Article trés intéressant
Les liens de certaines compagnies us (notamment IBM) avec le Reich sont parfaitement analysés par l’auteur de « Le mythe de la bonne guerre », J.R. Pauwells
"...Avant l’entrée en conflit de
l’Allemagne nazie, des intérêts économiques puissants étaient déjà à
l’oeuvre au coeur du système industriel de ce pays.On ne peut les citer
tous, mais on peut noter la présence depuis les années vingt des firmes
comme Coca-Cola, Opel , Ford, IBM, la Standard Oil, partenanaire de IG
Farben. La politique de réarmement d’Hitler déboucha sur des contrats
juteux pour les industriels américains, par l’intermédiaire de
banquiers comme Schacht, de groupes financiers allemands et... suisses.
Ces groupes industriels appréciaient d’autant plus le régime que les
syndicats avaient été réduits au silence." A la veille de Pearl Harbor,
la valeur totale des participations industrielles en Allemagne était
estimée à 475 millions de dollars." (p.35) A noter que l’Union Bank fut
associée à l’ empire industriel de Thyssen, sans le soutien financier
duquel Hitler n’aurait sans doute pu accéder au pouvoir. Cette banque
fut dirigée par Prescott Bush, grand-père de GW Bush senior... Du Pont
avait investi dans l’industrie d’armement allemand et fourni au Reich
des armes et des munitions, via la Hollande. Le fondateur d’ITT,
Sosthenes Behn, avait des relations très étroites avec le régime nazi,
de même que Torkild Rieber, grand patron de Texaco. Le président de
General Motors décrivait ce qui se passait en Allemagne en 1933 comme
« le miracle du vingtième siècle ».
Il faut dire que,
dans ces années, le fascisme ne posait guère problème aux USA. Il
existait même un certain antisémitisme. Henri Ford lui-même, décoré
plus tard par Hitler, avait publié, dans les années vingt, un livre
virulent : Le juif international, qu’Hitler lut avec passion,
et finança également la campagne pro-nazie inaugurée par le fameux
aviateur Charles Lindbergh. Ces campagnes associaient antisémitisme et
anticommunisme, comme le faisait la propagande nazie elle-même.On
comprend mieux pourquoi les intérêts allemands et américains ont pu
fusionner à ce point. Pour la petite histoire, Hitler conservait une
photo de H. Ford sur son bureau. L’auteur va jusqu’à dire que "sans les
camions, chars, avions fournis par les filiales de Ford et de GM, sans
les grandes quantités de matières premières stratégiques, notamment le
caoutchouc, l’huile de moteur, le gazole et autres carburants acheminés
par Texaco et la Standard Oil via des ports espagnols, les forces tant
terrestres qu’aériennes n’auraient sans doute pas battu aussi
facilement leurs adversaires en 1939-1940... Sans la technologie la
plus avancée de communication et d’information fournie par ITT et IBM,
Hitler n’aurait pu que rêver de « guerres-éclair. » (p.43)
(extrait d’une synthèse personnelle)