Effectivement, l’Histoire montre que toute révolution est d’abord intellectuelle, culturelle : ainsi les lumières rendirent possible la réalité de 1789, le marxisme celle de 1917... Mais les révolutions des masses, toujours, trahissent celles des idées et finissent mal. D’où le mot de Deleuze : « toutes les révolutions ont échouées ».
Pulsion de vivre ensemble : ce ne peut être qu’un oxymore. Toute pulsion à pour origine et but l’individu. La solidarité nationale allemande des décennies 30-40 fut tout sauf une fraternité. Les nations vainqueurs de la grande guerre eurent un temps de fraternité due à la victoire (tout comme la courte unité nationale française après la coupe du monde 98) ; l’Allemagne perdante fit ce que fait tout mauvais perdant : trouver un bouc émissaire expliquant l’échec (les juifs...), critiquer l’attitude des vainqueurs (diktat de Versailles) et espérer une revanche (grande Allemagne, 3ème reich). Les idées d’Hitler incarnaient parfaitement ces désirs naturels à chaque allemand.
La seule intelligence collective humaine est indirecte et minimale : c’est les instincts et pulsions, et c’est pourquoi il est souvent plus facile de convaincre une foule qu’une personne. Le concept d’inconscient collectif de Jung à toujours été assez creux, hypothétique.
Critique envers l’utilisation comme argument d’autorité des idées de « démocratie » ou de « droits de l’homme » par les politiques, vous apprécieriez certainement la lettre G de l’abécédaire de Deleuze. Y ait dit : « Le respect des droits de l’Homme [...] ça fait tellement partie de cette pensée molle de la période pauvre [...] c’est du pur abstrait, c’est vide. » Nulle tables de la lois sacralisés, seule compte la jurisprudence, le cas par cas.