Bonjour phil,
« jamais vu rien de moins clair que fabius, arriviste jamais arrivé, qui n’a cessé de louvoyer à la recherche de l’air du temps sans jamais parvenir à le capturer. »
Attention, je n’ai pas dit qu’il n’avait pas varié suivant les époques. Il a clairement évolué depuis le 21 avril dont il est le seul, à mon sens, à avoir tiré les leçons. Leçons qui sont claires : les électeurs de gauche ne veulent pas d’un PS social-libéral. Car Jospin n’a eu que 16%, alors que les candidats moins libéraux que lui (Laguillier, Gluckstein, Besancenot, Hue, Chevènement, Mamère) totalisent près de 25% des voix.
Il a donc évolué, c’est clair. Ce que je dis, c’est que aujourd’hui, et depuis quelques années, il défend une ligne claire et cohérente. Ses propositions sont précises, comme je l’ai montré avec mes 4 exemples numérotés.
Royal, elle, n’a peut-être pas évolué idéologiquement depuis les années 90, mais sa ligne est floue, ses propositions extrêment imprécises comme j’ai eu également l’occasion de le montrer au cours de mon article.
Voilà, il ne faut pas confondre cohérence temporelle et cohérence idéologique ponctuelle. Un homme politique a le droit d’évoluer. Du moment que l’ensemble de ses propositions restent cohérentes entre elles, et concrètes. Alors Fabius est-il sincère, ou simplement opportuniste ? je ne sais pas, mais si ce n’est pas le cas, il faudra le sanctionner en 2012. Mais on ne va se priver du candidat qui défend la ligne la plus pertinente, a priori, parce qu’on le croit insincère... De plus, il ne faut pas être naïf : l’opportunisme est une chose bien partagée à ce niveau de responsabilité. On peut se demander si DSK et Royal ne sont pas opportunistes quand ils font semblant de défendre un projet socialiste dont certaines idées sont bien loin de leur ligne politique (car le projet socialiste réhabilite le rôle de l’Etat, fait la part belle à la loi et pas seulement au contrat).
« fabius, l’homme qui prône aujourd’hui la discipline de parti alors qu’il a défendu le »non« à la constitution européenne. »
Attention, il ne faut pas confondre comportement personnel et ligne du parti. Je considère qu’un socialiste, à titre individuel, a le droit de s’affranchir ponctuellement de la ligne de son parti s’il considère qu’elle va à l’encontre de ses idéaux.
Fin 2004, il y a eu un référendum interne au PS sur le traité constitutionnel. Le oui l’a emporté, mettant le parti en porte-à-faux avec son propre électoral. Le parti et son premier représentant François Hollande ont défendu le oui, avec tous les moyens financiers du PS, et c’est tout à fait normal : Fabius n’a pas contesté cela. Mais de son côté, il avait le droit de faire campagne pour le non, du moment qu’il le faisait en son titre personnel et pas au nom du PS.
Passons maintenant au projet. C’est le même principe. Le projet a été adopté par une immense majorité des militants socialistes (85%, il me semble). A partir de là, le parti et son principal représentant (le futur candidat à la présidentielle) ont le devoir de se conformer au projet socialiste. Ensuite, à titre personnel, telle ou telle personnalité du parti qui n’a pas pour vocation d’être candidat peut critiquer des points du projet. Mais Fabius, DSK et Royal n’ont pas à s’en éloigner, car ils prétendent à représenter la ligne politique décidée démocratiquement par les militants.
En espérant avoir éclairci certains points,
Bien à vous,
JM