En réponse à votre titre : non les services publics n’ont actuellement pas d’avenir. Ce serait plutôt le contraire. On s’orienterait plus vers un recentrage de l’Etat sur ses missions régaliennes (Police, justice, défense et impôts), et un transfert vers « les marchés » ou les collectivités locales de tout le reste, y compris l’éducation.
Le pouvoir libéral actuel est avant tout engagé dans une démarche visant à diminuer les dépenses de l’Etat en laissant aux intérêts privés le soin de se substituer à lui en faisant payer le citoyen.
L’attractivité du territoire en raison de ses infrastructures est bien réelle, mais cette qualité est surtout due aux investissements des collectivités locales, l’Etat se désengageant de plus en plus de l’aménagement du territoire et cherchant à faire des économies sur les dépenses de santé (cf loi Bachelot).
On assiste donc à un transfert progressif de charges de l’Etat vers les collectivités locales, le contribuable payant les mêmes impôts nationaux pour combler le déficit et étant appelé de plus en plus à compenser localement ces transferts, soit en payant un impôt local plus élevé, soit en payant pour un service, anciennement public, assuré demain par le secteur marchant.
Quant aux outils de régulation du marché, ils existent surtout pour nous faire croire que l’Etat a encore une capacité à intervenir sur des marchés et on peut douter de leur efficacité (voir la demande récente d’augmentation des tarifs EDF par le PDG de cette entreprise et la réponse gouvernementale, sans que l’autorité de régulation ah hoc ait été saisie). Cet épisode montre bien que la régulation du marché telle qu’on l’entend actuellement n’est que de la poudre aux yeux, les entreprises ayant un poids tel dans l’économie qu’elle se permettent de faire ce qu’elles veulent, et ce ne sont pas les quelques amendes distribuées pour atteinte à la concurrence (ententes entre les entreprises d’un même secteur pour se partager les marchés) qui changeront quelque chose à la situation actuelle.