Un article aux interprétations tirées par les cheveux et qui cherche la polémique.
Les arrêts maladie resteront vraisemblablement encore longtemps intacts, car dans la plupart des fièvres, on est relativement improductif, quant aux arrêts de complaisance, ils sont la soupape de sûreté du système et du durcissement des conditions de travail depuis vingt ans.
Ce n’est que logique de vouloir présenter un président à l’idéologie telle que Sarkozy comme un hyperactif qui va au delà de l’ordinaire de l’espèce humaine, On veut le montrer sous les traits d’un super manager, ce « héros » des temps modernes, qui ne se retranche pas derrière les 35 heures et les prescriptions médicales, bie au dessus des règelements et des entraves au dynamisme individuel (la pacotille idéologique néolibérale).
Le problème de cet article est qu’il confond un idéal que l’on montre comme un absolu avec des modalités pratiques qui seraient mises en oeuvre pour y tendre, mais il n’y a parfois, et même souvent, que des rapports complexes entre un imaginaire proclamé et la vie sociale pratique.
Au Moyen Age de Saint Louis, quand s’épanouissait et se répandait la culture chevaleresque, des figures solitaires comme Lancelot ou Perceval se popularisent dans la noblesse alors même que cette classe sociale devient un rouage essentiel de la constrution de l’Etat monarchique et que ce sont ses fonctions administratives et d’encadrement de la population, sous l’autorité du roi, qui sont en augmentation. Deux cent ans plus tard, le financier Jacques Coeur se rêve en chevalier errant !
Idem au temps des Lumières, le genre de la pastorale (penser à la ferme de Marie Antoinette à Versailles) se répand au moment où la noblesse devient une classe coupée du reste de la population et se replie sur elle même. A cette époque, de nombreux nobles vont habiter à distance de leurs terres, en ville, et perdent le contact avec leurs paysans.
La réalité du travail aujourd’hui me semble, au vu de mes expériences, bien loin de ce héros individuel et dynamique, qui se définit avat tout par une action effrénée et qui secoue les pesanteurs. Cet imaginaire a des rapports complexes avec une réalité autre : un monde du travail souvent très bureaucratisé, peu dynamique, très hiérarchisé et qui ne laisse que peu d’initiatives aux individus à forte personnalité, qui sont plus actuellement les têtes de turc des recruteurs obsédés par les idées « d’équipe » et de « communication », souvent au détriment des qualités individuelles.
C’est justement la logique inverse de ce que veulent montrer Sarkozy ou Dati après son accouchement qui domine : l’individu au travail est formaté et doit se couler dans des codes, des moules et procédures rigides, loin de l’imaginaire que l’on croit.