Merci pour cette excellente traduction de la vision de John Michael Greer, qui met bien en évidence les rouages « grippés » de cette gestion effrénée de la production capitalistique, confrontée à la limitation progressive des ressources et au décuplement des déchets générés par l’espèce humaine.
Une vision somme toute raisonnablement optimiste, qui à l’horizon d’un siècle ou deux, après cette longue descente « catabolique » annoncée qui doit mettre fin aux gaspillages invraisemblables de notre consumérisme débridé, décrit les contours de la voie étroite qui devrait amener les futurs rescapés à de meilleures intentions, en terme de de protection de l’environnement et de justice sociale.
Car les principales ressources, à priori inépuisables, sur lesquelles nous pouvons encore « compter » et capitaliser, ce sont les ressources humaines de notre intelligence collective.
A moins qu’une autre hypothèse, irréversible celle-là, et sans espoir d’avenir pour notre espèce ne se réalise, dont les ferments se trouvent dans votre paragraphe :
« Revenir à un niveau de consommation soutenable signifierait pour les populations les plus riches à sacrifier 80% de leurs revenus. Il est peu probable que les populations du nord – et pas seulement leurs élites – acceptent un tel sacrifice, même dans l’intérêt de leurs descendants. Il est infiniment plus probable que l’on assistera à des tentatives de plus en plus désespérées de la part des pays industrialisés pour maintenir leur niveau de vie, quitte à ce que ce soit par des moyens militaires à l’extérieur ou autoritaires à l’intérieur. »
Car aujourd’hui, si les ressources fossiles sont de plus en plus limitées, avec par contre l’excédent démographique des ressources humaines à terme « sans emploi » et produisant un maximum de déchets, on peut légitimement craindre que la minorité de nos élites politico-financières des Etats les plus riches de la planète, qui détiennent précisément 80% des capitaux et exploitent la majorité des ressources y compris humaines, ne soient incités par quelques « fanatiques du grand capital » qui n’ont rien de druidique, quoique, à utiliser leurs stocks d’armes atomiques et bactériologiques pour résoudre le problème de la « déchetterie » avec une « solution finale » beaucoup plus radicale et conforme à leurs intérêts « privés »...