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Commentaire de skirlet

sur Pourquoi nous parlons mal l'anglais !


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skirlet 31 juillet 2009 21:00

Mon amie médecin a appris le latin bien avant ses études supérieures et elle m’a confirmé que cela l’avait beaucoup aidé pour comprendre et retenir les termes médicaux.

Et pour nous les futurs médecins, une année du latin « médical » s’est avérée suffisante pour comprendre et manier efficacement les termes médicaux. Et je rappelle que notre langue maternelle n’est pas latine, donc la terminologie demande en principe plus de travail. Pour comprendre l’étymologie des termes médicaux, nul besoin de lire Apulée en VO :¤)

La difficulté du latin vient du fait qu’il s’agit d’une langue morte et qu’on ne sait pas y trouver la motivation nécessaire pour l’apprendre. Pour l’aspect phonétique et bien c’est nettement plus facile que l’anglais.

D’accord sur l’aspect phonétique, bien que les estimés latinistes ne se sont pas mis d’accord à 100% sur la prononciation. Et il est vrai que c’est difficile de s’y motiver... Le manque de contenus, et surtout la difficulté grammaticale ont eu rapidement raison de mon apprentissage.

Il existe un exemple qui devrait nous faire réfléchir : la réhabilitation de l’hébreu en Israël.

Les Juifs sont le même peuple, et ils avaient un besoin très fort d’une langue commune, c’est un facteur de leur identité. De plus, l’hébreu persistait dans les livres sacrés, et la plupart de gens savaient réciter les prières en ancien hébreu, même sans comprendre. Le latin n’est pas le passé de tous les peuples européens, je ne me sens pas de racines latines (les miennes sont slaves), et je ne suis nullement motivée de travailler à la renaissance du latin. De plus, c’est la langue officielle du Vatican et c’était celle de l’inquisition et de l’obscurantisme qui a sévi en Europe, ce qui ne joue pas en sa faveur, car je suis laïque et pas envie de soutenir une langue de l’État religieux comme langue commune en Europe.

On veut tout simplifier, tout rendre facile car le moindre effort nous fatigue.

Les efforts ne doivent pas être superflus, sinon c’est du masochisme :¤) On n’écrit plus avec les plumes d’oie, et un avion va bien plus vite qu’une ancienne calèche.

Alors on se rabat sur l’anglais et on invoque le sacro-saint argument de la simplicité de cette langue (ce qui est une erreur d’ailleurs, le français me semble plus simple car plus structuré, moins intuitif).

La simplicité de l’anglais, c’est l’une des plus grosses fumisteries du XX siècle. Je confirme que le français est plus accessible, parce que tout de même plus régulier que l’anglais (m’est avis que le mot « intuitif » ne convient pas vraiment).

Soyons exigeants avec nous mêmes et adoptons non la solution « facile », mais celle qui sera la plus solide sur le long terme.

L’anglais n’est pas une solution facile, vu qu’il faut plusieurs années pour arriver à un niveau plus ou moins potable. Quant au long terme, mes préférences se portent sur une autre langue.

Bien sûr je suis mal placé pour défendre cela car je maîtrise l’anglais et pas du tout le latin.

Alors, si je peux me permettre, faites un essai et tentez de l’étudier  ;¤) Comme ça, vous verrez de vous-même sa difficulté.

Quand aux langues européennes qui n’ont pas de racines latines cela n’a aucune importance.

Oh que si. Pour l’anglais, c’est la loi du plus fort qui agit. Le latin ne peut pas s’en prévaloir, et en plus il ne fait pas rêver...

Grâce au latin et aux humanités, l’Europe s’est trouvée une sorte d’identité commune et même des pays comme la Russie sans racines latines ont joué le jeu.

Pas d’accord sur la Russie.

Comme j’ai déjà dit, je privilégie une autre langue pour la communication européenne, c’est l’espéranto. Tout en possédant beaucoup de racines latines, elle est bien plus internationale, plusieurs peuples y reconnaissent quelque chose que leur est proche, et son effet propédeutique est bien plus puissant que celui du latin : un an du latin a été sans effet sur mon français, et trois mois d’espéranto ont remonté mon niveau en français de façon vraiment stupéfiante... Et bien que c’est une langue régulière, il faut consentir quelques efforts - très gratifiant d’ailleurs, car le principe de l’assimilation généralisatrice y trouve toute sa place.


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