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Commentaire de NICOPOL

sur Que je suis con‭… je ne comprends rien au budget


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NICOPOL NICOPOL 16 juillet 2009 13:23

Si s’endetter pour financer des projets d’investissement parait non seulement acceptable mais également nécessaire, s’endetter pour couvrir ses déficits de fonctionnement, les intérêts de la dette ou même refinancer le principal de la dette est un très mauvais signe. On ne finance pas ici des investissements productifs qui pourront générer des produits suffisants pour rembourser ladite dette, mais on s’endette « à perte » dans un « effet boule de neige » qui nous oblige rapidement à emprunter pour rembourser des emprunts que nous avions fait pour rembourser d’autres emprunts que... Jusqu’au jour où les marchés financiers augmentent leurs taux, puis refusent de nous prêter davantage...

Est-ce le cas en ce moment en France ? Il semble que le Trésor commence à éprouver des difficultés pour se refinancer sur le marché (cf l’article récent dans Les Echos citant le Directeur de l’Agence France Trésor devant la commission des Finances du Sénat à propos des « difficultés que l’Etat commence à éprouver pour placer ses émissions obligataires. », et concluant : « Nous nous approchons d’une zone sensible »). Ceci semble être confirmé par le fait que l’Etat se tourne vers les épargnants pour lever un « emprunt d’avenir » qui lui coutera plus cher que ce qu’il pouvait jusqu’à présent lever sur la place. Autant de signes inquiétants qui rendent de plus en plus crédible le scénario catastrophe de ce fameux petit bouquin d’économie-fiction, « Le jour où la France a fait failite »...

Donc on a beau dire « le budget public, c’est pas comme le budget des ménages ou le budget des entreprises bla bla la dette c’est bien bla bla », lorsque les caisses sont vides, lorsqu’on ne peut plus emprunter ou se refinancer, on ne peut plus payer ses créanciers, ses fonctionnaires, ses dépenses courantes, et c’est... la faillite.

Alors on pourra toujours crier à l’épouvantail, au commerce de la peur, à l’idéologie ultralibérale... Mais une faillite d’Etat, c’est déjà arrivé, et ça peut se reproduire à n’importe quel moment, partout dans le monde, et même en Californie, l’un des Etats les plsu riches du monde pourtant. Alors, arrêtons avec ce deni de réalité selon lesquels l’Etat français pourrait ad libidum dépenser plus qu’il ne gagne sur le dos du contribuable de demain. Appelons un chat un chat.

Ensuite, pour autant que j’en sache à la lecture de l’Economicon d’Anselme Lanturlu, l’inflation par la création monétaire ("faire tourner la planche à billet", comme on disait dans le temps) a souvent été un moyen utilisé pour les Etats pour réduire le poids de leur dette, qu’il s’agisse de la dette d’investissement ou de la dette de fonctionnement. Comme le corolaire de l’inflation monétaire, c’est l’appauvrissement des épargnants, on peut en conclure que cette méthode revient à faire financer une partie des déficits publics par les épargnants. Priver les Etats du recours à ce subterfuge au travers d’une monnaie unique est donc une bien bonne chose : ça nous oblige à équilibrer nos comptes.

Aujoud’hui, on ne peut plus se sortir de notre gabegie budgétaire par l’inflation, et bientôt plus par la dette. La froide objectivité des chiffres ne tardera pas à nous ramener à la réalité, et fera éclater l’inconséquence de ceux qui nous gouvernent depuis plusieurs décennies et creusent les déficits publics : qu’ils soient de droite comme de gauche, tous n’ont manifestement eu pour seule maxime, lorsqu’ils tronaient, le fameux adage populaire : « Après moi le déluge ».


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