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Commentaire de skirlet

sur Pourquoi nous parlons mal l'anglais !


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skirlet 4 août 2009 11:42

Cascabel, merci pour votre compréhension.

Le français... je laisse la parole aux autres :

la langue française est elle-même artificielle. D’abord, par son orthographe. Prenez le mot doigt. Jusqu’au XVIe siècle, ce mot s’écrivait doi. Puis, les clercs qui copiaient les textes ont décidé d’aligner le mot sur son parent latin, digitum, ce qui a donné doigt. (Les mauvaises langues ont suggéré qu’étant payés à ligne, les copistes avaient intérêt à allonger les mots !) De plus, pour des raisons esthétiques et mercantiles, les copistes ont souvent doublé des consonnes, puisque les longs traits des f, des s, des t et des p donnaient du cachet aux manuscrits. Ou le mot huile : il s’écrivait uile, mais les copistes y ont ajouté un h pour le différencier du mot « ville », qui s’écrivait alors uile,
avant l’introduction de la lettre v. Ou le s de temps, qui ne sert qu’à rappeler tempus... la liste de caprices inutiles est longue !

Et ce n’est qu’au XVIIe sièce que l’Académie française a fixé le véritable usage du français, soit celui « qui distingue les gens de lettres d’avec les ignorants et les simples femmes ». Eh oui ! L’Académie l’a écrit noir sur blanc... Ce standard édicté par l’Académie a ensuite été utilisé pour l’enseignement du français dans toute la France. Malgré tout, à l’époque de la Révolution, le français n’était vraiment parlé que par 10% des Français. On pense qu’environ 25% des Français ne le connaissaient pas du tout. Ils parlaient surtout leur langue locale : basque, corse, gascon, etc. Dans les années 1790, « en vue de mieux faire connaître la langue française à tous les petits Français, il avait pourtant été décidé de mettre dans chaque école un maître pour l’enseigner, mais on n’avait pas pu trouver assez d’enseignants connaissant suffisamment la français. On crée alors les écoles normales d’instituteurs, destinées à apprendre le français à ces derniers. » (L’Aventure des langues en Occident, H. Walter).

L’espéranto n’a pas suivi le chemin tortueux de l’évolution linguistique ? Tant mieux, sinon il serait rempli d’exceptions et autres incohérences, et en étant la langue d’un peuple, il ne serait point neutre.

Autrement dit il ne s’agit pas de placer la facilité de la langue en avant mais sa richesse, sa précision et son attractivité.

L’attractivité, il faudrait que vous m’expliquiez le sens de ce terme. Quant au reste, l’espéranto est facile, riche et précis. Un exemple : en français, on dit « le chat saute sur la table ». En espéranto, on peut dire « la kato saltas sur la tablon » (le chat était ailleurs et, en sautant, il a atterri sur la table) et aussi « la kato saltas sur la tablo » (le chat s’y trouve déjà et fait des bonds sur la table sans la quitter). Ça c’est pour la précision (je pourrais donner plein d’autres exemples). Je ne vais pas approfondir les détails sur la richesse et la facilité, mais les infos se trouvent facilement sur la Toile.

Si vous dites : apprenez une langue artificielle pour contre-carrer l’anglais, tout le monde s’en fichera car cela ne parlera à personne.

Présenté comme ça, il est vrai que c’est pas vraiment sympa. Mais « apprenez une langue facile à maîtriser, pour atteindre un minimum fonctionnel en peu de temps et communiquer à l’égalité, car chacun fait un pas vers l’autre, sans imposer sa langue ni se trouver en position d’infériorité », c’est mieux.

Je vous rappelle également que sur les sites des Académies il est écrit que le but d’apprentissage des langues à l’école, c’est avant tout la communication (eh oui, pas la civilisation ou autre chose). Donc, pourquoi ne pas utiliser une langue créée exactement pour ça, et avec le temps libéré, étudier une langue et une civilisation qui nous intéresse ?

Cela à été rendu possible car derrière les quelques décennies de l’existence de ce pays vous avez des bases solides, une croyance partagée

Proposer le latin dans ce rôle, c’est insister que la croyance partagée soit le catholicisme. Je doute que cela marche, la catholicisme ne fait pas rêver les foules.

L’espéranto (contrairement à l’anglais, au français, à l’ italien, au latin, etc) manque de contenu

Euh, pouvez-vous faire une analyse comparative entre le contenu en latin et en espéranto ?..

Pour les juifs, je maintiens, c’est avant tout une religion qui a fini par devenir ethnique.

C’est une question complexe pour les Juifs eux-mêmes, et ils seront ravis d’apprendre que vous avez la réponse :¤)

Et qu’on le veuille ou non une langue s’accompagne d’une nécessité, pas d’une facilité.

Là, je ne suis pas d’accord. Je connais plein de cas où une langue nécessaire est peu ou pas apprise, et inversement, une langue est étudiée avec application sans aucune nécessité dans le sens habituel du terme. J’avais des correspondants en espéranto de plusieurs pays (après quelques mois seulement, je pouvais m’exprimer avec une facilité étonnante, tandis qu’après 8 ans du français j’arrivais à peine pondre quelques phrases mal foutues), et cela m’a donné envie d’apprendre certaines langues de mes correspondants, par exemple le polonais et l’italien. Je n’en avais aucun besoin, les manuels étaient durs à trouver, et pour aller à l’étranger... En URSS, si on n’était pas un « privilégié », on en avait autant de chances que d’aller sur Mars. Pourtant, je suis arrivée à une bonne maîtrise de ces langues (le polonais, c’était un très bon niveau ; en italien, je lisais des livres sans dictionnaire mais je parlais très difficilement).

On apprend l’anglais non pour sa facilité (là dessus nous sommes d’accord) mais pour des raisons pratiques.

« On » apprend l’anglais, parce qu’il est imposé dans les établissements scolaires. Car nul besoin de le potasser pendant des années pour trouver quelques renseignements sur la Toile. L’anglais étant absent de ma scolarité (j’ai fait mon choix en faveur du français), je l’ai travaillé un mois avec un manuel autodidacte + deux semaines de cours, c’est suffisant pour les besoins (oui, il m’arrive de chercher l’info sur les sites anglophones).

Enfin je n’apprendrais pas le latin ou une autre langue tant que je n’y vois pas la nécessité.

Même pas au nom de votre idéal ?.. ;¤)

Aujourd’hui, je serais porté plutôt sur le russe ou le serbe car cela me permettrait de communiquer avec des personnes précises.

Bon courage :¤))) Et vous les étudiez vraiment ?


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