Deneb vous n’êtes pas sans savoir que dans le « deal » Google-BNF,
Google obtiendrait le droit d’exploiter gratuitement le fonds numérique
qu’il aurait constitué. Il s’agit donc une cession par la BNF de tous
les droits sur les oeuvres françaises. A quel titre ?
Ceci pose effectivement la question de la souveraineté : la BNF
a-t-elle le droit de faire une telle transaction ? Ce fonds
appartient-il à la BNF ou à tous les français ?
Et cela pose aussi la question de l’argent. Quitte à vendre ce droit,
pourquoi le faire à vil prix ? Vous, vous avez beau ne pas vouloir
mélanger argent et culture, Google y pense, lui, et beaucoup.
Enfin, vous conviendrez avec moi que pour faire vivre la culture, cela
coûte des sous. Il faut bien construire des bibliothèques, embaucher
des bibliothécaires, acheter des livres ? Ce n’est pas parce que je
souligne ce truisme que je mets l’argent et la culture sur le même plan.
Mais lorsque la BNF fermera ses portes faute d’argent et que le seul
endroit où vous pourrez lire des livres français sera Google, moyennant
espèces sonnantes et trébuchantes, vous irez pleurer chez qui ? Vous
ferez un article pour expliquer que ce n’est pas normal ?
Sur la nationalité de la culture... Je suis tri-national et citoyen du monde. Mais la BNF, elle, a un périmètre national. Vous ne pouvez pas utiliser l’internationalisme culturel comme argument puisque cela disqualifie automatiquement les bibliothèques nationales et qualifie la multinationale Google ! C’est un argument fallacieux. La question n’est pas celle de l’internationalisme culturel, mais de la gratuité d’accès et de son maintien dans le patrimoine collectif et non dans les mains de firmes privées.
cotcodec