Pour nombre de spécialistes de la Ve République, De Gaulle, revenu au pouvoir en s’appuyant sur l’armée et les ultras, donc censé maintenir l’Algérie dans le giron de la France, se serait en fait secrètement convaincu de l’inéluctabilité de l’indépendance.
Ca c’est l’explication du marxiste borné.
Ce que De Gaulle avait compris longtemps avant tout le monde, c’est que là où il y a deux peuples, il ne peut pas y en avoir qu’un seul ; que là où il y a des NOUS et des EUX, les EUX ne peuvent pas devenir des NOUS. Et il l’a dit sans ambages :
« Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. »
Un tel propos est on ne peut plus identitaire, puisqu’il peut être tenu indifféremment par un identitaire « Arabe » ou par un identitaire Français. Et cette lucidité empêchait définitivement de transformer le rêve « Algérie française » en réalité.
Beaucoup se sont laissés abuser par les fraternisations du 13 mai, sur le Forum d’Alger, elles étaient aussi superficielles, contextuelles et éphèmères que, quarante ans plus tard, celles du 12 juillet 1998 sur les Champs-Elysées...
Il est navrant et suicidaire que des irresponsables politiques non seulement ne tiennent aucun compte de ces enseignements de l’Histoire - avec un grand H -, mais au contraire multiplient les mesures qui en prennent le contrepied, en prônant une intégration qui est aussi illusoire et insensée dans le sens actuel qu’elle l’était dans le sens inverse en 1958...