Je vous livre ce message transmis par une amie écolo « verte ». Il a l’intérêt d’alimenter le débat.
J’en ignore la source exacte.
Je trouve que l’auteur pose de bonnes questions et donne des infos intéressantes sauf qu’il fait référence au rapport « bio initiatives », lequel est contesté par certains experts qui jugent que sa coordinatrices est en conflit d’intérêt, donc pas objective ....
Pigripi
Radios,
écrans, téléphones, micro-ondes, WiFi, centrales nucléaires… tout ce qui émet
des rayonnements invisibles fait peur !
Dès
le début, le sérieux du message est asséné en faisant référence au
« sérieux et [à] la réputation de Pierre le Ruz », directeur du conseil
scientifique du CRIIREM et au livre d’Annie Lobé « La Fée Electricité ».
L’organisme
cité, le CRIIREM
est un centre de recherche scientifique qui regroupe des scientifiques, des
experts des pollutions de l’environnement, des médecins et des universitaires
reconnus, spécialistes de l’électromagnétisme naturel, biologique et artificiel
dont les objectifs sont, entre autres, d’informer sur les effets des
rayonnements électromagnétiques et de constituer un contre-pouvoir citoyen,
indépendant des intérêts industriels et commerciaux.
Pierre
Le Ruz est cité pour confirmer les valeurs indiquées pour le rayonnement et
pour les dangers liés au mercure, sujets amalgamés rapidement par le message
initial.
Pourtant,
un coup d’oeil aux communiqués officiels publiés sur leur site
permet de constater qu’aucune référence au mercure n’est faite et qu’on ne
retrouve pas exactement les valeurs citées (même si des mesures à 180 V/m
frôlent les 200 V/m).
Dommage
pour un message qui commence en disant que "le principe énoncé et les
effets induits sont rigoureusement exacts"... on a connu des rigueurs plus
rigoureuses.
Le
communiqué du CRIIREM est d’ailleurs clair dans ses conclusions et ne rejette
pas en masse toutes les ampoules à économie d’énergie. Il en déconseille
fortement l’usage pour certaines applications où ce rayonnement plus important
pourrait être critique (lampe de bureau et lampe de chevet) et il incite les
industriels à revoir le blindage des culots de leurs ampoules pour diminuer ce
rayonnement.
Afin
de renforcer l’impact de l’information, l’auteur développe les risques sur la
santé liés au rayonnement électromagnétique (cancer, irritabilité...). Mais sur
ce sujet, les résultats des études scientifiques sont divers, mitigés,
contradictoires et mieux vaut faire référence au rapport bio-initiative dont le CRIIREM a fait
un résumé des conclusions et qui fait justement un état des lieux de ces connaissances.
Une chose est sûre : les normes actuelles ne sont basées ni sur les résultats
mitigés des différentes études plus récentes ni sur le principe de précaution.
Enfin,
le message attire l’attention sur le fait que ces ampoules contiennent du
mercure et qu’elles présentent à la fois un risque en cas de casse ainsi qu’une
cause de pollution en cas de non recyclage. Sur la nécessité de recyclage, on
ne pourra qu’être d’accord même s’il est difficile de vérifier les chiffres
cités en terme de recyclage. Mais en ce qui concerne le risque en cas de casse,
le danger existait déjà avec les néons et semble limité, et inférieur aux
normes professionnelles en vigueur. Et à moins d’être maladroit au point de
casser une demi-douzaine d’ampoules d’un coup, on peut espérer ne pas être
exposé à ce problème.
Avant
de conclure, il est important de noter qu’il existe plusieurs types d’ampoules
à économie d’énergie et que si les ampoules dites fluo-compactes sont bien une
source de rayonnement relativement importante et contiennent du mercure, il
faut se poser la question de savoir si cela s’applique aux technologies à base
de diodes avant de prôner le retour aux bonnes vieilles ampoules à
incandescence.
Le
CRIIREM lui-même note que "si des internautes s’appuient sur [leur]
étude pour en rajouter, [ils] ne [peuvent] absolument pas surveiller
l’utilisation de [leurs] parutions".
Le message
en circulation mélange donc de vraies informations avec quelques
exagérations. La question est maintenant de savoir s’il est utile d’exagérer
les messages au point de les rendre non crédibles afin d’alerter la population.
Un conte pour enfant rappelle que crier au loup de manière exagérée est souvent
contre-productif. C’est ce que fait ce message mais pas le centre de recherche
qui milite pour une révision des normes actuelles qui restent fondées sur
d’anciennes études scientifiques ne reflètant pas les dernières avancées
des connaissances sur le sujet.
En
attendant, les conseils de prudence sont de mise... Appliquer le principe de
précaution si les pouvoirs publics ne l’ont pas encore fait officiellement est
utile. Et surtout, ne pas oublier de recycler les ampoules usagées, c’est une
idée lumineuse, qui peut permettre de briller en société et apporter un
éclairage différent sur les comportements individuels.
Je
vous dis, la bougie ! Et tous les jours, joyeux jour !