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Commentaire de pigripi

sur Les ampoules basse conso sont-elles vraiment écolo ?


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pigripi pigripi 25 juillet 2009 13:49

Je vous livre ce message transmis par une amie écolo « verte ». Il a l’intérêt d’alimenter le débat.
J’en ignore la source exacte.
Je trouve que l’auteur pose de bonnes questions et donne des infos intéressantes sauf qu’il fait référence au rapport « bio initiatives », lequel est contesté par certains experts qui jugent que sa coordinatrices est en conflit d’intérêt, donc pas objective ....
Pigripi

Radios, écrans, téléphones, micro-ondes, WiFi, centrales nucléaires… tout ce qui émet des rayonnements invisibles fait peur !

 

Dès le début, le sérieux du message est asséné en faisant référence au « sérieux et [à] la réputation de Pierre le Ruz », directeur du conseil scientifique du CRIIREM et au livre d’Annie Lobé « La Fée Electricité ».

 

L’organisme cité, le CRIIREM est un centre de recherche scientifique qui regroupe des scientifiques, des experts des pollutions de l’environnement, des médecins et des universitaires reconnus, spécialistes de l’électromagnétisme naturel, biologique et artificiel dont les objectifs sont, entre autres, d’informer sur les effets des rayonnements électromagnétiques et de constituer un contre-pouvoir citoyen, indépendant des intérêts industriels et commerciaux.

 

Pierre Le Ruz est cité pour confirmer les valeurs indiquées pour le rayonnement et pour les dangers liés au mercure, sujets amalgamés rapidement par le message initial.

Pourtant, un coup d’oeil aux communiqués officiels publiés sur leur site permet de constater qu’aucune référence au mercure n’est faite et qu’on ne retrouve pas exactement les valeurs citées (même si des mesures à 180 V/m frôlent les 200 V/m).

Dommage pour un message qui commence en disant que "le principe énoncé et les effets induits sont rigoureusement exacts"... on a connu des rigueurs plus rigoureuses.

 

Le communiqué du CRIIREM est d’ailleurs clair dans ses conclusions et ne rejette pas en masse toutes les ampoules à économie d’énergie. Il en déconseille fortement l’usage pour certaines applications où ce rayonnement plus important pourrait être critique (lampe de bureau et lampe de chevet) et il incite les industriels à revoir le blindage des culots de leurs ampoules pour diminuer ce rayonnement.

 

Afin de renforcer l’impact de l’information, l’auteur développe les risques sur la santé liés au rayonnement électromagnétique (cancer, irritabilité...). Mais sur ce sujet, les résultats des études scientifiques sont divers, mitigés, contradictoires et mieux vaut faire référence au rapport bio-initiative dont le CRIIREM a fait un résumé des conclusions et qui fait justement un état des lieux de ces connaissances. Une chose est sûre : les normes actuelles ne sont basées ni sur les résultats mitigés des différentes études plus récentes ni sur le principe de précaution.

 

Enfin, le message attire l’attention sur le fait que ces ampoules contiennent du mercure et qu’elles présentent à la fois un risque en cas de casse ainsi qu’une cause de pollution en cas de non recyclage. Sur la nécessité de recyclage, on ne pourra qu’être d’accord même s’il est difficile de vérifier les chiffres cités en terme de recyclage. Mais en ce qui concerne le risque en cas de casse, le danger existait déjà avec les néons et semble limité, et inférieur aux normes professionnelles en vigueur. Et à moins d’être maladroit au point de casser une demi-douzaine d’ampoules d’un coup, on peut espérer ne pas être exposé à ce problème.

 

Avant de conclure, il est important de noter qu’il existe plusieurs types d’ampoules à économie d’énergie et que si les ampoules dites fluo-compactes sont bien une source de rayonnement relativement importante et contiennent du mercure, il faut se poser la question de savoir si cela s’applique aux technologies à base de diodes avant de prôner le retour aux bonnes vieilles ampoules à incandescence.

Le CRIIREM lui-même note que "si des internautes s’appuient sur [leur] étude pour en rajouter, [ils] ne [peuvent] absolument pas surveiller l’utilisation de [leurs] parutions".

 

Le message en circulation mélange donc de vraies informations avec quelques exagérations. La question est maintenant de savoir s’il est utile d’exagérer les messages au point de les rendre non crédibles afin d’alerter la population. Un conte pour enfant rappelle que crier au loup de manière exagérée est souvent contre-productif. C’est ce que fait ce message mais pas le centre de recherche qui milite pour une révision des normes actuelles qui restent fondées sur d’anciennes études scientifiques ne reflètant pas les dernières avancées des connaissances sur le sujet.

 

En attendant, les conseils de prudence sont de mise... Appliquer le principe de précaution si les pouvoirs publics ne l’ont pas encore fait officiellement est utile. Et surtout, ne pas oublier de recycler les ampoules usagées, c’est une idée lumineuse, qui peut permettre de briller en société et apporter un éclairage différent sur les comportements individuels.

 

Je vous dis, la bougie ! Et tous les jours, joyeux jour !

 


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