Les séries américaines ne sortent pas du néant, même si elles déforment la réalité et sont à la limite du simplisme. Elles veulent montrer en grossissant le trait, ce qu’est le système judiciaire américain. La France n’a pas encore atteint ce niveau de procédure pour des raisons multiples. D’abord notre pays possède un vieux fond catholique culturel. Aux Etats-Unis, les gens qui font l’opinion viennent des milieux protestants évangélistes et juifs. Les évangélistes pensent que s’ils ont raison, Dieu doit être obligatoirement de leur côté. S’ils plaident sans malice, ils doivent gagner, être reconnus comme victimes et de ce fait, être indemnisés au juste prix du préjudice. Le versant juif de la société américaine désire ardemment trouver une réponse aux questions les plus improbables, celles que les autres ne se posent jamais. C’est avant tout pour eux un exercice de style tel que l’on pouvait le retrouver dans une école talmudique de Pologne orientale au temps du Yentl d’ Isaac Bashevis Singer. La France, pays majoritairement illettrée jusqu’à l’époque de Jules Ferry ne s’est posée que tardivement ce genre de problématique. Le recours au juridique est donc un phénomène relativement nouveau pour nous. Notre pays n’a pas encore totalement intégré le système américain, loin s’en faut, même s’il glisse sur cette pente. Le plaideur américain est aussi un « gambler », c’est-à-dire un joueur de casino ou un spéculateur en bourse. Porter plainte est une opportunité de gagner gros, il faut donc s’en donner les moyens. Il n’y a pas encore en France d’interaction, voir de complicité flagrante entre les « lawyers » et les lobbies.