Ah, l’antienne sur la santé aux USA !
Oui, la santé aux USA occupe une part plus importante des budgets. Mais quel en est le sens ?
Première affirmation : la santé est privée aux USA. Partiellement vrai. Medicaid assure automatiquement les gens sans revenus. Medicare les plus de 64 ans.
Deuxième affirmation : 50 millions de non assurés. J’ai comme chiffre 40 millions, mais passons. Remarquons que grâce à Medicare et Medicaid il ne s’agit pas des plus pauvres ou démunis. Ensuite la moitié est sans assurance depuis moins de quelques mois, ce qui veut dire que c’est une population changeante, qui se renouvelle. Difficultés passagères plus que structurelles. 60% des non assurés ont moins de 35 ans, c’est qu’ils estiment ne pas en avoir besoin. De plus la réglementation fait qu’il est impossible à un service de santé de refuser un soin. Quant à ceux qui ont « pris leur chance » en ne s’assurant pas, ils obtiennent des plans de remboursement étalés dans le temps très avantageux.
Troisième affirmation : le privé fonctionnerait sans aide de l’Etat. Ce qui est faux, des aides sont attribués aux établissements, des réductions fiscales aux particuliers, ce qui représentent plus de la moitié des dépenses.
Les assurances sont chères. C’est vrai, mais il faut y intégrer le coût de la régulation. Des exigences excessives sont par exemple imposées à la chirurgie cosmétique, la chiropraxie et les traitements des maladies mentales.
Ensuite les excès d’examens prescrits sont induits par la volonté des praticiens de se protéger des recours en justice, très nombreux et couteux.
Chez nous le cout des immobilisations (hopitaux, installations publiques) ne sont pas comptabilisées.
Les dépenses énormes de recherche et develloppement américains sont sans communes mesures avec ce que nous pratiquons ( et nous en bénéficions indirectement).
Les américains sont plus riches que nous, et donc ils dépensent plus.
Voila tout ce qu’il faut dire, en effleurant seulement le sujet pour combattre le cliché d’une santé américaine entièrement privée et innefficace.