Il se trouve que c’est un candidat Républicain qui a perdu son siège à cause de la vidéo diffusée sur YouTube. Imaginons que le cas inverse se soit produit : un Démocrate qui perd son siège à cause d’une vidéo compromettante et permette ainsi aux Républicains de gagner. Ce serait le même problème à mes yeux !
La vidéo détournée ou piratée, concerne aujourd’hui Ségolène Royal, visiblement, ses adversaires internes ont pensé que cette attaque leur serait favorable, on verra le résultat des primaires... Idem, si à la place de Royal, la vidéo concernait DSK ou Sarkozy, le problème aurait été le même pour moi. Sauf que personnellement, je ne crois pas que des proches des autres présidentiables pourraient se permettre une telle « trahison ». Il est plus facile de taper aujourd’hui sur Ségolène Royal, quand on sait qu’elle se refuse à certaines pratiques dans la vie politique. Les sympathisants de Désir d’Avenir ont une éthique affichée, les jeunes de Ségosphère sont néthiques (lisez leur charte et on en reparle). Peut-être en est-il de même chez la majorité des militants de toutes tendances confondues, alors si c’est le cas qu’ils le disent. Il ne tient qu’à chacun de s’engager en son nom, pas besoin d’attendre que cela vienne d’en haut !
D’expérience, je peux dire que lorsque l’on refuse certaines pratiques pour se défendre contre le dénigrement, la diffamation, l’humiliation publique, les attaques personnelles, sexistes et j’en passe, on devient alors une proie facile, car votre adversaire sait que vous ne répondrez pas au même niveau.
Il me semble qu’on ne mesure pas tout à fait ce qui se passe. C’est la disparition de la sphère publique et privée. Prenons un exemple plus proche, je m’inquiète à l’idée de voir des photos ou des vidéos privées, diffusées en ligne, imaginez les dégâts possibles ! Je n’ai pas cité ces cas, mais il y a eu déjà des affaires de dénigrement en ligne dans d’autres pays et certaines personnes ont perdu leur emploi à cause de cela.
Loïc Le Meur soulève des points intéressants sur son blog aujourd’hui. Mais si on pousse plus loin, est-ce que nous voulons la disparition du « off » ? Autre question : les campagnes électorales sont encadrées par des lois, de même que la publicité politique. Est-ce que nous voulons que le marketing politique soit sauvage ? Que tous les coups soient permis pour faire tomber les adversaires de nos idées ? Gagner une élection à coup de vidéos et de dénigrement, c’est comme gagner la coupe du monde aux tirs au but (pardon Carlo !). Si cela convient à la majorité... alors, OK !
Une campagne trash ? Et pourquoi pas une campagne propre, des blogueurs et des citoyens éthiques ? (voir par exemple ici).