@ MOULOUD OULIANOV
L’accusation de désertion, si elle est réelle au point de vue du règlement militaire, n’est guère infâmante pour Thorez..
En 1939, le Parti Communiste était interdit en France. D’autre part, son départ à Moscou n’était pas sinonyme de villégiature dorée. A son niveau dans l’appareil, et d’autres en dessous de lui en ont témoigné, beaucoup savaient qu’un départ à Moscou, un séjour à l’Hotel Lux, pouvait très bien se révéler l’antichambre de la Loubianka en attendant l’envoi à l’extrème est où le peloton d’exécution.
En général, les responsables étrangers dans sa situation étaient bien plus souvent otages qu’invités.
C’est une époque où l’on purgeait allègrement, et il ne pouvait que le savoir..
Maurice Thorez était, comme beaucoup, un militant discipliné du Komintern, internationaliste.. la question de participer à la « drôle de guerre » n’était pas vraiment sa préoccupation première.
Quant à Georges Marchais, travailleur requis ou volontaire ? Pour ma part, je pencherais pour la deuxième version et sur le fait que le Kremlin était fort aise de disposer à la tête du PCF d’un dirigeant avec une casserole qui aurait pu servir à le désavouer s’il faisait par trop preuve d’indépendance.
Le PCF aura été sous son règne un parti docile et ne cèdera pas comme l’Italie aux charmes de « l’eurocommunisme ».
Sinon, les FTP et surtout les étrangers des brigades MOI ont payé un lourd tribut à la Résistance intérieure, ne bénéficiaient qu’exceptionnellement des livraisons d’armes anglaises et, à la Libération, n’ont tenté, ni insurrection, ni n’ont saboté la « Bataille du charbon » de 1945-1946..
Il n’y a aucune honte à avoir été militant de base communiste à cette époque..
gAZi bORat
