Celui qui, à 50 ans, n’a pas assisté à une éclipse totale de soleil, a raté sa vie...
J’eus le malheur de me trouver sous une chape de nuages sombres à ce moment là. De dépit, je me suis juré ce jour-là de ne pas rater la suivante, qui aurait lieu en Zambie deux ans plus tard (j’écarte d’office les éclipses vues depuis les pôles...).
Quelques milliers de francs plus tard (oui de francs, c’était en 2001), je me suis retrouvé à une cinquantaine de kilomètres de Lusaka, en compagnie d’autres passionnés qui avaient aussi sortis quelques dizaines de dollars US (je ne sais pas pourquoi, mais les commerçants et gouvernants zambiens adorent les dollars plus que leur monnaie nationale...) pour payer une taxe exceptionnelle sur les instruments d’optique votée par le parlement zambien quelques semaines plus tôt...
Et là, quel spectacle ! Ne pas rater le premier contact avec le télescope amené exprès (je défie d’ailleurs quiconque d’ installer une monture équatoriale dans l’hémisphère sud sans péter un boulon à un moment ou à un autre... c’est terrible, les habitudes...), assister à la progression du disque, voir le ciel s’assombrir, entendre pour de bon les oiseaux se taire, croyant au crépuscule...Et entendre à ce moment une chorale d’écoliers locaux commencer à chanter pour accompagner le spectacle céleste. Et gratuitement en plus. C’était d’ailleurs la seule chose gratuite ce jour-là...
Quel moment !
Je n’ai pas encore 50 ans, mais je sais depuis cet instant que je n’ai pas raté ma vie.