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Commentaire de JC. Moreau

sur Riposte laïque, féministe, républicaine et humaniste


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JC. Moreau JC. Moreau 15 juillet 2009 14:40

@ Georges Hussein


JC Moreau, vote conception de la laïcité n’est ni laïque, ni républicaine, ni féministe ni humaniste.

Pour ce que ça vaut les brevets d’humanisme... Enfin, il y aurait quoiqu’il en soit beaucoup à dire sur l’union désormais « sacrée » entre laïcité et féminisme.
Pour le moment, je me contenterai de relever que la démarche qui consiste à imposer un comportement spécifiques aux femmes musulmanes, à commencer par celles qui affirment haut et fort leur libre choix du port du voile, c’est revenir à un réflexe patriacal à peine mis au goût du jour, à cette idée que la femme doit nécessairement être conforme à une certaine image. Que l’on exige de la femme qu’elle remplisse les taches domestiques ou qu’elle soit l’ambassadrice permanente de la libération sexuelle, c’est toujours partir du principe qu’il y aurait une fonction spécifique au genre féminin.
 Bref, un sexisme bien maquillé, mais un sexisme tout de même.

En effet, permettre la coexistence de toutes les religions IMPOSE de leur mettre des limites.
Par exemple celle que, contrairement aux affirmations du Coran, la terre peut connaître la paix sans qu’elle soit entièrement soumise à l’Islam. De même que, quelle que soit votre religion, la République Laïque vous IMPOSE de rejeter la lapidation des adultères, le meurtre des homosexuels comme le tranchage de la main du voleur, et vous OBLIGE à respecter l’égalité des sexes. Vivre en République Laïque FORCE donc les musulmans à REFUSER d’appliquer la charia, et partant le Coran, stricto sensu.

Que la religion n’ait pas vocation à faire la loi, toutes les personnes raisonnables en conviennent, mais de là à réduire l’Islam à son interprétation fondamentaliste pour justifier des lois d’exceptions à l’encontre des musulmans, il y a un pas qui vous mène tout droit vers l’idéologie.
Par ailleurs, si votre discours était véritablement fondé, on exigerait pareillement, par exemple, que les évêques cessent de condamner l’avortement. Or, on sait très bien que la position de l’Eglise est sur ce point tout à fait contraire au droit positif et, pourtant, personne ne songe à exiger des catholiques pratiquants cette sorte de confession collective qui feraient d’eux de bons citoyens, parque n’en déplaise à certains, ils sont déjà citoyens à part entière et ce même lorsqu’ils désapprouvent publiquement une pratique qu’ils assimilent à un meurtre.

Les juifs l’ont très bien compris qui JAMAIS n’ont exigé l’application de la Torah ou des délires talmudiques en France.

Effectivement. Les israëlites d’Algérie ont même saisi dès la première occasion l’opportunité de la naturalisation française offerte par le célèbre décret Crémieux (notamment pour échapper à la condition de dhimmi qui avait perduré durant les premières décennies de la conquête de l’Algérie). Pour autant, cela n’empêche pas les tribunaux administratifs d’être aujourd’hui régulièrement saisi pour des litiges relatifs à des demandes de report d’examens (ou plus fréquemment encore des demandes de dispense de cours) motivées par le souci de respecter le shabbat, et donc par un désir de voir reconnaître une certaine valeur légale à la Torah.

Et les catholiques comme les protestants ont dû eux aussi faire leur deuil d’une partie de leur livre sacré.

Et après 1905, cela s’est essentiellement fait par la voie de la sécularisation, et non par le biais d’un arsenal législatif visant exclusivement telle ou telle confession religieuse.

Il est donc bien naturel que des citoyens français s’attaquent principalement à la dure tâche de faire évoluer l’Islam selon LEURS valeurs républicaines, sans quoi c’est les vouer à la mort.

Au risque de me répéter, je n’ai aucun problème avec le fait que la société tentent d’influencer l’Islam, excepté lorsque l’on passe du désir légitime d’amener autrui à adopter son point de vue au désir nettement moins estimable de lui imposer ce dernier par l’intermédiaire de la loi.





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