Personnellement, j’ai découvert l’informatique en 1973. C’était un NCR 500 photo1 .. photo2 .. photo3 .. avec un perforateur et un lecteur de bandes de papiers + un lecteur de fiches comptables à pistes magnétiques. J’ai appris à programmer dessus en 15 jours et j’ai reprogrammé quasi toute la compta communale entre 1973 et 1979 à Etterbeek. J’avais 19 ans en ’73 mais j’ai vite compris que l’informatique allait changer la face du monde.
Le langage du ncr 500 était du pur machine. La mémoire était en tores de ferrites et contenait royalement 400 cellules de 12 positions décimales chacune codée en binaire sur 4 bits. Il n’y avait pas de moniteur. Juste des loupiotes indiquant les bits allumés ou éteints pour diverses données ( adresse mémoire, code instruction ) et situées sur le panneau avant du processeur qui avait la taille d’un buffet de salon ( voir photos ).
Le langage-machine ne contenait que 20 instructions mais était auto-modifiant par nature. C’est-à-dire que comme les données et les instructions pouvaient être mélangées dans la même mémoire, on utilisait des instructions pour en modifier d’autres et faire notamment des boucles. Ca donnait une programmation assez échiquéenne mais d’une puissance redoutable, car on pouvait faire vraiment beaucoup avec très peu de mémoire.
Une condition était indispensable pour pouvoir bien programmer ce dinosaure d’un autre âge, c’était d’aimer ce genre de sport intellectuel. Sinon, même pas en rêve ...
L’avantage de ce genre d’écolage, c’était que les langages des années 80 et suivantes paraissaient alors d’une facilité dérisoire après ça. Sauf que ces derniers étant bien + ergonomiques, on traitait alors de problèmes bien + sophistiqués, ce qui rendait finalement la tâche tout aussi complexe, mais à un autre niveau.
Anecdotiquement, je me souviens même encore du code chiffré de plusieurs instructions du ncr 500, tellement cette période de ma vie m’a marqué. Elle a d’ailleurs complètement orienté ma vie.
Voilà ... c’était un simple témoignage vécu. Au cas où .. je précise d’avance que je n’entrerai pas dans d’éventuels « débats » consistant à montrer que je peux pisser + loin que l’autre en ce domaine. J’ai mieux à faire...