La lecture des commentaires est pour moi à la fois jubilatoire et déprimante, jubilatoire quand à l’amusement suscité par ces réactions épidermiques (pincez les fesses à quelqu’un et son soubressaut fera rire l’assemblée), déprimante par la vision de la question au travers du petit bout de la lorgnette et de la propension de certains voire beaucoup à se sentir personnellement visés.
Il s’avère que sur un article évoquant un problème de fonds, chacun pour la plupart des commentateurs y est allé de son exécration du corps enseignant ou à contrario de la défense absolue, sans réserve, outrancière d’une profession (allais je écrire d’une corporation sinon d’une secte) injustement bafouée, méprisée, villipendée, martyrisée et que sais je encore.
Et tous ces beaux esprits emballés dans un galop verbeux provoqué par les éperons ségolénistes, se sont contentés de se cabrer, ruer et hennir sans voir la longe les contraignant à tourner en rond dans leur petite bulle.
La forme du discours les incommode, leur égo est atteint pour certains, pour d’autres l’occasion est trop belle pour ne pas sauter dessus (vous voyez depuis que je vous le dis que ce ne sont que des fainéasses). En fait il semblerait que chacun y trouve son compte.
L’argumentation poujadiste n’en est que mieux nourrie, et la revendication catégorielle ranimée par l’attaque sauvage.
Seule la démocratie y perd, seul le bon sens en souffre, tous les citoyens n’ont qu’à y perdre, l’intelligence bafouée, le bon sens commun piétiné. Voici l’avènement de la médiacratie, la crétinerie érigée en but à atteindre et à perfectionner, l’abetissement massif, plus trivialement la prise du Français pour un con institutionnalisée.