Moi aussi, je n’ai vu venir ses glissements que tardivement, mais là, il est reparti de plus belle dans ses obsessions.
C’est très juste ce que vous dites sur les dissenssions au sein de la SS sur ce qu’on devait faire des déportés. Si certains ne voulaient pas exterminer les Juifs, c’est aussi parce que l’idée d’une préméditation de la Shoah est loin d’être établie et fait l’objet de controverses entre vrais historiens. Même s’il y a des discours annonciateurs dans Mein Kampf, le sort des Juifs européens et allemands resta très flou et indécis jusqu’en 1941.
Il semble établi à l’heure actuelle que ce génocide fut en partie improvisé et très lié à l’opération Barbarossa. Jusqu’à l’invasion de l’URSS, les Nazis étudient encore des plans farfelus comme la déportation des Juifs à Madagascar. Le fait d’être confronté à des communnautés juives ashkénazes très nombreuses et perçues comme un péril imminent, dans le contexte d’une guerre qui devient de plus en plus mondiale et sans merci, va mettre la machine du génocode en route, et ce en quelques mois.
Evidemment, Morice ne peut admettre de telles thèses, car elles ruineraient sa théorie de la conspiration entre Nazis et les Américains. Il lui faut un génocide planifié depuis 1933, pas un processus par glissements successifs, car cela dégagerait en partie les Américains.
Cordialement.