De l’indigence de la formation des magistrats et des avocats
Ce faisant, dans votre développement vous mêlez dans un même argument le pseudo SAP et le laxisme des juges en matière de respect des droits parentaux.
Que, dans une plaidoirie, on use d’arguments parfois spécieux, cela se comprend, l’intérêt du client faisant loi, mais que cela se retrouve dans un article qui aurait pour premier objectif d’informer et d’attirer l’attention du lecteur est moins compréhensible.
En effet, vous dites : « Par ailleurs, les situations de rejet le plus souvent du père par ses enfants lors d’une séparation sont trop fréquents pour que la justice ne prévoit pas de traitement spécial. Le plus souvent malheureusement, la réaction des juges n’est pas à la hauteur et le placement que j’ai vu dans une seule affaire est exceptionnelle. Face à des enfants qui manifestent le souhait de ne plus voire un de leurs parents, les juges ont tendance en effet à simplement posé le constat de la rupture et à réduire le droit de visite et d’hébergement pour ne pas forcer l’enfant. »
Cela est vrai mais en quoi cela révèle-t-il la réalité du SAP. Il s’agit bien plutôt d’une tendance globale de certains juges qui ne veulent pas encombrer les tribunaux, et qui, soumis à la force de l’habitude, évitent d’allonger les procédures par des enquêtes complémentaires.
Oui, dans de nombreuses circonstances, le juge consacre la mère comme seule dépositaire de l’autorité parentale. Oui, trop souvent le père est sanctionné indument, oui, dans de nombreux cas, la mère va jusqu’à invoquer toutes sortes d’arguments malsains pour faire pression sur le juge.
J’ai aussi souvent constaté que les avocats savaient induire ce genre d’arguments : « N’avez-vous jamais constaté chez votre mari des comportements que l’on pourrait invoquer pour justifier une déchéance de droits ? Par exemple : prenait-il son bain avec sa fille, y a-t-il chez vous des films X, etc. ? »
« Peu importe, nous saurons faire en sorte que cela se retourne contre lui... »
Il ne s’agit en rien du SAP, mais d’une argumentation forcée. Par ailleurs cette paresse du juge qui s’appuie sur un manque de moyens ne fait que révéler un embarras profond des acteurs sociaux, en général, face au problème soulevé par les violents conflits parentaux.
La réalité qu’évoque Naja est également bien concrète. Face à votre souci, probablement de bonne foi, de dénoncer une forme d’iniquité, on peut vous opposer une paresse coupable de la justice quand il est question de transformer un simple conflit en une affaire criminelle : viol d’enfant, cas d’inceste.
La négligence du juge, là aussi est coupable et on est en droit de s’interroger sur ce que cela signifie et quel impact cela peut avoir sur des vies, à jamais lésées.
La préservation des droits de l’enfant – il est question, d’abord, de cela – souffre, en France mais, plus généralement, ne Europe d’un retard considérable. Je suis déjà consterné qu’il faille recourir à un juge pour prononcer un divorce, encore plus quand il s’agit de régler un conflit plus ou moins violent entre parents, au moment du divorce. Une médiation parentale serait bien plus appropriée car elle permettrait une meilleurs régulation et une mise en évidence, de fait, des manipulations provenant d’un côté ou de l’autre. Les éducateurs, les psychologues cliniciens, les psychiatres sont formés à cela, pas le juge, pas l’avocat.
Vous évoquez, dans votre formation, une étude de cas... Je me suis penché sur les cursus de formations des magistrats et des avocats. Je suis frappé par l’indigence des formations en matière de droit de l’enfant, par l’absence de pluridisciplinarité, comme si les juristes entendaient garder le contrôle en matière de criminologie.
Mais si l’on élargit le débat, on s’aperçoit que cette propension à privilégier la mère découle de principes moraux très archaïques, quand il s’agissait de laisser le père libre car il était seul à être productif dans la société. Ainsi des habitudes ont été prises qui favorisent une apparente iniquité, mais, à cela se mêle un grave aveuglement sur l’augmentation significative des viols d’enfants, de maltraitance de l’enfant et de cas d’inceste. Or, le principal coupable est le père ou le beau-père, le compagnon de la mère, un oncle, un grand-père, un homme de la famille...
Nous ne sommes plus, ici, en présence d’un simple problème de procédure mais face à un profond problème de société.
07/09 12:32 - Avalon_Girl
" Pourquoi parler de « nouveau » syndrome psychiatrique alors que les termes manipulation, (...)
06/09 22:55 - aude guignard
bonjour, personnellement je trouve que citer 3 affaires comme le fait Naja est un tout petit (...)
10/08 10:06 - Illel Kieser ’l Baz
Il est toujours déconcertant sur Agoravox et sur tout média participatif d’avoir à faire (...)
02/08 22:18 - Naja
@ Rodier, Très joli procès d’intentions que vous me faites là ! Il y a en effet plein (...)
02/08 22:04 - leph
Pour s’éclairicir les idées concernant la pédophilie, lisez ce livre très bien fait et (...)
02/08 14:01 - partemps
Diagnostique de psychiatres...laissez moi rire quand même !!! On a vu en autre dans (...)
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