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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Qui veut la peau du Parti Socialiste ?


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 22 juillet 2009 16:32

 Nous ne sommes pas d’accord à propos de Platon, mais, s’il vous plait, lisez ce que j’ai écrit : « il se prononçait pour la monarchie et non pas la tyrannie philosophique ! » et non ce que vous avez dans la tête...

Ceci dit, lisez tout Platon : « Les lois » (où il défend l’esclavage et l’infériorité des femmes ) et la « lettre VII » et ne vous contentez pas de « la République »...

 Platon dit que la démocratie est l’antichambre de la tyrannie en cela qu’elle est la tyrannie de la majorité qui aboutit nécessairement à la tyrannie d’un seul qui ne peut que s’appuyer démagogiquement par la flatterie sur cette majorité pour instaurer son pouvoir absolu. La démocratie est donc pour lui la cause essentielle de la tyrannie ou si vous voulez son essence profonde ou principe (la plupart des plus grands tyrans de l’histoire ont été populaires, au moins lors de leur prise de pouvoir)

Sans la démocratie il n’y aurait pas de tyrannie possible, mais une monarchie ou une aristocratie plus ou moins juste, alors que la démocratie est forcément injuste, car reposant sur l’opinion fallacieuse et le libre jeu des passions..

Votre position est donc celle de la monarchie philosophique que Platon défend, à juste titre du point de vue cohérent qui est le sien, contre la démocratie, mais la question est de savoir si le monarque qui, selon Platon, peut et doit employer tous les moyens de la force et du mensonge pour assurer son « juste » pouvoir est un vrai philosophe et qui doit décider qu’il l’est comme le remarque Kant dans la « critique de la Raison pure » alors même que les philosophes ne sont pas d’accord entre eux sur ce qu’est la justice et même sur les valeurs fondamentales et leur hiérarchie !

Qui fait (doit faire) de tel philosophe le roi ?

Sur le plan de la philosophie politique je suis plus aristotélicien que platonicien. L’opinion de la majorité a moins de chance d’errer longtemps sur ce qui convient au bien commun qu’un seul, fût-il philosophe auto-proclamé. Du reste être philosophe même et surtout pour Socrate, ce n’est pas encore être sage, mais désirer le devenir pour soi-même et l’idéal du philosophe est de se commander à soi-même et non pas aux autres qui ne sont pas nécessairement dans l’état de l’accepter et de se soumettre au pouvoir philosophique , particulièrement en démocratie (lire la livre VIII de la République).

Profitez de vos vacances pour approfondir votre lecture des classiques...


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