• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Parler de la crise avec le sérieux de l’ironie : un livre de Frédéric (...)

Parler de la crise avec le sérieux de l’ironie : un livre de Frédéric Lordon, « la crise de trop »

Réussir à faire jubiler son lecteur quand on traite de la crise financière et économique qui ravage aujourd’hui le monde, n’est pas une mince affaire, surtout en visitant méthodiquement les austères arcanes de la finance internationale avec son jargon anglo-américain hermétique qui raffole de sigles abscons comme les « Alt-A-RMBS » , les « options ARM », les « SPV » ou les « CDO synthétiques ou ordinaires ». Mais c’est la performance de Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, dans son livre « La crise de trop – Reconstruction d’un monde failli », que de réussir à dérider son lecteur même pour rire jaune (1).

Des retournements de veste désopilants

Il faut dire que, si tragique que soit l’événement, vu sous un certain angle, on touche à la farce la plus désopilante puisque les chantres illuminés du marché déréglementé se retrouvent cul par-dessus tête et qu’on les voit brûler avec la même ardeur l’idole qu’ils adoraient hier. L’aveu en tout premier lieu du grand-prêtre, Alan Greenspan, maître pendant si longtemps de la Réserve fédérale étasunienne et « père de la golden finance  » est proprement ahurissant : « Ceux d’entre nous, a-t-il confessé, qui avaient vu en l’intérêt propre des institutions de crédit le moyen de protéger leurs actionnaires (tout spécialement moi-même) sont dans un état d’incrédulité choquée  ». Ils peuvent l’être, en effet, ces rusés personnages !

F. Lordon s’amuse à mettre en parallèle ce que fulminaient hier hommes politiques, banquiers, patrons et journalistes et ce qu’ils osent affirmer aujourd’hui. Les retournements de veste sont sidérants. Les pratiques financières affranchies de toutes règles, la libre concurrence prétendument « non faussée », les mérites de l’actionnariat tout-puissant tant chantés sont désormais condamnés avec la même virulence à l’exception de quelques égarés comme Nicolas Baverez qui n’en démord pas : « La mondialisation, dit-il à la façon de Georges Marchais soldant le stalinisme, conserve des aspects positifs  ». Il soutient même ce curieux raisonnement : « l’autorégulation des marchés est un mythe  », mais « le libéralisme est le remède à la crise ». Autrement dit, l’autorégulation des marchés qui est au cœur du libéralisme déréglementé est responsable de la crise, mais le libéralisme qui est la maladie, est son propre remède. Comprenne qui pourra !

F. Lordon réunit ainsi un florilège des numéros peu glorieux auxquels se livrent ceux qui se sont tant trompés, avec une insistance particulière sur les socialistes français comme M. Rocard ou J. Attali, et les journalistes de gauche comme Julliard ou Joffrin. On laisse au lecteur le plaisir de les découvrir, assaisonnés par l’auteur des remarques assassines et souvent clownesques qu’ils méritent. Juste un exemple pour donner le ton. Jacques Julliard du Nouvel Observateur demandait par exemple, en août 2007, si « les socialistes (croyaient) encore à leurs mythes tels que la lutte de classes, le prolétariat, la nationalisation des moyens de productions.  » Or voici qu’en octobre 2008, observe F. Lordon, « un certain Julliard, probablement un usurpateur d’identité, écrit ceci « Comme à chaque nouvelle crise, le capitalisme financier appliquera la même recette : prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire chez les pauvres. Quant aux banquiers, j’en vois beaucoup de ruinés, mais aucun de pauvres. Et pas un seul en prison alors qu’ils viennent de faire perdre au monde entier 20 à 30 % de sa valeur (…) » Ah c’est sûr, il est méconnaissable notre Julliard !(…) (A-t-il été) mordu par un renard ? culbuté par une bête à cornes ? Un fâcheux lui aurait allongé la tisane à l’alcool à brûler ? »

Le crédit fou pour pallier l’écrasement des salaires

Ceci dit, on sent bien que ce rire est terriblement jaune. C’est une façon de ne pas désespérer devant le désastre. Car Frédéric Lordon en analyse minutieusement les causes. Il va de soi que cette crise des « subprimes » n’est pas tombée du ciel. Il a fallu pour en arriver là tourner le dos à la période fordienne qui faisait des salaires le moteur essentiel de la production pour le marché intérieur : je paie bien mes ouvriers , disait l’industriel américain, pour qu’ils achètent mes voitures. Dans une jungle mondialisée, les salaires sont devenus de simples variables d’ajustement face à la pression actionnariale insensée et à la libre concurrence échevelée. Et les ménages américains, faute de ressources, en sont venus à s’endetter dans des proportions invraisemblables, jusqu’au jour où les défauts de remboursement se sont multipliés en cascades, entraînant la chute du château de cartes constitué des titres qui avaient été diffusés à travers le monde pour en disséminer les risques.

Des propositions

Le rôle des banques est évidemment passé à la loupe. Outre les rémunérations obscènes de leurs dirigeants et de leurs traders y compris aujourd’hui en pleine crise, se sont-elles comportées à la hauteur du service public qu’elles assurent en devant garantir la sécurité des encaisses monétaires ? Non, à l’évidence, quand on songe aux 4.000 milliards de pertes bancaires, selon le FMI. L’auteur avance donc des propositions pour organiser « un système socialisé du crédit » qui ne soit plus aux mains des banques privées puisqu’elles ont fait la preuve de leur impéritie, mais qui ne soit pas non plus entre celles de l’État dont les tentations politiques et démagogiques peuvent être aussi dangereuses.

D’autres solutions coulent de source. L’étau qui a étranglé les salaires, doit être desserré mais en en prenant les moyens : les profits démesurés de l’actionnariat doivent être plafonnés et la concurrence sauvage mondialisée jugulée. À cet égard, l’auteur réserve un sort particulier au débat sur « le protectionnisme », « ce concept vide de sens », qui serait synonyme de guerre. Que signifie, en effet, cette concurrence sauvage entre des systèmes sociaux si inégaux à travers le monde, dont le résultat est à terme l’alignement des plus développés comme ceux d’Europe occidentale sur les plus archaïques ?

Et l’auteur de fustiger cette « concurrence des marchés » qui « (n’) est (que) le protectionnisme (dénié) des structures » si inégales. « Concurrence non distordue vraiment, demande-t-il, avec l’Estonie ou la Macédoine qui fixent à zéro leur impôt sur les sociétés ? Ou la Roumanie où les employés de Renault-Daccia payés 300 Euros par mois sont une sorte d’élite salariale ?  » Ce fameux concept de « concurrence non faussée  », conclut-il, est « une parfaite ineptie ». À la mondialisation, préconise-t-il, devrait se substituer l’interrégionalisation qui permettrait à l’Europe de s’édifier en préservant son modèle social.

F. Lordon n’a pas de sarcasme assez loufoque pour stigmatiser la malfaisance de la Commission européenne qui n’a rien trouvé de mieux en pleine crise du siècle que de rappeler les États à leur obligation de limiter à 3 % leur déficit budgétaire ! « On cherche des images », écrit-il, pour donner une idée du « délire » de cette Commission : « une ambulance arrêtée par une police bizarre parce qu’elle vient de passer à l’orange en se rendant sur une scène de carambolage ? Un avion à court de carburant interdit d’atterrir par la tour de contrôle parce qu’il y a à bord un yaourt périmé ?  » 

Le problème de la responsabilité

Si on avait à émettre une réserve, ce serait au sujet de la notion de responsabilité. Imprégné d’une culture marxiste, à l’évidence, F. Lordon ne croit qu’à la pression des structures pour faire marcher droit les hommes. Il en vient à minimiser la part de responsabilité individuelle et la toujours possible inflexion malveillante des structures par les dirigeants. Selon lui, les financiers, traders et banquiers n’ont jamais agi qu’en vue d’une recherche maximale du profit pour laquelle ils étaient payés. N’importe qui d’autre aurait agi de la même manière à leur place, sous peine de perdre son emploi.

Sans doute. Mais on ne peut s’empêcher d’entendre dans ce raisonnement celui que tenaient les exécutants nazis des génocides juif et tzigane devant le Tribunal de Nuremberg, de l’officier SS au kapo : « Je ne suis pas responsable ! » ont-ils répété tous en chœur. Mais qui alors est responsable ? Sans aucun doute, les concepteurs, les organisateurs, « les architectes « , « les ingénieurs » de la déréglementation ont-ils une part écrasante de responsabilité. Seulement, sans les exécutants, aux tâches bien cloisonnées et circonscrites, le désastre aurait-il pu survenir ? On croyait que le cataclysme de la Seconde Guerre Mondiale avait enclenché un commencement de prise de conscience : n’a-t-on pas condamné M. Papon en 1998 pour complicité de crime contre l’humanité parce que, comme simple secrétaire général de la Préfecture de Gironde, il n’avait pas désobéi aux ordres qui lui prescrivaient de rafler des innocents ?

On est tenté de répondre à F. Lordon que la structure est certes un instrument capital dans le gouvernement des hommes. Il n’en reste pas moins que quand la structure déraille et devient malveillante sous l’action des dirigeants, il faut que les exécutants soient capables de le dénoncer, d’en sortir coûte que coûte et dire non ! Sinon, on n’en finira pas de répéter toujours les mêmes erreurs et, dans la même soumission aveugle à l’autorité, les pires crimes continueront à être commis par des individus loyaux, consciencieux et toujours irresponsables.

Il reste que, même si on peut émettre une réserve majeure comme celle-ci, le livre de F. Lordon est passionnant. La finance est replacée au cœur du débat politique et cesse d’être une activité périphérique réservée à des initiés aux mœurs incompréhensibles. La crise qui vient de survenir, montre bien qu’à laisser la finance entre les mains des financiers, comme en d’autres temps, la guerre aux mains des militaires, on court à la catastrophe. Paul Villach

 

(1) Frédéric Lordon, « La crise de trop – Reconstruction d’un monde failli  », éditions Fayard, 2009.


Moyenne des avis sur cet article :  4.48/5   (23 votes)




Réagissez à l'article

52 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 3 septembre 2009 11:13

    Lordon est un des rares économistes qui ont toujours contesté le libéralisme et la mondialisation, le système en vogue jusqu’à présent. Il a beaucoup prêché dans le vide.
    Et si d’autres « évoluent », ce n’est de mon point de vue, que momentanément, afin de rester dans le sens du courant, avant de retrouver leur crédo antérieur.

    On peut faire le constat que quasiment tous les dirigeants actuels, sauf peut être Castro/Chavez/Kadhafi .., ont pour objectif cette mondialisation, avec, in fine, un gouvernement mondial et un renforcement des inégalités.
    Peu importe les échecs, les tracas, contradictions, il y reviennent toujours.

    Il me semble que pour eux, le principal attrait de ce libéralisme/mondialisation est de faire baisser les coûts, donc d’augmenter leurs marges et profits (enfin ceux de leurs « maîtres », les rentiers-actionnaires). Or, avec des revenus tirés vers le bas, un chomage qui explose, une paupérisation générale de la « classe moyenne » consommatrice... qui va pouvoir acheter leurs produits ? C’est sans doute là que leur calcul est pris en défaut ?

    Si j’ai bien compris ici le raisonnement de Lordon, tel que décrit par l’auteur, je ne peux que l’approuver. Aujourd’hui, le « système » cherche des boucs émissaires, pour éviter que « la plèbe » ne le remette lui même en cause.
    On sait combien il est facile d’influencer, de diviser les responsabilités, de créer un esprit de compétition, combien une effarante proportion d’individus sont naturellement soumis à l’autorité... Tout ceci maintient ce système prédateur en place, pour le seul profit des rentiers-actionnaires. En France, quelques milliers de personnes.

    Et, c’est cela, le GRAND SECRET, ce qu’il ne faut pas évoquer, pour lequel tout est conçu et planifié, comme détourner notre attention (émissions TV débilitantes, jeux, compétitions, communication politique, partis politiques et syndicats complices...) : Nos sociétés sont construites, pour maintenir la PREDATION d’un petit nombre, à tous les niveaux, sur le reste de la population.

    Combien s’éveilleront pour s’y opposer ?


    • Céphale Céphale 3 septembre 2009 19:27

      @ Alpo

      Je suis certain moi aussi que « nos sociétés sont construites, pour maintenir la prédation d’un petit nombre, à tous les niveaux, sur le reste de la population », comme vous l’écrivez si bien. Ce petit nombre, on ne le connaît pas totalement. Seules quelques figures émergent, qui ne sont peut-être pas les plus puissantes. D’ailleurs les frontières du « premier cercle » sont floues. C’est ainsi qu’avant 1936, en France, on parlait des « 200 familles ». Maintenant il y a peut-être dans le monde 5.000 familles (j’invente) qui dirigent la planète de façon informelle, sans nécessairement se connaître. Impossible de s’en débarrasser, car dès qu’un parti politique prend les commandes d’un pays, il se met à leur service. C’est assez terrifiant.


    • Alpo47 Alpo47 3 septembre 2009 22:09

      Ils sont assez faciles à retrouver : Le boulier fiscal de Sarkozy bénéficie surtout à 1500 familles qui se voient ristourner des très grosses sommes de la part du fisc, tout simplement parce qu’ils sont les plus gros contribuables.

      Les voilà donc mis en avant par la dernière trouvaille mise au point pour renforcer leur pouvoir.


    • Céphale Céphale 3 septembre 2009 11:45

      Dans Le Monde Diplomatique, Lordon taille un beau costard à Cohen, Baverez et Attali sous le titre « Les disqualifiés ». Morceaux choisis :

      « Elie Cohen, qui a beaucoup donné de sa personne pour avertir de l’effrayante aberration en quoi consiste l’intervention publique, et soutenu la privatisation de tout ce qu’il y avait à privatiser, est maintenant d’avis qu’il faut nationaliser. On imagine sa tête si on lui avait soumis l’idée il y a deux mois. Comme elle semble loin l’époque où il enjoignait encore les socialistes de rompre avec le ’’discours d’ultragauche fondé sur le déni de la réalité’’ ».

      « On ne sait trop si Attali a tout prévu de la crise autrement que sur le mode de l’hallucination rétrospective, mais en janvier 2008 en tous cas, il est d’avis de propulser toute l’épargne des Français sur les marchés financiers. Se peut-il que ce soient les mêmes marchés à propos desquels il dit si bien ’’tsunami’’ à la télévision ? »


      • Paul Villach Paul Villach 3 septembre 2009 11:54

        @ Céphale

        Il a copié son livre ! PV


      • Alpo47 Alpo47 3 septembre 2009 13:37

        @Cephale,

        Il est vrai que j’ai failli me décrocher la machoire en entendant E.Cohen, à « Cdanslair », prôner le retour de l’Etat , la nationalisation du système bancaire, qu’il dénonçait comme ne prêtant plus aux entreprises et consommateurs, mais se servant de l’apport de l’Etant pour continuer de spéculer.
        Je l’ai trouvé désabusé.

        Je me demande toutefois, si dans son esprit, il ne s’agissait pas d’appliquer la maxime libérale de « nationaliser » les pertes, avant de rendre leur liberté d’action, plus tard, aux financiers ?


      • Frabri 3 septembre 2009 12:06

        On peut voir une conférence de Frédéric Lordon sur la crise financière sur internet
        http://www.dailymotion.com/video/x73dkm_conference-sur-la-crise-financiere_news

        Il y a aussi le bêtisier de la crise
         http://www.lesmotsontunsens.com/le-betisier-de-la-crise-perles-economistes-previsions-economie-4165

        Pour sortie de la crise il faudrait entre autres choses, plus de démocratie locale, régionale, nationale, continentale, planétaire, il y a de quoi s’occuper, la droite et la gauche diraient « ya du travail »


        • ZEN ZEN 3 septembre 2009 12:18

          Merci ,Paul,pour cette invitation à lire ce nouveau livre de Lordon, qui voit très clair, non seulement a posteriori
          Son étude sur les fonds de pension (« piège à con » fut éclairante et prémonitoire

          Le propre d’un économiste comme d’un sociologue est de s’intéresser en priorité aux structures
          Ce qui ne signifie pas qu’il nie la liberté humaine individuelle
          Les phénomènes sociaux ne sont pas que la résultante de la somme des initiatives inviduelles. Individus souvent aveugles sur le sens de leur comportement (ex : Les actionnaires moutonniers).
          Marx disait : « Les hommes font l’histoire sans savoir l’histoire qu’ils font »


          • Paul Villach Paul Villach 3 septembre 2009 14:08

            Cher Zen,
            C’est pour cela que je ne suis pas marxisant. On a vu ce que donnait une éducation qui soumet l’individu à la structure sans lui apprendre à l’analyser et à la critiquer.
            Quelle que soit la contrainte de la structure, quand elle organise la destruction, même l’individu exécutant ne peut être exonéré de sa responsabilité pour s’y être aveuglément soumis. Paul Villach


          • ZEN ZEN 3 septembre 2009 14:47

            @Paul

            Le mérite de Marx (qui disait n’être « pas marxiste »)-malgré ses limites-, c’est d’avoir montré par ses analyses que l’on pouvait prendre conscience de ses aliénations et lutter collectivement et individuellement pour s’en libérer, à condition de passer par une analyse serrée de la réalité
            M.Rubel : « N’écoutez pas les marxistes, lisez Marx »


          • ZEN ZEN 3 septembre 2009 14:50

            Pour un retour à une méthode marxiste renouvelée et antidogmatique
            Je crois que Lordon se situe dans cette lignée


          • Lucien Lacombe 3 septembre 2009 12:47

            Je lis Lordon depuis longtemps et j’adhère à ses idées à 99%... @ZEN : Piège à con = incontournable et prémonitoire


            Concernant la réserve sur la responsabilité : est-il du ressort de Lordon de dire ce qui doit être dit :

            Soit on embarque le moindre employé du système bancaire dans des camps de rééducation par le travail... façon Mao... ce qui est, reconnaissons le « un brin exagéré », soit on applique une loi sévère et intransigeante : les véritables responsables sont les gouvernants et ceux des actionnaires qu’on retrouve à peu près dans tous les conseils d’administration de toutes les banques du monde, directement ou indirectement.

            Alors qu’on devrait leur coller une balle dans la nuque (en ayant la délicatesse d’envoyer la facture à la famille pour les frais de l’opération), ils sont tous « responsables mais non coupables » et intouchables. Alors soit ils se modèrent eux-même (chez les Bisounours..), soit ça se termine en carnage général.

            Comme ils ne se « livreront » jamais, j’en conclue que l’issue est le carnage général.

            Je pense que Lordon a trop d’intelligence et de respect pour son métier pour avancer sur ce terrain là 

            • Le péripate Le péripate 3 septembre 2009 13:19

              Lordon a été surnommé le Luchini de l’économie. Il faut dire que comme bavard, il se pose là. Tellement bavard que l’émission de Mermet ne lui suffit pas, et qu’il peste tout azimuth contre les médias qui, pauvre petit, l’ignoreraient.
              Il faut dire que ce brillant fonctionnaire qui capte une partie de la plus-value des producteurs pour pondre des théories originales et indispensables a révolutionné le marxisme avec sa théorie des trois corps  : le bon prolétaire, le bon capitaliste industriel, et le méchant capitaliste financier. Théorie indispensable pour qui veut comprendre pourquoi avant c’était mieux. Du sérieux.

              Malheureusement, certains encore plus à gauche que lui (si...) critiquent sa mollesse : il ne s’attaquerait qu’en surface à la propriété privée, ce qui est, convenons en, un scandale ultra-libéral.
              Et puis il y a ceux qui voient en lui un exploiteur ! Non mais !


              • kODAMA kODAMA 4 septembre 2009 09:24

                Bonjour Le péripathe,

                Je viens de m’inscrire a AgoraVox pour pouvoir enfin vous répondre.
                Cela fait en effet probablement plus d’un an que je lis des articles sur ce site et je suis toujours trés intéressé par vos commentaires tant il sont constamment différents.
                Mon réflexe quand j’apprécie un homme, comme c’est le cas pour Mr Lordon, est de chercher se qui cloche chez lui. Personne n’est parfait et avant de le considérer comme « une référence » j’aime bien trouver chez celui-là ses faiblesses, ses défauts...
                Donc, j’étais assez heureux de voir votre message apparaitre dans la liste des commentaires, qui comme moi, approuvent la philosophie du chercheur. Je me disais : « chouette là je je vais enfin découvrir la part d’ombre de cet économiste ! »
                Le problème c’est que vous dites :

                - « Lordon a été surnommé le Luchini de l’économie. »
                en faisant 1 lien sur 1 type qui ... apprécie Lordon !

                ensuite 
                en liant une émission où il explique avoir reçu plein de propositions (télé et radio) mais les avoir reffusées pour des motifs qu’il explique et qui se comprennent.

                ensuite
                « révolutionné le marxisme avec sa théorie des trois corps  »
                et de citer un RDV chez Daniel Mermet lors duquel notre chercheur explique sa théorie a laquelle vous n’adhérez pas mais qui ne constitue pas une déficience en soi.

                ensuite une pique décevante :
                « comprendre pourquoi avant c’était mieux. Du sérieux. »
                Là il n’y a rien a faire, est-ce ne pas être « sérieux » que de penser qu’il y a avait des choses mieux par le passé ? Est-ce que tout le mieux est toujours et systématiquement contenu dans le futur ?

                et encore :
                «  certains encore plus à gauche que lui (si...) critiquent sa mollesse »
                Ce qui constitue, je crois un atout.. (j’entends d’être critiquer par des gens que vous n’aimez pas).

                et pour finir :
                avec un lien vers un blog intéressant d’un type manifestement remonté contre notre homme qui fait le travail que j’attendais de vous... mais qui commence en disant :
                « Il est très bien payé pour cela. Il touche bien plus que 1000 euros par mois. » (sic)... l’argument de la vénalité a opposer a un chercheur du CNRS (quand bien même fut-il directeur de la dite recherche) est archi mesquin, voir carrément obscène.
                 
                Mais je m’en vais découvrir l’intégralité de ce texte et peut-être y répondre.. en souhaitant qu’il ai rendu meilleurs copie que la votre.


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 10:15

                Vous me flattez, pour pouvoir ensuite mieux me rosser. C’est de bonne guerre.
                Lordon est un très bon spécialiste de la finance dont il connaît les arcanes et sait les conter avec talent. Bien.
                Je donne des liens à priori favorables au bonhomme. C’est louable, non ?
                Je montre qu’il s’attaque au droit de la propriété en citant ceux qui lui reprochent de ne pas en faire assez. Irréfutable, non ?
                Les cryptos sont assez difficiles à démasquer, et pour cause, ils se cachent. Lordon ne s’aventurera pas sur une théorie de l’exploitation. Non plus sur la monnaie (Jorion-Lordon, ça passe mal). Un comble pour un spécialiste de la finance, non ?

                Maintenant, une courte analyse libertarienne.
                Ce pouvoir exécutif, avec sa bureaucratie énorme et son organisation militaire, avec sa machinerie étatique ingénieuse, qui embrassent des couches très larges, peuplée d’une foule de fonctionnaires d’environ 500 000 personnes, à côté d’une armée de 500 000 personnes supplémentaires, avec un corps affreusement parasite qui couvre la société française comme un filet et l’étouffe... »
                 — Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte.

                Voila où se trouve Lordon, le lieu d’où il parle, pour paraphraser Bourdieu.


              • ZEN ZEN 4 septembre 2009 10:31

                 Péripate
                Entre économistes le débat est nécessaire
                Celui-ci n’existe guère entre les libéraux, qui rabâchent les mêmes principes, qui nous ont menés là où nous sommes : la m**** de de la financiarisation de l’économie
                Marx fait une critique de la bureaucratie impériale


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 10:53

                C’est drôle, parce que sur la majorité des liens que j’ai fourni, il y en a un seul qui soit libertarien. Pour le reste, il est évident que Léon dispose d’une caméra branchée sur mon domicile, et qu’il sait ce que je lis, et ne lis pas.
                Accessoirement, cette diversion lui a donné l’impression d’être intelligent, tout en évitant de dire le moindre mot sur le sujet.
                Parce que 30 ans d’économie lui ont appris que tout est rapport de force. C’était bien la peine.


              • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 11:39

                Belle tentative de discrédit, Péripate. Malheureusement, votre argumentation ne vaut pas lourd. Et à comparer Lordon à Lucchini, vous allez lui rendre service. Les français adorent Lucchini. Bing !

                Lordon va par ailleurs plus loin que le simple pleurnichage que vous décrivez par rapport à sa faible fréquence d’apparition dans les médias. Il refuse d’ailleurs d’apparaître parfois et l’explique de manière détaillée et argumentée. Bing !

                Mais en le rapprochant faussement de sites d’extrême extrême extrême gauche très très très rouge pour effrayer les vieux qui ont connu plus virulent qu’Arlette Laguillier, vous ne vous grandissez pas. C’est d’ailleurs marrant de voir un type comme vous critiquer un économiste de gauche..... avec des arguments de sites d’ultras de gauche... Un comble dirais-je ? Bing ! Bing ! Bing !

                A moins que vos apparentes convictions soient fausses et que vous luttiez en fait pour supprimer la propriété privée ??


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 12:09

                Ce n’est pas moi qui ai nommé Lordon le Luchini de l’économie, suivez les liens svp...

                Mais amusez vous avec Lordon, si tel est votre bon plaisir. Ca servira un temps à dissimuler la profonde vacuité de ceux qui se plaignent des effets des causes que par ailleurs ils chérissent.


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 12:13

                Je suis toujours dans une certaine incertitude face aux interlocuteurs dont l’argumentation est en dessous de la ceinture. Les mépriser, ou répondre à la même hauteur.
                Pour aujourd’hui, ce sera le mépris.


              • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 12:15

                Mais amusez vous avec Lordon, si tel est votre bon plaisir.

                Donc, la citation que vous en avez faîtes était dans quel but ??? Le proposer pour jouer du Molière peut-être ? Il ne serait probablement pas mauvais, c’est un bon parleur.
                Et de reprendre le travail de sape, on « s’amuse avec du Lordon » pendant qu’avec les vrais experts en économie, on travaille sérieusement, Môôôssieur... Mais ça ne les empêche pas de raconter des conneries.


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 12:22

                N’essayez pas de deviner mes intentions, comme je me moque des votres. Essayez plutôt de reprendre dans un raisonnement économique un argument lordonien et vous verrez comment je le réduirais en pièces. Mais à l’impossible nul n’est tenu, aussi contentez vous d’attaques personnelles à la manière des faux habiles.


              • ZEN ZEN 4 septembre 2009 12:39

                « Pour aujourd’hui, ce sera le mépris. »

                Et pour demain ?
                Quel analyste !
                Voilà des mots que Lordon n’utilise jamais


              • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 12:56

                Mais à l’impossible nul n’est tenu, aussi contentez vous d’attaques personnelles à la manière des faux habiles.

                Oh ! Cuistre !! S’il vous plaît, ne me la jouez pas « à l’envers ». Je vous ai déjà fait remarqué que j’appréciais vos interventions à mon arrivée sur Agoravox (comme le premier commentaire vous concernant, j’aime entendre les critiques de personnes compétentes) mais je dois dire que ces derniers temps, c’est justement VOS commentaires qui auraient plutôt tendance à être des attaques personnelles et non argumentés. Même quand vous rajoutez des liens, on sent le château de carte qui tremble. Citer des ultra de gauche pour critiquer un économiste que vous trouvez vous-même trop « à gauche », ça tient du burlesque !!
                Selon vos propres dires, vous avez les moyens de démonter d’un revers de la main les arguments de Lordon, alors allez-y lâchez-vous.


              • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 13:17

                Mes excuses. Un poil énervé par quelques...humm.... (censuré).
                Ce qui est intéressant dans cette critique de gauche, c’est qu’elle montre que l’attaque menée par Lordon contre la propriété est insuffisante. Insuffisante, mais réelle, et c’est ce que je voulais démontrer, et je l’ai fait avec les arguments émanant d’une autre famille politique que la mienne, et c’est la force de la démonstration. Car l’auteur des lignes citées ne s’y trompe pas, et reconnait la nature du projet de Lordon.
                Maintenant, d’un revers de main, c’est exagéré. Je me suis moqué de sa théorie des trois corps, c’est suffisant. J’ai suggéré que dans un raisonnement économique vous repreniez du Lordon, et c’est ça que je me suis engagé à réfuter, non pas l’ensemble de ses écrits dans un seul post, ce qui serait ridicule, et prétentieux.


              • ZEN ZEN 3 septembre 2009 13:25

                On a compris, Péripate,
                C’était extrait de«  l’économie pour les nuls »
                Mais vraiment nul de chez nul


                • Le péripate Le péripate 3 septembre 2009 13:28

                  Si j’en crois l’heure de nos posts respectifs, vous avez tout lu en moins de 6 mn ! Bravo. Un petit génie....lol....


                • ZEN ZEN 3 septembre 2009 13:36

                  Non, un grand génie !
                  lol !
                  J’ai suivi des cours de lecture rapide...


                • Le péripate Le péripate 3 septembre 2009 13:54

                  Désappointé je suis. Moi qui m’échine à faire des posts construits avec des liens et tout...
                   


                • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 14:18

                  Cher Paul,

                   J’ai un esprit très cartésien et pragmatique. L’humour, j’essaye d’en avoir malgré tout.
                   J’ai déjà frisé la méthode.
                   Alors, présenter une crise au deuxième ou troisième degré devrait être intéressant, à condition, que l’on puisse gratter cet humour pour revenir à un moment donné à la source et à l’aboutissement. 
                   La responsabilité et la culpabilité sont des notions qui n’existent pas dans le monde animal. On prend ce qui se présente, par la ruse ou par la bêtise des autres congénères.
                   Pas de sentimentalité, pas d’état d’âme. Struggle for life.
                   Qu’est-ce qui a changé chez l’homme ?
                   L’instinct de conservation est toujours là. Certains parlent du chacun pour soi, relié à une histoire bien belle mais très artificielle. On reçoit une baffe et il y en aura qui tendront l’autre.
                   
                   Le Nouvel Obs de cette semaine sort également un dossier sur le sujet « Comment sortir de la crise ». Quelques petites choses qui ressortent, beaucoup de redites aussi.
                   Opinions souvent aux antipodes.
                   Avec la crise, je l’au eu en « crises en thème », en cycles, avec raison, et même en zwanze et chanson... Alors pourquoi pas avec humour à la Lordon... 
                   Si je tombe sur le bouquin, j’y jèterai un coup d’oeil averti.

                  Merci pour l’avoir sorti du chapeau de nos chers libraires.
                   


                  • Paul Villach Paul Villach 3 septembre 2009 14:33

                    @ Cher L’Enfoiré,

                    « La responsabilité et la culpabilité sont des notions qui n’existent pas
                    dans le monde animal. On prend ce qui se présente, par la ruse ou par la
                    bêtise des autres congénères.

                     Pas de sentimentalité, pas d’état d’âme. Struggle for life.

                     Qu’est-ce qui a changé chez l’homme ? » demandes-tu.

                    Ce qui, non pas a changé, mais change lentement depuis l’âge des cavernes, c’est qu’il n’est pas seulement un animal mais qu’il est en voie de civilisation. Celle-ci implique l’apprentissage de la responsabilité, quelle que soit l’emprise des structures. PV


                  • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 14:47

                    Shawford,
                     Aller en « Argutie » ? Est-ce un beau pays ?
                     Il y est fait chaud toute l’année ?
                     Non, c’est article figurez-vous m’ont fait bien réfléchir au nombre collosale de pages, de bouquins, de salives pour expliquer ce que tout le monde savait : ce qu’est une crise et comment y entrer et comment en sortir. Comment rester original devant une telle débauche ?
                     Cela m’a permis, pourtant, de revenir au passé et à mes photos et vidéos de l’époque.
                     Ca c’est le bon côté des choses.
                     Donc, merci encore une fois à Paul pour ce retour en arrière. 


                  • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 14:55

                    Paul,

                    « ...lentement depuis l’âge des cavernes, ... pas seulement un animal mais ... en voie de civilisation...apprentissage de la responsabilité, »

                    >>> Tout un programme, pour quelques neurones de plus. Que de répétions en cycles pour y arriver. C’est du véritable courant alternatif, l’homme.


                  • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 15:07

                    Shawford,
                     M’intéresser au problème de vaccin ou de Tamiflu ?
                     Est-ce que j’ai une tête de Tami Flu ?
                     Je ne suis pas sectaire.
                     Les Témoins de Jehova refusent le don du sang. De ce fait, il ne risque pas les contaminations, mais crèvent sans soins.
                     Je suppose que le vaccin subit des tests intensifs actuellement.
                     Alors, tu prends ou tu prends pas. Tu résistes ou tu résistes pas.
                     Tu crèves ou tu crèves pas. 
                     Question de confiance dans tes semblables et dans la science.
                     J’ai certaines tendances de ce côté. De toutes façons, on ne meurt qu’une fois, non ?
                     


                  • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 15:26

                    Shawford,

                     Ouf, je n’habite pas à Libourne. Je suis pauv’ptit belge, bien au Nord, à droite en sortant, par le chemin de gauche.
                     Ici, ce n’est pas une question de vaccins ou Tamiflu (de ce côté, les fonds ont été réservés), mais plus platement de manque d’école pour tous les bambins. On joue dès lors au temporaire.
                     


                  • amm1957 4 septembre 2009 12:10

                    Bonjour L’enfoiré !

                    Ce message pour vous dire que je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous dites sur les Témoins de Jéhovah ! En effet, TJ moi-même depuis presque 20 ans, je ne suis jamais restée à "crever sans soins (pour ne reprendre que vos propres propos).
                    Parce que je suis suivie par mon médecin généraliste, un médecin gastro-entérologue, un médecin hématologue et un médecin neurologue ! C’est vous dire !!!! Mais je suis quand même d’accord avec vous quand vous dites que de refuser l’apport de sang nous protège contre certaines maladies dangereuses (hépatites, sida, etc...). Et je peux vous dire aussi que je suis actuellement un régime alimentaire très strict contôlé par mon médecin, car un problème au niveau du foie !

                    amm1957


                  • ffi ffi 3 septembre 2009 22:29

                    @chanteclerc, Je crois comprendre ce que veut dire Paul Villach. Le problème n’est pas que structurel. La finance - pourtant dotée de pouvoirs hallucinants (monopole de la création monétaire), a fait s’effondrer le système en ne jouant que le jeu de son propre intérêt, tout en assurant qu’ainsi ils servaient l’intérêt général. Les banques doivent donc payer cette faute et être mises en faillite immédiate. Pour la peine, la république doit reprendre le contrôle de la Banque de France et retrouver la capacité d’émettre des crédits publics (sans payer d’intérêt) afin de pallier à la faillite du secteur bancaire à cause de sa gestion cupide du développement du pays.

                    Sinon, je suis d’accord avec vous, tout cela ressemble de plus en plus à un gag (disons du foutage de gueule).

                    Malheureusement, nous sommes assez démunis pour nous faire entendre, comme si les dirigeants voulaient zapper ce qu’en pense les gens. Il y a un moment, il faudra faire feu de tout bois pour espérer obtenir un minimum de changement, sinon, ils vont nous précipiter dans la misère.

                    Les plus courtes sont les meilleurs.


                  • ffi ffi 3 septembre 2009 22:49

                    Quel est donc ce club dont j’entends parler depuis quelques temps mais dont j’ignore tout ?

                    Tant de mystère. Comme c’est intriguant.


                  • Paul Villach Paul Villach 4 septembre 2009 10:32

                    @ Chanteclerc

                    « je ne comprends pas ta critique sur les structures »

                    Je suis bien évidemment d’accord avec toi : de nouvelles règles doivent être adoptées.

                    Il reste que l’individu ne saurait être exonéré de ses responsabilités sous prétexte qu’il est prisonnier d’une structure contraignante. Dans la bonne tradition marxiste, l’individu est surdéterminé par la structure et on ne saurait lui imputer la responsabilité de s’être conduit comme la structure l’y contraignait. F. Lordon soutient ainsi que banquiers et traders ne se sont jamais conduits que comme l’aurait fait n’importe qui à leur place, sous peine de perdre son emploi !!!

                    Une structure ne suffit pas au gouvernement des hommes pour qu’ils marchent droit, même si elle en est une condition nécessaire. On n’est jamais asssuré qu’une structure ne conduise pas au crime sous la pression du groupe au pouvoir : il suffit de voir les sociétés totalitaires récentes, même les mieux intentionnées, ou même les démocraties dévoyées.

                    Or, une conception de la démocratie fait de l’individu un citoyen, c’est-à-dire une conscience capable à tout moment de s’opposer au pouvoir : la liberté de conscience et d’expression en découle. Sophocle avec « Antigone » en a donné l’illustration la plus sublime. Plus il y aura de consciences capables de se dresser ainsi quand la structure les pousse au crime, plus la démocratie gagnera en qualité.
                    On imagine la nouvelle éducation qu’une telle vision implique.

                    Dans l’attente, les responsables, du haut jusques en bas, au plus petit trader, tout ceux qui ont reçu des émoluments pour avoir participer au pillage, doivent payer et rendre gorge pour leur cupidité criminelle, quelque contraignante qu’ait été la structure où ils étaient enfermés !
                    Papon était aussi enfermé dans une structure ! Il a été condamné à juste titre pour n’avoir pas désobéi aux ordres criminels ! On aurait aimé que bien d’autres le fussent comme lui ! Paul Villach


                  • ZEN ZEN 4 septembre 2009 10:35

                    "Plus il y aura de consciences capables de se dresser ainsi quand la structure les pousse au crime, plus la démocratie gagnera en qualité.
                    On imagine la nouvelle éducation qu’une telle vision implique."

                    C’est aussi mon avis
                    Un article là-dessus, Paul ?


                  • Paul Villach Paul Villach 4 septembre 2009 10:50

                    Cher Zen,

                    Je crois que d’article en article (400 au compteur sur Agoravox à ce jour) je ne cesse de plaider pour cette éducation que le service public de l’Éducation nationale et ses prétendus défenseurs refuse obstinément puisque :
                    1- le savoir y est notoirement maltraité et que rien n’est fait pour qu’il le soit moins,
                    2- et que le professeur est humilié (voire menacé de mort), et qu’en dehors d’infimes minorités dispersées, la grande majorité des professeurs s’en satisfait et même en redemande. Paul Villach


                  • ffi ffi 4 septembre 2009 17:08

                    @ shawford,
                    Si son chemin ne mène pas à Rome, pourquoi pas.


                  • frédéric lyon 4 septembre 2009 09:54

                    Il serait temps que nos « réformateurs » du système financier international et que nos pourfendeurs de cette satanée « économie financière » qui est, selon eux, « virtuelle », puisqu’ils ne résolvent pas à avouer qu’ils n’y comprennent rien, s’aperçoivent enfin que la France ne disposant d’aucune place financière et bancaire d’envergure internationale, les règles de fonctionnement des marchés financiers internationaux seront par conséquent décidées par d’autres que nous.


                    Pourquoi, dans de telle condition, s’acharnent-ils à nous proposer des « solutions », ou à faire des commentaires que personne ne leur demande ?

                    Et pourquoi critiquer un système auquel, dans le fond, ils ne comprennent rien ?

                    Voilà ce qu’on pourrait reprocher à notre « directeur de recherche au CNRS » dont les commentaires ne sont lus que par Monsieur Villach, c’est dire qu’ils auront peu d’impact sur la finance internationale.

                    Les autorités administratives et politiques des principales places financières et bancaires internationales se chargeront de fixer les règles de fonctionnements des marchés, dans la mesure ou la crise des marchés des crédits hypothécaires a révelé certaines faiblesses, notamment dans les procédures d’appréciation des risques, de la part des intervenants institutionels sur lesdits marchés.

                    Et ces principales places financières et bancaires sont à Zürich, à Londres, à New York, à Hong Kong, à Shanghai, ou à Tokyo, mais pas à Paris.

                    Peut-être notre « directeurs des recherches » pourrait-il nous expliquer pourquoi ?

                    De plus, les banques d’origine française qui interviennent sur ces marchés le font le plus souvent à partir de filiales qui ne sont pas de droit français, mais de droit suisse, anglais, américain, ou luxembourgeois et qui ne tombent donc pas sous le contrôle des lois ou des règlementations françaises. 

                    Par conséquent elles ne sont pas soumises aux décisions de Bercy.

                    Alors cessons de faire de la mousse autour de tout ça.

                    • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 13:10

                      Je me suis attardé sur les commentaires de Péripate, j’ai donc zappé le vôtre. Comment ai-je pu passer à côté ??
                      Allez, j’ai l’âme charitable aujourd’hui, je vais vous répondre sinon personne ne le fera, car dans ce cas, effectivement, tout le monde s’en fout de vos posts.

                      Pourquoi, dans de telle condition, s’acharnent-ils à nous proposer des « solutions », ou à faire des commentaires que personne ne leur demande ?
                      Et pourquoi critiquer un système auquel, dans le fond, ils ne comprennent rien ?

                      Parce qu’ils en ont le droit peut-être ? On vous laisse bien dire, à vous, ce que vous pensez sur telle ou telle chose. Pourtant, ça vole pas haut... Alors je répondrai : pourquoi pas eux ?

                      De plus, les banques d’origine française qui interviennent sur ces marchés le font le plus souvent à partir de filiales qui ne sont pas de droit français, mais de droit suisse, anglais, américain, ou luxembourgeois et qui ne tombent donc pas sous le contrôle des lois ou des règlementations françaises.
                      Par conséquent elles ne sont pas soumises aux décisions de Bercy.

                      C’est justement la raison pour laquelle les mesures prises devraient l’être de manière internationale, en concertation avec tous les autres pays concernés. Vous croyez pas ?
                      Bien que je ne pense pas spécialement que la France ait le pouvoir (ni même l’intention d’ailleurs), de faire changer les choses de manière globale.


                    • ffi ffi 4 septembre 2009 16:53

                      En fait, vous vous compliquez bien la vie.

                      Comme si c’était en soi difficile d’imprimer des billets et de les diriger vers des projets d’intérêt général ?
                      La république l’a bien fait dans le temps, c’était même une volonté du conseil national de la résistance qui a accouchée des trente glorieuses.
                      Il ne tient qu’à elle de reprendre ce fonctionnement.
                      A moins que nos dirigeants corrompus soient attachés à leurs rentes glorieuses ?
                      A mon avis, c’est vous qui ne comprenez pas tout...


                    • Lucien Lacombe 5 septembre 2009 14:04

                      @Frédéric Lyon :


                      C’est bien gentil tout ça... mais soit je n’y comprends rien, soit ce commentaire est totalement incohérent. Je m’explique :

                      Il serait temps que nos « réformateurs » du système financier international et que nos pourfendeurs de cette satanée « économie financière » qui est, selon eux, « virtuelle », puisqu’ils ne résolvent pas à avouer qu’ils n’y comprennent rien,

                      Je me demande qui n’y comprend rien... si j’ai bien compris, vous m’éclairerez si besoin est : lorsque l’économie financière représente 150 fois le PIB mondial, qu’est-ce qui est réél là dedans. Quand un trader fait une opération sur un marché avec une poignée de pourcents de couverture réelle, la transaction n’est elle pas un peu virtuelle sur les bords ? Lorsque les banques titrisent les emprunt pour re-prêter encore et encore, n’est-on pas un brin en décalage avec le réel puisqu’on prête le l’argent virtuel ?
                      Un marché ou 100 % des titres sont classés « sans risque » a-t-il quelque chose en commun avec la réalité ?

                      Je pense surtout que ce sont les acteurs mêmes de ces marché qui se préservent bien de comprendre la réalité tant qu’ils engrangent des bénéfices réels sur ces marchés virtuels.

                       s’aperçoivent enfin que la France ne disposant d’aucune place financière et bancaire d’envergure internationale, les règles de fonctionnement des marchés financiers internationaux seront par conséquent décidées par d’autres que nous.

                      Personne ne nie ce fait et cette argumentation est le niveau zéro de l’argumentation. La belle et grande idée de la mondialisation est justement d’avoir pu faire sortir l’économie financière hors de tout contrôle. Cette remarque dit simplement « vous ne pouvez rien faire, inutile de lutter ». L’analyse de Lordon qui le conduit à préconiser de nationaliser les banques vaut pour la France comme pour le Monde, et je suis bien d’accord avec vous : il n’y a pas encore de gouvernement mondial. Est-ce que ça nous empêche de réfléchir à la solution ?

                      Non, la France n’est pas une place financière majeure, et tant mieux... mais l’Europe est suffisamment riche et puissante et surtout autonome pour faire s’appliquer ces règles à son propre marché et la France est puisante politiquement en Europe. Que les champion du trading aillent se vendre ou ils veulent : qu’est-ce que vous voulez que ça fasse ? Cette économie financière a pour principal défaut de rien financer, elle spécule en toute autonomie : donc on s’en contre fout, vous comprenez ? On en a pas besoin du tout, en clair... démontrez-moi le contraire si vous le pouvez

                      Pourquoi, dans de telle condition, s’acharnent-ils à nous proposer des « solutions », ou à faire des commentaires que personne ne leur demande ?

                      Parlez pour vous... on s’en doute bien que de votre côté, personne ne demande à changer, mais le peuple du monde s’en contre-fout, de ce que ceux qui pensent comme vous souhaite : le peuple du monde est fatigué de payer pour ceux qui les dominent

                      Et pourquoi critiquer un système auquel, dans le fond, ils ne comprennent rien ?

                      Que ce certitudes... si j’en juge par votre intervention, votre compréhension se limite à la surface, au binaire, ça ne va pas très loin : lisez un peu et surtout réfléchissez beaucoup, avec un peu d’entrainement vous y parviendrez... peut-être... mais encore faut-il le vouloir

                       la crise des marchés des crédits hypothécaires a révelé certaines faiblesses, notamment dans les procédures d’appréciation des risques, de la part des intervenants institutionels sur lesdits marchés.

                      Mouuuaaaaaaaarrrff  !!!!!

                      « certaines faiblesses... » du même ordre que celles de la ligne Maginot

                      Peut-être notre « directeurs des recherches » pourrait-il nous expliquer pourquoi ?

                      pourquoi ces guillemets ? Ca ressemble à du mépris, commencer par le mettre au singulier, puis plutôt que de demander des explications, lisez ces livres, et puisque vous êtes si puissant intellectuellement, expliquez nous, pauvres béotiens que nous sommes, comment tout ça fonctionne (mais pas juste la surface, quelque chose d’intelligent, de documenté et de solidement creusé)

                      Votre réponse : « vous n’y pouvez rien » ne répond à rien, elle ressemble plutôt à une injonction de se taire, une interdiction de réfléchir. Ca vous dérange tant que ça qu’on regarde un peu sous le tapis ? Toute cette dialectique, toute cette idéologie ne tiendra pas longtemps, la supercherie est en train d’être démasquée et tant que je ne croiserai personne capable de démontrer l’efficacité de ce système, je continuerai à m’exprimer. Citez-moi UN exemple économique ou l’ultra libéralisme ait réussi (qu’on rigole)

                    • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 11:52

                      Je vous rejoins sur l’hilarité que provoquent les interventions de Mr Lordon, tout en restant très pertinentes et finalement assez saute-aux-yeux.
                      Je conseille de mater les qqs conférences données par exemple sur les jeudi d’acrimed où il critique également le fonctionnement des médias. Fou rire assuré.

                      Bien à vous.


                      • Nobody knows me Nobody knows me 4 septembre 2009 11:56

                        Sinon, on n’en finira pas de répéter toujours les mêmes erreurs et, dans la même soumission aveugle à l’autorité, les pires crimes continueront à être commis par des individus loyaux, consciencieux et toujours irresponsables.

                        Et surtout très bien payés. C’est comme ça que le « déglingage » des structures est noyauté.


                      • Suldhrun Coyotin 4 septembre 2009 13:32

                        Le GRAND SECRET , Alpo47


                        Ce n est point tant le contenu du livre mais plutot de savoir ... que le livre n est rien d autre .. oups !!!

                        Que ...

                        Le mirroir de papier , qui en recele l humeur , du lecteur momentanee
                         

                        • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 10:18

                          Pardon pour ce hors sujet, mais où poster ce qui suit, sinon sous un article de Paul Villach qui saurait mieux que moi en tirer des commentaires perytinents ?

                          Pub TV de « LCL » en direction des jeunes, je cite le message :

                          « Nous vous accordons un découvert de 400 euros par mois ».

                          C’est comme si je disais : Rennes est à 70 km/h de St Malo. Ou bien ces gens sont idiots, ou bien ils s’adressent à des idiots, non ?


                          • Paul Villach Paul Villach 5 septembre 2009 17:45

                            @ JL
                            Que voulez-vous dire ?
                            Ce qui me l’inquiète dans cette offre, pour attirer le chaland, c’est l’incitation à vivre au-dessus de ses moyens, jusqu’au jour où... PV


                          • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 22:32

                            Hé bien, 400 euros par mois de découvert, cela a un parfum de revenu, non ?

                            Il y a là une tromperie manifeste qui joue sur les mots : des km/h qui mesurent des vistesses, ça ne mesure pas des distances, pas plus que des euros par mois qui mesurent des revenus ne mesurent des découverts autorisés.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès