@ Chanteclerc
« je ne comprends pas ta critique sur les structures »
Je suis bien évidemment d’accord avec toi : de nouvelles règles doivent être adoptées.
Il reste que l’individu ne saurait être exonéré de ses responsabilités sous prétexte qu’il est prisonnier d’une structure contraignante. Dans la bonne tradition marxiste, l’individu est surdéterminé par la structure et on ne saurait lui imputer la responsabilité de s’être conduit comme la structure l’y contraignait. F. Lordon soutient ainsi que banquiers et traders ne se sont jamais conduits que comme l’aurait fait n’importe qui à leur place, sous peine de perdre son emploi !!!
Une structure ne suffit pas au gouvernement des hommes pour qu’ils marchent droit, même si elle en est une condition nécessaire. On n’est jamais asssuré qu’une structure ne conduise pas au crime sous la pression du groupe au pouvoir : il suffit de voir les sociétés totalitaires récentes, même les mieux intentionnées, ou même les démocraties dévoyées.
Or, une conception de la démocratie fait de l’individu un citoyen, c’est-à-dire une conscience capable à tout moment de s’opposer au pouvoir : la liberté de conscience et d’expression en découle. Sophocle avec « Antigone » en a donné l’illustration la plus sublime. Plus il y aura de consciences capables de se dresser ainsi quand la structure les pousse au crime, plus la démocratie gagnera en qualité.
On imagine la nouvelle éducation qu’une telle vision implique.
Dans l’attente, les responsables, du haut jusques en bas, au plus petit trader, tout ceux qui ont reçu des émoluments pour avoir participer au pillage, doivent payer et rendre gorge pour leur cupidité criminelle, quelque contraignante qu’ait été la structure où ils étaient enfermés !
Papon était aussi enfermé dans une structure ! Il a été condamné à juste titre pour n’avoir pas désobéi aux ordres criminels ! On aurait aimé que bien d’autres le fussent comme lui ! Paul Villach