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Commentaire de Walden

sur L'exécution des peines en France fait débat


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Walden Walden 23 juillet 2009 14:51

Absolument d’accord. La question est observée ici par le petit bout de la lorgnette.

La problématique de la mise à exécution des peines n’est que l’épiphénomène d’une politique pénale aberrante :

- On condamne à tour de bras en comparution immédiate dans des tribunaux surchargés qui bien souvent n’ont pas le temps de mener le minimum d’investigations nécessaires pour rendre des jugements un tant soit peu équitables ;

- On requiert des peines de plus en plus sévères pour des délits mineurs, pendant que des procédures à l’encontre de gros délinquants financiers se voient classées sans suite, quand les infractions sont pourtant si graves que le législateur n’a pas eu le cran de les dépénaliser (même pour les copains) ; 

- Ce faisant, on encombre les prisons, on désocialise, on exclut, pour en bout de course confier des personnes libérées dans un état de dénuement total à des services sociaux de droit commun déjà surchargés par une « clientèle » de plus en plus précarisée ;

- On incarcère y compris des quantités de gens qui relèvent objectivement de la psychiatrie, qui ont agi illégalement dans un état d’aliénation mentale, on les garde au chaud en les bourrant de médicaments avant de les libérer en les soumettant, dans le meilleur des cas, à un suivi judiciaire auquel ils ne comprennent rien ;

- On ne met pas au regard de cette population pénale croissante, de moyens humains nécessaires ni dans les Services de l’Application des Peines, ni dans les Services d’Insertion et de Probation, les premiers ne pouvant faire mieux qu’une gestion administrative de dossiers, les second une gestion de flux, se voyant bientôt poussés à ne considérer que collectivement les catégories d’infractions, et non plus individuellement les personnes.

L’alternative à l’incarcération principalement développée actuellement est le Placement sous Surveillance Electronique (= le bracelet pour entauler à domicile), mesure qui augmente de manière exponentielle, mais encore largement sous-utilisée, à la fois faute de moyens et de conditions matérielles adéquates.

DANS TOUS LES CAS, continuer à considérer la prison comme la solution à rechercher en priorité relève de l’ignorance ou de l’aveuglement : laissons donc cela aux pitoyables imprécateurs du tout-sécuritaire.


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