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Commentaire de Rage

sur Péages urbains : l'environnement a bon dos...


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Rage Rage 14 novembre 2006 22:09

Bonsoir,

Vos réactions sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. Néanmoins elles confirment mon sens de pensée et je vais vous expliquer en quoi.

Tout d’abord, le péage est actuellement d’environ 16€ à 20€, mais il doit monter l’an prochain, d’autant plus pour les grosses cylindrées d’où mon chiffre de « 30€ ».

Voilà pour la précision.

Pour le reste, je constate qu’un bon nombre de commentaires proviennent des habitants de grandes villes, Paris, Londres et autres. En effet, la question concerne avant tout cette taille de ville, ce qui signifie par corollaire qu’en dessous de cette taille, les péages urbains ne sont pas un outil adapté aux situations constatées.

Je lis aussi beaucoup de commentaires sur le TC et les bus en particulier. Je tiens à signaler que, techniquement, intensifier une desserte bus en centre-ville est un contresens technique puisque suivant la densité desservie il faut monter en charge de mode de transports, à savoir les tramways (site propre) et les métros voire RER.

Les bus existent pour desservir des zones de moindre densité urbaine (habitat+emploi) ainsi que pour « affiner la couverture » puisqu’un arrêt de bus est placé tous les 100 à 200m contre 200 à 500m pour du Tram et environ tous les 500m à1km pour du métro. Couvrir Paris de ligne de bus, y compris avec du site propre afin d’améliorer l’efficacité commerciale (et donc le R/D)est à la fois peu efficace et prétextuel : l’objectif de fond qui doit être de casser l’usage de la VP est couvert par la réduction de voirie. C’est une avancée, mais elle a un coût (chaque TC perd de l’argent (sauf TRES RARES exceptions) et coute à la collectivité).

Le vrai problème, et c’est là où je veux en venir, c’est que la politique de transports souffre d’une vision ambitieuse d’ensemble.

Si on veut se donner les moyens de contraindre les excès d’usage de la VP (et non tirer sur les automobilistes à vu) il faut clairement déclarer la guerre à ceux qui abusent ET parallèlement se doter de reseaux alternatifs, performants et compétitifs. Cela signifie d’ores et déjà que dans des villes de moins de 100 000 hab avec une densité faible, proposer du TC alors qu’on rejoint le centre ville en 10 minutes, c’est déjà cuit à la base.

Au delà, la question commence à se poser, et surtout pour les villes « compactes » ou la densité habitat+emploi grimpe.

Pour ma part, je pense qu’une politique ambitieuse s’articule sur 2 leviers antagonistes mais convergents :
- Contraindre l’usage de la VP et de ceux qui en abusent (taxe sur les 4x4, les véhicules > 7CV fiscaux via vignette à 0€ jusqu’à 6CV et payante au delà, remboursements kilométriques calculés forfaitairement sur un véhicule de 7CV max, limitation des places physiques de parking, hausse du parking pour les migrants mais PAS pour les résidents (vignette individuelle attitré suivant adresse)....) Certains attendent sur ce point la hausse du pétrole, mais je suis plus sceptique parce que cela condamne aussi les routiers et pas mal d’emplois...
- Développer un arsenal d’alternatives multimodales compétitives (parc relais, tarification multimodale, desserte TC dense dans les ceintures de congestion, plateaux piétonniers dans les centres historiques, contraintes parkings pour les zones commerciales de périphérie, alternative TC de périphérie à périphérie, financements VT + vignette + autofinancements fort pour les AO)

Les deux ne pouvant se faire sans une vision globale partagée de l’espace urbain, ce qui signifie de lier urbanisme et transports.

Cette « interface » (je prépare un article sur la chose) est une chose nouvelle et difficile à créer en France dans des services sclérosés par des politiques et/ou chefs de services très « cloisonnés mentalement ».

On peut alors se voiler la face, tout réguler par l’argent (le péage urbain existait au Moyen Age) et se féliciter de créer un monde où seuls ceux qui auront pourront conserver leur niveau de vie. Mais cela n’est pas mon rêve, et, en tant que jeune, je revendique le droit de pouvoir espérer mieux pour mon pays et mon avenir.

Nous en avons les moyens, faut-il encore nous donner une chance de pouvoir le faire.

Rien n’est impossible.


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