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Commentaire de Gazi BORAT

sur De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (3)


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Gazi BORAT 27 août 2009 11:34

Passionnant, tout ce qui relève de la stratégie de la tension et de son application en Europe de l’Ouest (mais aussi en Turquie) durant des années soixante aux années quatre vingt.

A l’origine, une suspiscion de l’OTAN à légard des appareils militaires et policiers des nations européennes, susceptibles d’être infiltrés par des éléments communistes et jugés peu fiables en l’hypothèse d’une attaque de l’Armée Rouge.

Il s’agissait de créer des réseaux surs, quasiment étanches et comprenant des éléments « idéologiquement fiables ». Le recrutement se fit dans des milieux viscéralement anticommunistes et aussi dans le Milieu tout court.

L’hypothèse de l’OTAN était que l’Armée Rouge pouvait balayer l’Europe en quelques jours et que le rouleau compresseur conquerrerait ces territoires avant que puisse ne se mettre en place une riposte (l’utilisation de l’arme nucléaire étant un autre problème) venue des Etats Unis.

Les dispositifs que l’on a regroupés sous le nom de « Gladio » étaient conçus comme des mouvements de résistance, composés d’individus déjà sélectionnés et dont la logistique (armes, caches, abris, moyen de communication) éatient déjà positionnée.

Ces mouvements de résistance s’activeraient dans le cas déjà décrit ci dessus.

Et c’est là que tout dérapa.

Le recrutement s’effectua dans des mouvances « militantes » et bien souvent « radicales » voire « extrémistes ».

Des moyens militaires leur avaient été confiés, les réseaux étaient déjà constitués et certains furent tentés de passer à l’action.

Qu’il s’agisse d’attentats inexpliqués et a priori illogiques, comme nombre furent commis en Italie.. de faits divers destabilisants et violents (les Tueurs fous du Brabant) ou d’assassinats politiques.. difficile de trier dans ce qui releva de consignes lancées par les officines de renseignements ou d’initiatives prises en autonomie par des extrémistes introduits dans ces structures.

En Italie, l’attentat de la Piazza Fontana est maintenant élucidé.. Même si seuls des sous fifres firent l’objet de condamnation. Mais, si l’on recense une demi douzaine de tentatives de « golpe » en Italie durant les années soixante, soixante dix, toute la lumière n’a pas encore été faite sur ces « années de plomb »

Pour une excellente illustration de l’atmosphère de cette période, un film de Francesco Rosi est incontournable :

« Cadavres exquis »

http://www.youtube.com/watch?v=Unf8nEwRXgs&hl=fr

Si en Italie, le problème se complexifia par le fait que les Etats Unis et l’URSS avaient des intérêts communs, ni les uns ni les autres ne souhaitant la mise en place du « compromis historique » (alliance du PCI et de la Démocratie Chrétienne), dans d’autres pays, comme la Turquie, ces constructions furent sans cesse réactivées en raison de la lutte contre le séparitisme kurde.

Tout ceci aboutit à ce l’on appelle la-bas « L’état profond » : une alliance entre réseaux mafieux et éléments ultra nationalistes de l’armée et de la police.

Ergenekon en est le dernier avatar.

GB


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