Je réponds ici à votre dernier commentaire sur mon article.
Il y a déjà eu une forte évolution avec l’émergence d’Internet,
qu’à l’époque j’ai ressentie comme négative puisque cette émergence est
venue concurrencer fortement le métier de journaliste dans la presse
jeux vidéo que j’exerçais (à tel point qu’il m’a fallu opérer une
reconversion).
J’ai lu l’article ci-dessus et je comprends vos craintes concernant la
puissance accrue des grands acteurs que sont Google ou Amazon, par
exemple, qui vont bénéficier de l’inévitable émergence des lecteurs
e-book (il faudra à mon avis attendre encore 4 ou 5 ans pour avoir du
matériel vraiment abordable en France, le temps que la demande pour les
écrans à base d’encre électronique ralentisse un peu et surtout, que
l’offre et la production s’accroissent). On peut effectivement craindre un « totalitarisme technologique », de la même manière que l’on s’est aperçu qu’Amazon, par exemple, respectait très peu les éditeurs et les réglementations et tentait d’imposer ses propres règles, notamment concernant le prix du livre.
Vous avez bien raison d’appeler les éditeurs et auteurs à préparer le futur et à s’organiser, la période est en effet cruciale. Néanmoins, on ne construit pas l’avenir sur des craintes, mais sur un projet. Quel qu’il soit, celui-ci devra bien sûr tenir compte des forces en présence et des rapports de force, mais il devra se fonder sur une vision et non sur de simples réactions à ce qui peut apparaître aujourd’hui comme une menace. Mais oui, pas mal de métiers risquent bien de devoir s’adapter ou disparaître. Il faudrait à mon avis tenir des sortes d’états généraux avec pour thème les évolutions du métier du livre, et qui réuniraient tous les acteurs en présence dans leur diversité.
En espérant que les auteurs, perpétuellement fragilisés par leur individualisme, ne soient pas une nouvelle fois la dernière roue du carosse.