Il faudrait en finir avec l’éducation religieuse
… !
La croyance religieuse est évidemment un droit légitime,
constitutionnel et respectable.
Je précise : a fortiori si elle a été choisie en
connaissance de cause, plutôt qu’imposée, comme suite logique et traditionnelle
du baptême …
Mais il y a un problème : des psychologues religieux
ont confirmé, sans doute à leur grand dam, que sans
une éducation religieuse, forcément affective, basée sur la confiance et
l’exemple des parents, la foi n’apparaît pas spontanément … !
C’était prévisible …
L’éducation religieuse, sincère et « de bonne
foi », est, elle aussi, légitime,
mais elle est :
- dogmatique, puisqu’elle impose la soumission à
un dieu et à un texte
« sacré », tous différents dans chaque religion, ainsi qu’une
« vérité » absolue, à l’origine de l’intolérance, de guerres, …,
alors qu’elle n’est que personnelle, partielle et provisoire,
- exclusive, puisqu’elle occulte
l’alternative de la laïcité philosophique, de l’humanisme laïque, de la morale
laïque, de la spiritualité laïque, …, et qu’elle ne favorise donc pas
l’autonomie, l’esprit critique, le libre examen , la liberté de pensée, les
options laïques, …
- communautariste, puisqu’elle n’incite pas à
s’ouvrir à la différence enrichissante de l’autre et à une citoyenneté
responsable.
De nos jours, l’approche traditionnelle du phénomène
religieux (philosophique, métaphysique, théologique, anthropologique, …) doit
être complétée par une approche psycho-neuro-physio-génético-éducative. Il
apparaît alors que l’éducation religieuse, renforcée par un milieu croyant
unilatéral, laisse des traces indélébiles dans le cerveau émotionnel, ce qui
anesthésie, à des degrés divers, le cerveau rationnel et l’esprit critique dès
qu’il est question de religion, et perturbe donc le libre choix ultérieur des
convictions philosophiques ou religieuses.
L’éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à
99,99 % …
Au-delà de l’origine psychologique de la foi (le besoin
d’un « Père » protecteur,
substitutif et anthropomorphique), l’IRM fonctionnelle tend à expliquer la
persistance neurophysiologique de la sensibilité religieuse, par plasticité
neuronale et synaptique et donc la fréquente imperméabilité de tant de
croyants, notamment créationnistes, aux arguments rationnels et scientifiques.
On comprend que des athées, comme Richard DAWKINS, ou des agnostiques, comme
Henri LABORIT, en aient conclu que l’éducation religieuse est une malhonnêteté
intellectuelle et morale … L’honnêteté intellectuelle exigerait au contraire que
l’influence des parents, légitime mais unilatérale, soit compensée par l’école,
au cours d’histoire ou de philosophie, par une information minimale,
progressive, objective et non prosélyte, à la fois sur les options religieuses
ET sur les options laïques, même si cela doit amener certains à conclure à l’existence imaginaire et
illusoire de toute divinité ...
Dans cette optique, l’enseignement confessionnel, survivance
du Moyen Âge, apparaît comme élitiste,
inégalitaire et obsolète. Il devrait donc fusionner avec l’enseignement
officiel et devenir pluraliste, mais les religions, déjà en perte de vitesse, y
perdraient de leur influence.
Au contraire, en réaction à la laïcisation croissante de nos
sociétés, elles s’emploient à
reconfessionnaliser les consciences
et à recléricaliser l’espace public (cf Jean-Paul II, Benoît XVI, le
chanoine-président SARKOZY qui détricote la loi de 1905, … Par électoralisme,
certains politiciens inféodés aux religions refusent de modifier la Constitution belge,
et de repenser les notions de neutralité, de (pseudo) liberté de
conscience et de religion, et le « pacte scolaire « de 1958,
inadapté à l’actuelle pluralité des cultures et des convictions.
Michel THYS à Waterloo [email protected] http://michel.thys.over-blog.org