logan :
Il faut en effet bien distinguer les choses. On peut rentrer dans les détails, je me limiterai pour le moment à vous rappeler qu’il y a dérégulation et dérégulation. Quand la Bell (ou la SNCF, si vous préférez) profite de son monopole d’une façon défavorable pour le client (vous noterez, je n’ai pas employé le mot « consommateur »), alors il faut en finir avec le dit monopole. Quand il y a un manque effroyable de taxis à Paris, faut en décrasser le système. Ce genre de situation est facilement détéctable. Il y a de l’autre côté la dérégulation idéologique. Là aussi je vous rappelle que ses origines se trouvent dans les courantes libertariennes, qui ne sont ni de droite, ni de gauche, et qui se retrouvent des deux côtés.
Toutes les dérégulations ne se valant pas, il faut en soutenir les bonnes et lutter contre les mauvaises. En tout cas, généraliser, est loin d’être suffisant.
Ceci concernant la dérégulation. Par ailleurs vos arguments sont si vous me le permettez loin du sujet. Que l’Europe ait pris sa part dans les casinos financiers développés aux EU, c’est sûr. Même les allemands, fameux pour leur prudence, l’ont fait, et je pourrais vous rappeler aussi que la France se porte mieux que l’Allemagne.
Mais encore une fois, il n’est certainement pas la faute à Sarko. Qu’il eut des tendences, ou non, c’est pas un argument pour oublier la crise ou la lui mettre sur le dos. C’est pas lui qui a conduit l’Europe dans le sillage des EU, ce n’est pas lui non plus qui a inspiré à Alan Greenspan ses politiques motivées idéologiquement (mais une philosophe nommée Ayn Rand, dont vous avez entendu parler peut être).
Troisièmement, j’attends des arguments pour l’affirmation « cette crise aurait largement pu être évitée ». Eviter le déluge venu de l’outre-Atlantique ? Vous devez être un sacré homme politique si vous savez comment. Et pourquoi les allemands ne l’ont pas fait, eux, les prudents, les sages, qui gouvernent en union nationale, gauche et droite ?
J’attends des arguments pour l’affirmation concernant les « cadeaux aux banquiers » , et non pour soutenir un système financier gelé. Aussi pour l’affirmation selon laquelle Sarko aurait « porté idéologiquement » les idées néoliberales, quand on sait que depuis des années il fustige le capitalisme financier et défend le capitalisme d’entrepreneurs. Ceci est oublié, pour retenir les phrases sur le pouvoir d’achat (qui, selon toutes les statistiques que vous trouverez, n’a d’ailleurs même pas baissé).
Finalement, je ne pense pas, comme mon ami américain (de gauche) que les crises sont inévitables, naturelles, viennent et s’en vont toutes seules. Il y a certainement l’idéologie là-dedans, et les choix politiques, comme vous le dites bien, mais pas ceux de la France.