Le « lapsus cardiaque » de F. Lefebvre dévoile son projet d’arrêt de travail relatif
Que n’a-t-on pas glosé sur la bourde de Frédéric Lefebvre concernant le malaise cardiaque de Nicolas Sarkozy, alors que la version officielle parle d’un malaise lipothymique, après que P. Balkany eut évoqué, sans aucune habilitation scientifique, un malaise vagal. Le porte-parole de l’UMP aurait-il vendu la mèche ? Et quelle mèche au juste. Pour faire notre propre enquête nous allons dépêcher nos deux investigateurs, les docteurs Sherlock et Sigmund.
Rapport du Dr. Sherlock. Pour que Lefebvre vende une mèche, encore faut-il qu’il l’ait en sa possession. Les médecins de Val de Grâce ont certainement reçu des consignes sur le secret médical à tenir en pareille circonstance. Mais bien avant de passer le moindre examen, Nicolas Sarkozy pouvait faire lui-même son diagnostic, éventuellement avec l’appui d’un conseil médical. Un malaise vagal étant à exclure puisqu’il intervient après l’effort, il reste le malaise lipothymique et le fameux « malaise cardiaque ». Le premier intervient comme une perte de connaissance, ou de vigilance, dû à ralentissement du rythme cardiaque ou plus souvent, une hypotension, si bien que le cerveau n’est plus irrigué correctement. On soupçonne parfois des causes alimentaires. Que Sarkozy, fatigué par la tâche et connu pour faire un régime, fasse ce type de malaise à l’effort, n’a rien de surprenant. En fait, si on prend la cause du phénomène, le malaise lipothymique est bien un malaise cardiaque, mais assez bénin. Car il existe un autre malaise cardiaque, celui qui fait peur et qui a pour dénomination le mot infarctus. En ce cas, le malaise est différent puisque le sujet est terrassé par une violente douleur thoracique. La cause de l’infarctus est bien distincte. Les coronaires sont partiellement bouchées si bien que c’est le cœur qui n’est pas assez irrigué. Le fait que Lefebvre ait fait allusion à un malaise cardiaque ne signifie donc pas du tout qu’il ait pensé à un infarctus. Et si c’était le cas, il aurait suffit d’une vidéo pour qu’un médecin généraliste puisse voir de quoi il s’agissait.
Place maintenant au docteur Sigmund. Lefebvre ayant commis une bourde, il a dû s’expliquer sur le divan médiatique, interrogé par la cellule psychologique dépêchée par les rédactions afin de rassurer les Français. Lefebvre a alors confié qu’il avait pensé à n’importe quel incident de santé nécessitant un peu de repos, en élargissant son propos à tous les Français. Chaque citoyen doit tenir compte d’une telle alerte et prendre du repos. Oui mais, nous savons que Lefebvre a récemment créé une polémique en imaginant un texte de loi permettant aux Français bénéficiant d’un arrêt de travail de pouvoir poursuivre leur activité à leur domicile.
Suivez mon regard. Nicolas Sarkozy s’est vu prescrire un repos relatif. Notez bien cette notion. Nouvellement introduite dans la novlangue du sarkozysme. Repos relatif ! Et notre Président montre la voie après que le porte-parole de l’UMP eut donné de la voix. Sarkozy se repose relativement à la Lanterne, qui est en fait son domicile privé, réservé au week end, alors que son lieu de travail est le palais de l’Elysée. Sarkozy ne fait pas que se reposer relativement, il suit aussi plein de dossiers, et donc il travaille, mais relativement. C’est exactement une illustration du projet de Lefebvre consistant à permettre au Français de travailler en restant aux repos chez eux. On peut donc légitimement soupçonner quelque lapsus dans cette bourde. A cette occasion, nous conseillons à Frédéric Lefebvre de déposer un projet de loi qui aura cette fois un nom précis. Il suffit de légiférer sur « l’arrêt de travail relatif ». Quand un Français tombe malade, le médecin aura le choix entre un arrêt de travail ferme, et un arrêt de travail relatif. Souhaitons à notre Président un bon rétablissement après son repos relatif. Et qui sait si nous n’allons pas décerner un Nobel à Lefebvre. Après la relativité restreinte d’Einstein portant sur la transformation du temps en espace, nous avons la relativité d’astreinte qui permet de transformer un arrêt de travail en poursuite du travail quand le travailleur est relativement malade.
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