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Commentaire de David Chauvet

sur Scandale Charal : Tués pour rien


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David Chauvet David Chauvet 5 septembre 2009 01:42

M. Jean-Pierre Llabrés :

Vous dites que “[Einstein, Gandhi, Léonard de Vinci, Théodore Monod, Tolstoï, Lamartine] n’étaient pas des intégristes car ils ne tentaient pas d’imposer à tous leurs congénères leur rejet de la viande”.

Tout dépend ce que vous entendez par “imposer”. Si vous considérez que défendre une position, c’est l’imposer, alors je crains qu’ils n’aient été tout aussi intégristes que je ne le suis selon vous. Jugez plutôt :

« On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités. » [ Gandhi ]

« Le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd’hui le meurtre des êtres humains. » [Léonard de Vinci]

« Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille » [Tolstoï]

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux, un pour les hommes. On a un seul cœur ou pas du tout. » [Lamartine]

Mais une telle conception reviendrait aussi à qualifier d’intégristes ceux qui se sont battus contre l’esclavage, contre le sexisme, les droits des enfants, etc. Je présume que vous ne le feriez pas les concernant, alors pourquoi me réservez ce qualificatif ? Une telle disqualification ne peut servir un débat serein.

Vous dites : « Vos lecteurs sont en droit de douter du fait que vous ayez apporté un raisonnement éclairé par la raison. », au motif, selon vous, que « [mon] article est biaisé et susceptible d’une accusation de mauvaise foi. » car « Ceux qui ne regarderont pas le film ne sauront pas qu’il s’agit d’abattages rituels. »

L’abattage rituel est certainement plus générateur de souffrances que l’abattage conventionnel, si l’on ne prend en compte que l’acte de tuer. Mais la consommation carnée implique bien plus que cela. Comme le rappelle un représentant de L214 : « Aujourd’hui en France, 3 millions d’animaux sont abattus à la chaîne chaque jour. Il est illusoire de penser qu’il est possible d’effectuer un pareil carnage sans faire souffrir les animaux. Le chargement et le déchargement sont brutaux, le transport est brutal, l’abattage est brutal. »
http://www.developpementdurable.com/interview/2009/09/I56/l214.html

Pour ne parler que du transport :

« Les animaux n’ont pas l’habitude d’être transportés. De ce fait, ces transports peuvent être très stressants pour eux. Il est fréquent que les animaux soient entassés au-delà des densités de chargement tolérées par la réglementation. Si un animal tombe, il risque d’être piétiné par ses congénères et d’être dans l’impossibilité de se relever. Lors des fortes chaleurs, les animaux peuvent souffrir considérablement et même mourir. Les porcs en particulier souffrent beaucoup des fortes chaleurs du fait qu’ils ne peuvent pas transpirer. Si seulement quelques animaux sont dans le camion, sans séparation, ils peuvent être projetés d’un bout à l’autre du camion et être victimes de blessures, lorsque le camion freine, prend des virages trop brusquement, etc. En hiver, les animaux souffrent également du froid. Bien souvent, lors des transports sur de longues distances, les animaux ne reçoivent pas d’eau, de nourriture, ni de temps de repos. Le déchargement se fait souvent très brutalement, bien souvent à l’aide d’un aiguillon électrique. »
http://pmaf.org/s-informer/nos-campagnes/transport.html

D’autre part, à la lecture de ce que j’ai écrit, vous constaterez que le raisonnement que je tiens ne repose pas exclusivement sur la souffrance. C’est bien sur la base d’un refus de tuer, quelles que soient les conditions de la mise à mort, que je mets en cause de la consommation d’animaux, celle-ci n’étant pas une nécessité.

Restant à votre disposition pour tout développement,

Meilleures salutations,

David Chauvet


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