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Commentaire de Geneste

sur Le populisme à l'oeuvre contre les traders


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Geneste 7 septembre 2009 22:38

Les bonus des traders ne sont pas trop élevés, ils sont tout simplement infondés.

Non ils ne sont pas plus infondés que les rémunérations variables ailleurs. Si on accepte le principe de la rémunération variable, les bonus sont alors fondés.

Comme la plupart des néophytes, vous semblez succomber à la fascination largement entretenue par les banques, le monde de la finance sur le sujet. Les banquiers on ne les aime pas beaucoup, mais on se dit qu’ils travaillent sur des sujets complexes qui méritent le respect.

Je ne succombe à rien et je connais très bien les maths financières. Je n’ai pas de respect particulier pour ce métier là.

Quant aux traders, grandes écoles, costumes ajustés, dépliants sur papier couché bourrés de termes techniques, on se dit que, d’une certaine manière, ils méritent leur rémunération.

Non et ce n’est pas ce quej’ai dit.

Vous oubliez un fait fondamental qu’eux mêmes d’ailleurs ne doivent pas savoir tellement la puissance des représentation nous emprisonne : les traders ne servent pas à grand chose, sinon à favoriser la liquidité des marchés. On n’a jamais vu, sauf exception tenant à la conjonction des planètes ou, plus probable, à un délit d’initié plus ou moins caractérisé, un trader surperformer, sur le long terme, son indice de référence. En effet, sur un marché qui se veut fluide, dont les ordres sont ouverts à l’analyse de tous, toute technique de trading gagnante est rapidement détectée par la concurrence.

L’activité de trading a été justifiée par la formule de Black Merton et Scholes initialement. Depuis, d’autres travaux sont venus apporter d’autres arguments. En conséquence, le monde financier et le monde politique pensent qu’ils amènent effectivement de la richesse. Personnellement, je ne le pense pas, comme vous semble-t-il, mais, de grâce, cessez de me prêter des pensées ou intentions que je n’ai pas.

Dit autrement, les gains en bourse étant, pour une mise minimale, quasi infinis pour qui possède une stratégie gagnante, on ne comprend pas vraiment la raison pour laquelle ces soi disant ’cadors’ de la finance ont besoin du confort douillet du salariat pour mettre en œuvre leurs géniales stratégies. Ou pour être plus soft et dans le cas ou ils aimeraient la franche camaraderie des salles de marché, on pourrait maintenir leurs bonus tout en établissant des malus calculés de manière identique en cas de perte, tout en leur supprimant leur salaire, désormais inutile.

Il y a beaucoup plus de personnes, traders entre autres, qui prennent des risques personnels avec leur argent mais ne le crient pas sur les toits. Renseignez-vous. Par contre, les banques ont besoin de traders et doivent les rémunérer. Pour l’instant, dans le monde occidental au moins, le salaire est obligatoire. Et si les salaires sont hauts c’est parce que le marché du travail concernant cette profession est tendu et donc les tire vers le haut. La deuxième raison est ce que j’ai expliqué dans mon texte, les banques, globalement, gagnent beaucoup trop d’argent pour une activité non créatrice de richesses (voir mon livre « ainsi marchait l’humanité » pour une démonstration détaillée de cela)

En fait, le système actuel, comme tout système de pouvoir, est d’abord fondé sur un système de représentation tendant à rendre légitime la domination d’un petit groupe au détriment des autres. Système de représentation auquel les intéressées croient eux même. En l’espèce le système de représentation aboutit légitimer la captation de la richesse produite par un discours et des attitudes ultra techniques.

S’il n’y avait que l’ultratechnique pour capter indûment la richesse, on pourrait dormir tranquille... !

Il est vrai qu’au discours ’pile, je gagne’, ’face tu perds’, les banquiers et leurs complices traders sont situés à l’endroit stratégique pour opérer, en bande organisée, leur captation de richesse : relevants d’un service public stratégique qu’il faut, quoi qu’il arrive, maintenir à flots avec l’argent du contribuable (impôt ou inflation), ils bénéficient d’une sérénité de fonctionnaire tout en s’offrant les avantages du privé (salaires, gratifications ....) ... et tout cela sans l’ombre d’un risque réel. La crise financière vient de nous le démontrer une fois de plus ...

Par ailleurs et sur un sujet connexe, vous semblez suggérer dans votre article, que les banques ne créent pas de richesse, ce qui est totalement faux. Dans leurs activités classiques (hors trading), elles créent une richesse intellectuelle, richesse tout aussi, sinon beaucoup plus importante que la richesse matérielle, dans une société complexe telle que la nôtre.

Non seulement je ne suis pas d’accord avec vous sur la richesse créée et je vous renvoie une fois de plus à mon ouvrage, mais en plus, pour la richesse intellectuelle que fournissent les banquiers, vous repasserez. Sur ce dernier point, mon verdict est sans appel, ils n’amènent que la nullité.


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