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Commentaire de Christian Delarue

sur En défense des 3000 euros par mois et moins !


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Christian Delarue Christian Delarue 10 août 2009 23:16

Marc Bruxman dit " A en croire nombre d’enquêtes, à partir de 2600 € Nets on fait partie des 10% de Français ayant les salaires les plus élevés". C’est à vérifier j’ai un gros doute . Ce n’est jamais que le salaire moyen d’un petit cadre, une qualification courante .

Mais admettons . Que ce taux soit juste ou non, il reste qu’avec 2600 euros par mois on ne vit pas comme un riche mais comme un prolétaire qui voit qu’en fin de mois il lui reste peu ou plus rien sur son compte bancaire. Duralex sed lex .Et cela se vérifie pour des individus gagnant plus notamment autour de 3000 euros approximativement.

Tout dépend ensuite de plusieurs facteurs, dont le lieu - Paris n’est pas la province et à fortiori les pays moins développés- et du type de consommation - certains doivent rouler plus que d’autres - et de la durée du temps en salaire demi-prolo : si vous avez perçu de longues années que 1500 euros avant d’avoir une évolution positive ce n’est pas la même chose que si vous êtes passé à 3000 euros rapidement.

La définition scientifique du prolétaire telle que je l’ai donnée n’a rien à voir avec savoir vivre avec peu. Autrement dit ce n’est pas une position de savoir vivre avec ses présupposés. Plus un prolétaire descend en deça de 3000 euros plus il doit tôt ou tard surveiller sa consommation. Certes certains ne le font pas et se retrouvent en commission de surendettement. Par contre les couches non prolétariennes, salariées ou indépendantes, ne connaissent pas par définition ce souci de devoir faire attention « aux fins de mois ». Ce qui ne signifient pas qu’elles dépenses de façon désordonnées, mais elles n’ont pas à être en vigilance vitale sur le prix des étiquettes (sauf pathologie). Mis à part les dépenses manifestes de distinctions sociales, nombres d’indices tendent à montrer qu’étant mieux renseignées, elles dépensent ce qui est de qualité pour leur consommation occasionnelle.

Je suis néanmoins d’accord avec Sempiero qui replace le débat sur le rapport de production et sur la différence entre celui qui est propriétaire des contrats, des murs, de l’entreprise et les autres ceux qui vendent leur force de travail, fut-ce une capacité d’expertise très appréciée à un moment donné. Ce qui renvoie aux questions du maintien au travail soit par un statut de sécurité de l’emploi soit par l’interdiction des licenciements.

Mon article se place du côté du marché. Et le marché est constitutif d’un rapport social. C’est assez peu dit dont je le souligne brièvement ici : Face à une offre de marchandises (avec un prix) on a une demande solvable ou non, un client en capacité d’acheter ou non. L’économie marchande, à la différence de l’économie non marchande est clivée par un rapport social de capacité : certains sont solvables et d’autres non.

NB La prise en compte de la non solvabilité ne signifie pas désintérêt pour la baisse de l’intensification du travail, de la RTT et de tout ce qui est constitutif de l’exploitation de la force de travail. 

Christian Delarue


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