C’était donc bien une expérience
Le « cartable électronique » a fait lundi une entrée progressive au lycée
d’Arsonval à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), premier
établissement scolaire à avoir fermé une classe en raison de la grippe
H1N1 depuis la rentrée.
Grâce à cet outil internet, "nous avons pu organiser la continuité
pédagogique et voir comment un lycée peut réagir" dans une telle
situation, s’est félicité le recteur de l’académie de Créteil,
Jean-Michel Blanquer, lors d’un point presse lundi après-midi dans la
cour de cet établissement d’un millier d’élèves, touché par huit cas de
grippe.
"Des cours d’histoire géo, de maths et de sciences économiques ont
été envoyés aux élèves par les professeurs" de cette classe revenus au
lycée pour être initiés au nouvel outil, a précisé Jean-Michel Coste,
un des formateurs envoyés par l’académie.
Avec le « cartable électronique », les 36 élèves de la classe fermée
doivent pouvoir continuer d’étudier en suivant les cours mis en ligne
par leurs professeurs ou en consultant le cahier de texte de la classe.
Pourtant, le système avait souffert de quelques ratées en début de journée.
Souris en main, Raymond Dargein, responsable technique du
déploiement du « cartable électronique » dans le Val-de-Marne, avait dans
la matinée détaillé son fonctionnement devant de nombreux journalistes.
"En quelques clics et via un système de messagerie et une liste de
diffusion, l’enseignant peut distribuer à ses élèves des devoirs sous
forme de fichiers", avant de ramasser les copies, avait-il expliqué.
Mais sa démonstration avait tourné court : impossible d’envoyer un
dossier test. Le système est en cours d’installation par les
techniciens du rectorat, avait-il justifié.
D’où un sentiment d’improvisation lundi matin dans les rangs des
élèves et parents interrogés par l’AFP. Postés devant les grilles du
lycée, certains se montraient sceptiques.
« On n’a pas été formés, on ne sait même pas ce que c’est ! »,
regrettait Morgane, 16 ans, tandis que Marion remarquait : "Tout le
monde n’a pas internet chez lui !"
Nadia Lecuyer, représentante de la Fédération des parents d’élèves
de l’Enseignement public (Peep), disait attendre « de voir », tout en
estimant que suivre des cours via internet "pose moins de problème en
début d’année, période où il y a beaucoup de révisions du programme de
l’année passée".
En fin de journée, Jean-Michel Blanquer répondait à ces
interrogations en soulignant que la mise en place du système serait
« progressive ». « Dès demain nous atteindrons un rythme de croisière »,
a-t-il assuré.
"De nouvelles activités pédagogiques seront alors mises en ligne,
et les élèves disposeront de suffisamment de travail" pour les sept
jours de classe suspendue, a précisé le proviseur Paul Morin.
Et en cas de nouveaux cas de grippe, les élèves de l’établissement
« seront informés au fur et à mesure » de la marche à suivre pour
utiliser le fameux cartable, a-t-il assuré.
En tout état de cause, la grippe H1N1 va obliger à « accélérer » le
déploiement du dispositif, développé dans l’académie de Créteil depuis
2007, mais disponible à l’heure actuelle, selon M. Dargein, dans
seulement une dizaine de lycées sur les 120 du département et dans plus
de la moitié des collèges.