Tout ouvrage susceptible de nourrir au sein de ses pages le poison du
blasphème contrevenant à la loi chariaque étant islamophobe, il doit
être retiré de la circulation afin de ne pas salir le cœur des vrais
croyants, inch Allah, car la littérature est propagande !
Aussi est-il bon, sain et logique que Farouk Hosni se voit attribuer
une fonction de la plus haute importance au sein de l’organisation
mondiale occidentale qui corrompt l’esprit de notre jeunesse.
Ceux qui s’insurgent contre cette juste nomination sont des islamophobes racistes et la lie de l’humanité.
Une liste à compléter :
SOUDAN
Janvier 1985 : Mahmoud Mohammed Taha
fut condamné à mort et pendu à Khartoum, à plus de 80 ans. Il avait
écrit un livre sur l’histoire de l’islam où il défendait l’idée de
séparation du politique et du religieux (« Un islam à vocation
libératrice », L’Harmattan, 2002). Il défendait l’idée que le message
spirituel du prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel,
mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un
contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des
musulmans aujourd’hui.
1991 : Ajjabna Mohammed
devient apostat : il est renvoyé de l’Université. Rejeté par sa
famille, il tente de s’enfuir ; on le met en prison, où il subit des
tortures pour revenir à l’islam.
IRAN
1946 : Assassinat de
Ahmad Kasrawi, historien, juriste et linguiste accusé d’incroyance par les Fida’iyyani Islam, et assassiné sous une fatwa pour hérésie.
1946 (mars) : l’écrivain
Ahmed Kusravi est assassiné par des membres des associations unionistes islamiques.
1981 : Saïd Soltanpour, poète et metteur en scène du théâtre, est exécuté en raison de ses convictions politiques.
1982 : Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains, est exécuté en 1982, en raison de ses convictions politiques.
1984 : Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.
1987 : Autodafé à l’Université d’Ispahan : 80 000 livres sont brûlés.
1989 (février) : Exécution des écrivains iraniens
Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani, Abutorab Bagherazdeh.
1989 : Exécution des poètes iraniens
Saïd Soltanpour et
Rahman Hatefi.
14 février 1989 : « Les Versets sataniques », roman de
Salman Rushdie,
sont déclarés blasphématoires par Khomeyni, qui appelle au meurtre de
l’auteur « ainsi que de tous les éditeurs » du roman. Trois millions de
dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort de
Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien). Attentats en
juillet 1991 contre le traducteur italien à Milan et le traducteur
japonais à Tokyo. Attentat perpétré sur les ordres des services de
renseignement de Téhéran le 29 mars 1989 contre le recteur de la
Mosquée de Bruxelles et son adjoint, qui avaient déclaré que Rushdie
devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction. Cette
fatwa est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul
pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.
1992 : Freydoun Farrokhzad,
poète et homme de spectacle, est assassiné en Allemagne, en raison de
ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.
1993 : Un dessinateur satirique,
Manouchehr Karimzadeh,
est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont
le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du
journal est fouetté, de même que le dessinateur ; les peines ont
ensuite ét réduites (article du « New York Times »).
1994 : Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.
1994 (mai) : Arrestation de l’universitaire et militant des droits de l’homme
E. Sahabi pour avoir participé à un colloque en Allemagne, jugé comme une « manifestation anti-révolutionnaire ».
1995 : Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné, en raison de ses activités littéraires.
1996 : Ghafar Hosseini, écrivain, est assassiné en raison de ses activités au sein de l’Union des écrivains en Iran.
1996 : Reza Mazlooman, journaliste et écrivain, est assassiné à Paris, en raison de ses écrits sur la période pré-islamique en Iran.
1996 : Ebrahim Zalzadeh, éditeur, est assassiné, en raison de ses activités d’édition.
1996 : Ahmad Tafazoli, chercheur et traducteur, est assassiné en raison de ses activités.
1998 : Pirouz Davani, journaliste, est enlevé et assassiné en raison de ses activités journalistiques.
1998 (novembre) : Majid Sharif, sociologue, journaliste et traducteur dans un journal progressiste interdit, est assassiné.
1998 (décembre) : Mohammad Mokhtari, poète et écrivain, est retrouvé étranglé. Il avait essayé de créer une association d’écrivains libres.
1998 (décembre) : Mohammad Jafar Pouyandeh,
traducteur et écrivain, est retrouvé étranglé en raison de ses
traductions et de ses activités au sein de l’Union des écrivains
iraniens.
1998 (novembre) : Assassinat par des islamistes de deux intellectuels iraniens :
Darius et Parvaneh Foruhar.
1998 : Hamid Pour Hajizadeh, poète, est assassiné avec son fils âgé de 9 ans en raison de ses écrits.
1999 (février) : Le religieux réformateur
Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes.
1999 (novembre) : Arrestation du rédacteur en chef d’une revue iranienne pour « injures aux valeurs de l’islam ».
1999 (novembre) : Condamnation du journaliste
Chamsolvaezin à trois ans de prison pour propagande anti-islamique.
2000 (août) : Hassan Eshkevari, religieux iranien, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie.
2003 : Zahra Kazemi, journaliste, est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques.
2004 : Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.
2006 (janvier) : La journaliste de l’hebdomadaire « Tamadone Hormozgan »
Elham Afrotan
est emprisonnée le 23 janvier 2006. Selon des informations, la
journaliste serait dans le coma suite à une tentative de « suicide ».
Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet
qui prônait la lutte contre le sida, l’équipe de rédaction en a fait
une reprise dans sa page « santé ». Il s’agissait d’un article
satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au sida. Les
journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après
la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les
organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité
pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à
l’incendie du siège du journal.
Depuis leur arrestation le 23
janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal
étaient harcelés afin d’avouer « qu’ils recevaient des ordres à
l’étranger les incitant à insulter l’ayatollah Khomeyni ».
Par ailleurs,
Ali Afsahi,
critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle
et sportive « Cinama-Varzech » (suspendue en 2000), collaborateur
d’Emadoldin Ebaghi, journaliste et fondateur d’une association de
défense des droits des prisonniers d’opinion, a été arrêté le 12
février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30
décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le tribunal
spécial du Clerg.
EGYPTE
1925 : Le cheikh d’Al-Azhar
Ali Abd ar-Raziq
est radié de l’université et interdit de publication par ses pairs pour
avoir proposé une séparation entre la religion et l’État.
1925 : Interdiction du livre d’
Ali Zbd ar-Raziq « Islam et principes de gouvernement » pour hérésie.
1926 : Interdiction du livre de
Taha Hussein
« Poésie pré-islamique ». Taha Hussein est expulsé en 1931 de
l’Université par le ministre pour ses intérêts pour la littérature
pré-islamique.
1981 : Interdiction du livre de
Fikri Al Aqad « Histoire de la langue arabe ». L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.
1985 :
« Les Milles et Une Nuits » sont condamnées par le Tribunal des mœurs
du Caire, pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des
jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3000 exemplaires saisis,
l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur. Une autodafé publique
a lieu.
1990 : Nasr Abou Zeid, professeur
d’Université, qui a « commencé à penser l’islam de l’intérieur et à
présenter une voie profondément réformiste (« Critique du discours
religieux », Actes Sud, Sindbad, 1999), est menacé de mort par les
islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran. Déclaré apostat le
14 juin 1995 par la Haute Cour égyptienne qui lui ordonne de se séparer
de sa femme, il doit quitter l’Egypte et s’installer en Europe.
Janvier 1992 : Une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.
8 juin 1992 : L’intellectuel laïque
Farag Foda
est assassiné par les islamistes en juin 1992, après avoir publié « La
vérité absente », et après que le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au
Caire l’a déclaré quelques jours auparavant « apostat ». Les
universitaires d’Al-Azhar condamnent les conditions du meurtre de Foda,
mais ils estiment qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort
légale.
Décembre 1992 : Sur ordre d’Al-Azhar,
« au nom de l’islam, religion de l’État », les œuvres de Foda,
rééditées en hommage, sont interdites et saisies.
14 octobre 1994 : Nagib Mahfouz,
83 ans, le plus célèbre écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature en
1988, est poignardé au Caire par un jeune intégriste, et gravement
blessé à la gorge. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par
Al-Djamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix
Nobel, les romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par
l’université Al-Azhar.
1997 : L’université Al-Azhar prépare l’interdiction de 196 livres pour des raisons morales et religieuses.
1997 : l’université Al-Azhar prépare l’interdiction du livre d’
Al-Qimany
« Dieu du Temps » pour dérision envers la religion puis hérésie de
« réécriture de la tradition musulmane ». Le livre est saisi dans les
imprimeries.
1998 : l’écrivain
Ala’a Hamed est poursuivi pour « injure envers l’islam » dans un roman.
Avril 2000 : L’écrivain syrien
Haïdar Haïdar
est devenu la cible des islamistes égyptiens pour son livre, « le
Festin pour les Algue marines ». Son roman, édité pour la première fois
en 1983 à Chypre, allait être réédité par le ministère de la culture en
Egypte. Une campagne est menée contre le roman. C’est un journaliste du
périodique « Ach-Chaab », organe du parti de l’Action, qui a lancé le
premier cri de guerre dans un article intitulé : « Qui fait le serment
de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus
que le Coran... Que se passera-t-il si nous disons que le premier
ministre est de la merde ? » On demande la condamnation du ministre de
la culture et des responsables de l’édition. On s’en prend aux
personnages du roman, et le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial
d’autodafé du roman dans un lieu public 2000 : « La liberté
d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent
comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du
Prophète et des valeurs religieuses. »
2000 (mai) :
Le président d’Al-Azhar dit des intellectuels qui critiquent la
censure : « Ils veulent la liberté absolue, sans respecter les valeurs
et la morale religieuse. »
17 mai 2000 :
l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet
une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université,
Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à
l’islam - littéralement, pour « être sorti de ce qui est connu en
matière de religion » (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie
a incriminé le ministère de la culture qui a entrepris la réédition de
roman. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar ont manifesté. Suite à cette
affaire, le ministère de la culture interrompt l’impression de trois
autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.
Janvier 2001 :
Le diwan d’Abu Nuwas était exposé dans la foire du livre au Caire mais
n’était pas à vendre. Agissant comme un Saint-Office pour la salubrité
de la pensée, l’Académie azharite des recherches islamiques continue
son œuvre censuriale : elle n’autorise pas la diffusion d’un livre sur
« La femme dans la pensée de Khomeyni », fait appel au « Comité de la
censure sur les œuvres artistiques » pour qu’il saisisse un livre
intitulé « Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la
tradition du prophète, etc. »
2001 : Nawal Saadaoui
fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes ; une audience
est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à
la religion. Aujourd’hui, elle est menacée de mort par les intégristes.
Déjà, en 1981, elle a été emprisonnée pour onze ans en raison de son
engagement et de ses écrits féministes.
2001 : L’auteur
Salaheddin Mohsen et la prédicatrice
Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison, pour athéisme et blasphème contre l’islam.