J’ai lu l’article et suis d’accord avec vous. Le monde judiciaire se complait dans un langage ampoulé, légèrement désuet et très réthorique ( la prose exaspérante de Bigler est un bon exemple). Il s’agit de montrer où est le pouvoir et de dresser une barrière infranchissable face aux pauvres qui représentent la majorité des prévenus.
Ce système fonctionne à plein dans les comparutions immédiates ( une boucherie selon Badinter) et la petite justice, il est peut-être moins violent dans les procès d’assises où les avocats maîtrisent ce vocable et parce que l’on dispose de plus de temps.
L’école ne réduit pas les inégalités sociales , la justice non plus, pire elle les confirme sans cesse en condamnant plus durement le voleur de scooter que le financier peu scrupuleux.
Les mots des magistrats masquent souvent un vide total de la pensée, il ne s’agit pas de comprendre d’écouter et de prononcer une peine circonstancée mais de sanctionner selon un barême mécanique des prévenus qui encombrent des tribunaux surchargés.
Plus que jamais, mieux vaut être riche et avoir un bon avocat qu’être pauvre et peu loquace.