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Commentaire de Ecométa

sur Pourtant, on nous avait prévenus


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Ecométa Ecométa 29 juillet 2009 10:40

Alors que le système se mord lamentablement la queue, on ouvre des chasses au sorcières, on cherche des boucs émissaires ; au prétexte de civisme on incite pratiquement à la délation, on rétabli l’inquisition, on fouille chez les gens, on fouille dans leur ordinateur ! Comme dans l’ancien temps le glaive tend de plus en plus à remplacer la symbolique balance et, on punit de plus en plus pour l’exemplarité : pour simplement ne pas avoir satisfait au système en place pourtant tellement condamnable. De nouveau on va en prison pour ses idées (José Bovet, certains manifestants contre le CPE, des journalistes sont mis en garde à vue) et l’esprit du droit n’est plus animé par la justice sociale mais par un esprit essentiellement sécuritaire mâtiné d’intérêts économiques particuliers des plus anonymes ; référence est faite, ici, aux multinationales sans nationalité, sans réelle responsabilité et à ces affairistes de tout poil qui dominent et dirigent le monde ! A nouveau l’individualisme, paroxysme d’individualité, et l’économisme, paroxysme d’économie, règnent en maître : quant à la société : elle est totalement niée ! De nouveau, et ceci un peu partout en Europe, et même dans le reste du monde, le racisme et ses corollaires que sont la xénophobie et l’antisémitisme font un retour en force : ils reprennent du poil de la bête ! Contrairement à la fin de l’histoire, une paix définitive annoncée déjà dès le milieu du 19 è siècle, par les tenants du libre-échangiste et du libéralisme économique défini en Angleterre son terrain d’élection (Ecole de Manchester animée à l’époque par Richard Cobden grand industriel du coton et prophète du libre-échange), une fin de l’histoire reprise plus récemment par Francis Fukuyama ; contrairement à cette fin de l’histoire, ce serait plutôt l’histoire qui se répète et par pour son meilleur !

Toute chose porte en elle sa propre négation ; non pas intrinsèquement, par nature, mais uniquement par l’usage que nous autres, les humains, nous faisons de ces choses ; d’où l’importance du jugement humain, éminemment « Humain », et non d’un jugement essentiellement rationalo économico technoscientiste !

Il en va ainsi d’Internet, réseau de communication social par excellence, s’il en est, avec le Web ; mais il en va également du savoir en général qui pourrait être, et devrait être la meilleur des choses, mais qui peut vite devenir la pire quand il devient manipulateur ce savoir ! Savoir pour quoi faire ? Pour mieux comprendre et ainsi mieux utiliser... sans détruire ; ou pour mieux manipuler ? C’est au choix : mais il semble que c’est le deuxième choix qui a été fait ! La démocratie, que tout le monde ici semble appeler de ses voeux, implique l’existence d’un savoir accessible et partagé par tous ; un savoir accessible et acceptable par tous, pour tous, et non seulement par quelques-uns !

Le savoir, les savoirs ne peuvent pas être contradictoires, ou alors, il ne s’agit plus réellement de savoir. Notre premier ministre à dit un jour qu’il tentait de gérer les contradiction... et c’est bien là le vrai problème ; sans vouloir lui donner de leçon car c’est une simple affaire de bon sens : les contradiction ne doivent pas être gérées mais levées au plan du savoir !

Ainsi au plan du savoir, et ceci vaut pour tous les partis politiques, du moins ceux susceptibles de diriger le pays un jour, comment, sinon par un manque total d’intégrité intellectuelle, peut-on à la fois d’un côté prôner les valeurs et principes de la République et de l »’’autres celles et ceux du libéralisme économique !

Pour information, et il s’agit là d’une définition historique qui reste parfaitement valable de nos jours ; le libéralisme économique est une théorie du XIX è siècle selon laquelle le système économique doit être considéré comme un système de nature essentiellement « physique » (science dure) fonctionnant en vertu de ses propres lois « naturelles » et, qui doivent être fondamentalement indépendantes de l’intervention de facteurs extérieurs, d’ordre social, institutionnel, politique, idéologique. Autrement dit : le libéralisme économique est un système qui opère en dehors de toutes considérations simplement républicaines voire en dehors des principes mêmes de démocratie et d’humanité !

Comment, d’un côté, celui de la République peut-on prôner une « Liberté » forcément conditionnelle car s’exerçant dans le cadre de la société, puis de l’autre, celui du libéralisme économique, prôner un « libéralisme systémique », essentiellement « systémique », qui se regarde le nombril, et, qui, du même coup nie et exploite la société.

De la même façon, comment peut-on en même temps prôner une « Egalité » en droits et en devoirs et de l’autre instaurer le darwinisme social, le dumping social et une classe, celle des laborieux au service d’une classe d’entrepreneurs affairistes libre-échangistes se cachant derrières des structures de plus en plus anonyme, gigantesques, internationales, non sociétales...à but essentiellement lucratif !

Comment, à la fois, peut-on prôner une « Fraternité » forcément sociale et une « concurrence sauvage » entre tous les acteurs de la société ; comment, surtout, peut-on les mettre en concurrence productive avec des pays moins évoluer sociétalement !

Un constat s’impose et chaque mot y est choisi ! Dichotomique, opposant tout à l’antagonisme, notamment la nature et la culture ; réducteur, déducteur, inducteur, soit doublement réducteur, épiphénoménologique dans ses approches et paroxysmique dans ses applications, c’est-à-dire rationaliste et technoscientiste en diable ; exclusif, nombriliste, spécialisé à l’excès, forcément spécieux et fallacieux dans ses raisons et ses raisonnements ; on ne peut plus factuel, artificiel, surfait, superfétatoire, voire même de plus en plus virtuel ; essentiellement utilitariste, indifférent aux vrais problèmes de société, hypocrite et surréaliste ; bref devenu totalement paranoïaque et schizophrénique, ce monde moderne est savamment, délibérément, on peut même dire académiquement malade ! Tous les savoirs ne sont pas, ne peuvent pas et, ne seront jamais étant donné le caractère spécifique du savoir scientifique, de nature exclusivement scientifique ; il ne fait aucun doute que cette exclusive technoscientiste, malgré les progrès qui ont été accomplis, relève d’une véritable imposture intellectuelle !

Totalement indépassable, c’est la raison qui fait la logique, qui elle-même fait le savoir qui fait la culture, qui, elle-même fait la société et la civilisation dans laquelle nous vivons ! A raison, logique, savoir et culture paranoïaque et schizophrénique, société et civilisation paranoïaque et schizophrénique ! Sans aucun doute, une autre raison que la raison rationaliste, une autre logique que celle dichotomique, un autre savoir que celui de l’exclusive scientifique, à vrai dire « scientiste », une autre culture que celle de l’individualisme : tout ceci s’impose ! Pour se faire je propose une approche plus complexe des choses, notamment des choses de l’économie, que j’appelle « métaécosystémique » : une approche par le « système » qui présente l’avantage de l’unité de l’élément constituant et de l’élément constitué qui permet d’unifier le savoir !

L’histoire, tellement riche d’enseignements, nous apprend que se prétendre de certaines « valeurs », de certains « principes », comme ceux de la République ou encore ceux d’humanité et de démocratie qui les rejoignent et, ne pas les appliquer, voire leurs en substituer d’autre au titre d’un pragmatisme essentiellement fonctionnel, rationaliste : est humainement et sociétalement très dangereux ! Mais il est vrai que pour cette période de fuite en avant rationalo économico technoscientiste, persuadée que le savoir est devant nous et uniquement devant nous, pour cette période qui ne justifie le présent que par l’avenir, qui, donc, nie à la fois le présent et le passé : l’histoire n’a que peu de sens ! Pourtant, savoir où l’on va (futur) comme où l’on est (présent) implique de savoir d’où l’on vient, et, la connaissance de l’histoire, du moins le fait de ne pas la nier, de la regarder en face nous permettrait, ceci, à la condition expresse d’intégrer l’introspection dans nos processus cognitifs, comme de développer notre conscience sociétale, de ne pas répéter sans cesse les mêmes erreurs !

Entre le discours, entre les belles intentions, et les actes il y a toujours une différence, mais jamais cette différence n’a été aussi grande : on peut même parler de précipice et même de pure contradiction ! Qui peut encore croire aux différentes « chartes », celle onusienne, aux différentes constitutions qui placent les principes d’humanité au dessus de tout ? Personne n’y croit plus car elles sont, ces bonnes intentions, bafouées par tous les tenants et aboutissants d’un pragmatisme capitaliste essentiellement dogmatique, qui dominent le monde ! Un capitalisme dogmatique, réducteur, simplificateur au simplisme, comme tous les dogmatismes.

De nos jours, l’organisation et la puissance des Etats modernes, qui sont dits démocratiques, sont telles qu’aucun problème de nature sociétal, en fait économique et social, pourtant tellement prégnant, ne serait insoluble, si en lieu et place d’intérêts économiques régnants et d’idéologies dogmatiques prévalentes, cette organisation et cette puissance était mise en œuvre au degré voulu et dans les formes voulues pour la majorité des citoyens. En , fait, si cette organisation et cette puissance existait et opérait d’un point de vue, non pas spécialiste, et particulier, mais simplement et strictement sociétal !


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