif Van), qui publie sur Agoravox sans jamais répondre aux questions qu’on lui pose..

                L’article, écrit par une historienne turque dans un journal turc et pour un publice de la même nationalité est ici acclimaté au contexte franco-européen, avec une accroche racoleuse faisant référence à un film hollywoodien mélodramatique qui connut ici un franc succès...

                Pourquoi pas ?

                Mais le problème est qu’ici s’arrète la mise en perspective. On évoque l’Espagne, autre pays dans la même position de neutralité que la Turquie, mais sans comparer les actes de ces deux pays au regard de la tragédie que connaissait à cette époque la communauté juive d’Europe.. et sans citer de chifrres.

                La Turquie sera montrée sous un jour « pro-nazi » par ses réactions face à l’attaque de l’URSS par l’Allemagne.. en oubliant de comparer cette attitude à celle de l’Espagne, pays pourtant mentionné dans l’article, et qui, non seulement participa à la campagne en envoyant une division sur le front de l’Est (la division « Azul ») et, plus grave encore, laissa l’Allemagne enfermer ses ressortissants (de gauche ou simplements partsans de la République réfugiés dans les territoires occupés) dans le camp de concentration de Mauthausen...

                Aucun équivalent d’une quelconque attitude de ce genre de la part de la Turquie..

                Curieusement, cette évocation plus que sommaire des pays neutres autres que la Turquie et ayant pu servir d’asile aux réfugiés juifs ignore la Suisse..

                Pourquoi ?

                En raison de ses sympathies pour le régime nazi ? En raison de son attitude envers ses ressortissants tziganes qu’elle refusa de protéger et qui furent ainsi livrés aux chambres à gaz ? En raison de sa fermeture TOTALE de ses frontières en 1942 et de son renvoi systématique à partir de cette date de tout réfugié venant de territoires sous domination nazie aux postes frontières allemands ?

                Le Collectif VAN poursuit son travail.. mais ses objectifs restent obscurs..

                gAZi bORAt


                • armand armand 15 juillet 2009 10:15

                  mcm,

                  Désolé, mais nous ne serons pas d’accord cette fois...
                  Je connais bien la Turquie et cet article n’est qu’un brûlot de propagande ; Tous les états à configuration autoritaire (et pas seulement) dans les années ’30 ont montré de la bienveillance envers l’Allemagne hitlérienne et l’Italie de Mussolini. On a même été jusqu’à comparer Roosevelt aux tyrans susnommés, pour le féliciter de son hardiesse. De même, à part le petit Danemark, quel pays peut s’enorgueillir d’avoir mené une politique protectrice des Juifs ? Même les USA, c’est bien connu, ont renvoyé des bâteaux pleins de réfugiés sous prétexte que ceux-ci était ressortissants d’un pays en guerre (l’Allemagne) !
                  Alors quoi qu’on dise, l’action de plusieurs consulats turcs est à féliciter - en particulier celui de Salonique, qui a suppléé aux carences de la Grèce et permis à un nombre important de Juifs de se prévaloir d’un passeport turc.
                  D’ailleurs, les descendants de ces miraculés n’ont pas de mots trop aimables pour dire leur reconnaissance.

                  Le type d’état fondé par Atatürk pouvait effectivement se prêter à des comparaisons avec l’esthétique et la propagande fascistes. Mais si l’on cherche bien, il manque dans les écrits d’Atatürk un ingrédient indispensable du fascisme - la haine de l’autre et le bouc-émissaire. Certes il exalte une mythique nationalité turque, non exempte de considérations raciales, comme l’étaient tous les nationalismes à l’époque. Mais aucun peuple n’est rendu responsable des malheurs de la Turquie (à la différence des génocideurs ’jeune-turc’ au pouvoir en 1915) et Atatürk prend soin de rendre responsable les dirigeants des forces auxquelles il a dû se battre.
                  Quant à sa politique religieuse, il devrait vous ravir - je vous recommande de lire un roman de Claude Farrère, Les Dames d’Angora, qui rend compte de la ferveur laïque au sein des classes dirigeantes turques vers 1930. Même le ’laïcard’ le plus virulent n’oserait se prononcer ainsi de nos jours.

                  Pour finir, Gazi fait bien de rappeler le cas de l’Espagne - infiniment plus engagé aux côtés de l’Axe. Et pourtant, Franco s’est efforcé de sauver des Juifs, semble-t-il pour des raisons liées à sa conception excentrique de la grandeur espacgnole - pour lui, les Juifs étaient encore des sujets du Royaume d’Espagne...


                • Gazi BORAT 15 juillet 2009 11:49

                  @ ARMAND

                  Merci pour les précisions..

                  Parmi les « neutres » la position la moins honorables vis-à-vis des réfugiés fuyant la Shoah reste quand même celle de la Suisse.

                  Je ne comprend pas la ligne suivie par ce collectif VAN qui se démarque des sites arméniens, même les plus nationalistes et semble manquer totalement de cohérence.
                   
                  Ainsi, s’il s’attache à une certaine solidarité avec les revendications kurdes (oubliant le rôle de la gendarmerie kurde dans le génocide arménien), renvoie même vers l’extrème gauche illégale turque (dhkp-C) avec un discours marqué pourtant à droite.. et ne souffle mot des persécutions subies par les Alevis et les Yezidis en Turquie en cherchant à tout prix à inclure la Turquie dans le processus génocidaire nazi..

                  De plus, il est curieusement bioenveillant vis à vis de Tayyip Erdogan et sa cible est bien plus le nationalisme à coloration militaire que l’Islam politique..

                   ????

                  gAZi bORAt


                • CVAN CVAN 15 juillet 2009 16:15

                  Bonjour à tous les nombreux lecteurs,

                   

                  Tout d’abord, nos remerciements à ceux qui nous encouragent.

                   

                  Pour les autres, certains commentateurs « bienveillants » persistent à calomnier le Collectif VAN et à proférer des accusations diffamatoires et mensongères ou à pratiquer un dénigrement récurrent. La diffamation ou le dénigrement sur internet sont passibles de poursuites. Nous croyons néanmoins utile de préciser certains points (pourtant évidents lorsque l’on maîtrise les rudiments de la langue de Molière) :

                   

                  1) L’article « Le mythe des Schindlers turcs » n’a pas été écrit par le Collectif VAN, mais par une historienne turque (Ayse Hür, en l’occurrence) spécialisée dans l’étude des politiques turques à l’égard des minorités au XXe siècle, et qui l’a publié sur le site du journal turc Taraf.

                   

                  2) Nous n’avons rajouté aucun commentaire, l’introduction "A Istanbul, il est de bon ton d’affirmer que la Turquie a sauvé de nombreux Juifs du nazisme. Une historienne turque balaie ce mythe." étant celle en ligne sur le site de Courrier International (http://www.courrierinternational.com) qui a publié la traduction de cet article.

                   

                  Voici ce que donne la recherche du titre en question sur le site de CI. (le reste de l’article est payant) :

                  Enquête

                  COMBIEN DE RÉFUGIÉS JUIFS ? - Le mythe des Schindler turcs

                  A Istanbul, il est de bon ton d’affirmer que la Turquie a sauvé de nombreux Juifs du nazisme. Une historienne turque balaie ce mythe.

                  10.04.2008 | Taraf | Hebdo n° 910

                   

                  3) Concernant les Juifs d’Arménie, nous vous suggérons de lire le compte-rendu de notre colloque organisé à Erevan :

                  http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=33036

                  Ce n’est bien entendu pas une étude exhaustive.

                   

                  4) Concernant les Alévis, notre dernière opération de sensibilisation aux génocides et à leur déni faisait référence à toutes les minorités opprimées de Turquie, quelles soient chrétiennes, juives ou musulmanes (lire le CP : http://www.collectifvan.org/article.php?r=9&id=30007)

                  et nous donnons des informations à leur sujet à chaque fois que nous en avons : http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=25222

                  De nombreux Alévis étaient d’ailleurs venus le 26 avril 2009, témoigner de leur solidarité et certains nous aident régulièrement dans la traduction d’articles en turc.

                   

                  5) Quant aux qualificatifs traitant le Collectif VAN d’"officine énigmatique", ils sont encore une fois totalement gratuits et sans fondements.

                  Le CVAN est une association loi de 1901 déclarée en préfecture. Et donc parfaitement identifiable. On ne peut en dire autant de certains donneurs de leçons : pourquoi ne se départissent-ils pas de leur anonymat ? Cela serait plus clair... 

                  Quant à notre supposé « manque de cohérence », il ne semble pas avoir été retenu par les véritables démocrates de Turquie : l’IHD, Association des droits de l’Homme de Turquie, a soutenu - pour la première fois au monde - une action menée par une association anti-négationniste de la diaspora arménienne. Il s’agissait de notre Journée annuelle de sensibilisation aux génocides et à leur négation, intitulée cette année  : 1915/2009 : « Le négationnisme ne connaît pas la crise » et dont vous trouverez quelques photos sur :

                  http://www.collectifvan.org/article_photo.php?r=6&id=208. Elle a eu lieu sur le Parvis de Notre-Dame (encore un lieu obscur et anonyme) en avril dernier avec le soutien de 15 associations internationales des droits de l’Homme :

                   

                  Allemagne


                  AGA

                  [Working Group Recognition

                  Against genocide

                  for international understanding

                  Berlin - Allemagne]

                  www.aga-online.org

                   

                  Association of opponents to genocides

                  [Verein der Völkermordgegner

                  Francfort sur le Main - Allemagne]

                   

                  France

                   

                  L’Arche

                  [Le mensuel du judaïsme français]

                   

                  AIRCRIGE

                  [Association internationale

                  de recherche sur les crimes

                  contre l’humanité et les génocides]

                  aircrigeweb.free.fr

                   

                  CPCR

                  [Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda]

                  www.collectifpartiescivilesrwanda.fr

                   

                  CRF [Communauté Rwandaise de France]

                  communauterwandaisedefrance.wordpress.com

                   

                  CUD [Collectif Urgence Darfour]

                  www.urgencedarfour.com

                   

                  IACS[Institut Assyro-Chaldéen-Syriaque]

                   

                  Ibuka France

                  one.xthost.info/ibukafrance

                   

                  MEMORIAL 98

                  memorial98.over-blog.com

                   

                  MPCT

                  www.mpctasso.org

                   

                  SOS Racisme

                  www.sos-racisme.org

                   

                  UEJF [Union des Etudiants Juifs de France]

                  www.uejf.org

                   

                  Vigilance Soudan

                  http://www.vigilsd.org/

                   

                  Turquie

                   

                  IHD

                  [Association des droits

                  de l’Homme de Turquie]

                  www.ihd.org.tr/english/

                   

                  6) Nous ne sommes ni contre l’AKP, ni pour. Nous sommes contre les prises de position négationnistes, les politiques héritières d’un passé génocidaire. S’il est vrai que le kémalisme est directement issu de ce passé - ne serait-ce que par le recyclage des criminels du Comité Union & Progrès (lire à ce sujet http://www.imprescriptible.fr/dossiers/malte/archives & http://www.turquie-memoire.com/recyclage.html) - l’AKP a encore beaucoup de chemin à faire pour s’en démarquer, d’autant plus qu’être islamiste ne dispense pas d’être également nationaliste… http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=24099&nbsp ;- http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=23629

                   

                  7) Nous souhaitons ardemment que la société civile turque accède au niveau de conscience de certains de ses intellectuels et qu’elle fasse avancer le débat vers plus de justice et de démocratie. Jeter l’opprobre sur les descendants des rescapés du génocide arménien de 1915 qui réclament justice, ne vise qu’à une chose : inverser les bourreaux et les victimes, attitude typique des négationnistes de tous bords.

                   

                  8) Pour tous ceux que ce débat n’intéresse pas, il en est de la lecture de nos articles (ou de ceux que nous relayons) comme des programmes télévisés : on peut zapper et aller voir ailleurs. Inutile de polluer le débat avec des « qu’est-ce qu’on en a à foutre ».

                   

                  Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]

                  BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France

                  Boite vocale : 09 50 72 33 46 - Email : [email protected]

                  http://www.collectifvan.org


                  • Gazi BORAT 16 juillet 2009 07:56

                    @ CVAN

                    Bonjour,

                    tout d’abord, bravo pour votre sens du dialogue.

                    Commencer par une menace :

                    « La diffamation ou le dénigrement sur internet sont passibles de poursuites. »

                    ..permet de voir le niveau de critique que vous acceptez. Si la diffamation est d’une définition précise au sens juridique, le dénigrement est un concept aisément « fourre-tout » et bien commode pour baillonner tout ce qui ne relève pas de la franche approbation de vos propos et de vos motivations.

                    Votre conclusion va dans le même sens :


                    « Jeter l’opprobre sur les descendants des rescapés du génocide arménien de 1915 qui réclament justice, ne vise qu’à une chose : inverser les bourreaux et les victimes, attitude typique des négationnistes de tous bords. »

                    Vous vous auto-proclamez « descendants des rescapés du génocide arménien de 1915 », ce qui reste à prouver.. Vous pouvez compter parmi vos membres actifs DES descendants de victimes de ce génocide, mais vous ne représentez pas la totalité de ceux-ci..

                    Votre représentativité et votre légitimité, que vous tentez d’assoeoir par un pénible « name dropping » associatif que vous baptisez « soutien » (évidemment sans réserve à vos actions, n’est pas des plus crédibles car aujourd’hui technique de communication parmi les plus conventionnelles..

                    Quant à vos clarifications : le fait que vous soyez déclaré en préfecture, comme toute association Loi de 1901 ne dissipe pas toute la brume qui entoure vos buts...


                    Si ceux-ci sont focalisés sur une reconnaissance du génocide arménien par la République turque actuelle, d’autres associations, arméniennes et de toutes autres nationalités, mênet ce combat depuis des années et s’ajouter à celles-ci, alors que le combat est sur le point d’aboutir me laisse dubitatif sur l’efficacité d’ajouter une structure de plus en place de soutenir celles existantes..

                    Je passerai sur la diabolisation de tout critique, visant à faire passer celui ci pour « un négationniste de tous bords ».. Trop facile !

                    Toute votre réponse n’est qu’un modèle de « technique de communication institutionnelle », avec l’usage de nombreux raccourcis, dont un, parmi tant d’autres :

                    Quant à notre supposé « manque de cohérence », il ne semble pas avoir été retenu par les véritables démocrates de Turquie : l’IHD, Association des droits de l’Homme de Turquie, a soutenu - pour la première fois au monde - une action menée par une association anti-négationniste de la diaspora arménienne

                    D’une part, vous baptisez l’IHD (institution honorable au demeurant) « les véritables démocrates de Turquie », refusant ainsi le « noble épithète » à tout Turc non membre de l’association : un peu fort, votre « café turc », non ?

                    Appelez cela du dénigrement ou comme vous le souhaiterez, mais vous ne m’empêcherez pas de penser qu’ici le but semble plus être une « conquête de marché » par une structure pleine d’ambition que le souci de faire avancer réellement la question de la reconnaissance du génocide arménien..

                    gAZi bORAt



                  • Gazi BORAT 16 juillet 2009 10:22


                    @ CVAN

                    Après une visite de vos nombreux liens menant vers vous même, d’autres points m’interrogent, notamment vos attaques récurrentes contre le kémalisme, le point que je trouve le plus énigmatique dans votre stratégie.

                    Difficile d’argumenter sur la continuité entre le gouvernement du triumvirat et la république turque kémaliste au simple prétexte que celle ci aurait « recyclé » des membres du Comité Union et Progrès compromis dans le génocide.

                    Difficile dans ce cas de ne pas effectuer de parallèles alors avec les cas bien connus en France des V° et IV° recyclant des Papon, Pinay, Mitterrand, etc..

                    Difficile aussi de ne pas examiner la RFA , qui, malgré une dénazification imposée par des occupants militaires, a réussi à réinjecter dans son appareil des Nationaux Socialistes notoires ..

                    On en trouva dans le gouvernement Adenauer (Theodor Oberlander) parmi les hauts dirigeants sportifs, postes qu’ils occupaient sous le régime précédent ( Karl von Halt et Guido von Mengden)  à la tête du patronat ( Hanns Martin Schleyer) , à la Chancellerie (Kurt Georg Kiesinger) et quelques bourgmestres se trainant de lourdes casseroles, comme un Heinz Reinfart, un des responsables SS de la répression de l’insurrection de Varsovie..

                    S’il est un héritier politique des génocidaire, celui-ci est bien plus à chercher parmi les mouvements pantouranistes encore existants que chez les Kémalistes..

                    Pourquoi cette focalisation sur le kémalisme ? L’AKP et son islamisme modéré serait donc plus porteurs d’espoirs que les mouvements plus laïcs ?

                    gAZi bORAt

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