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Accueil du site > Tribune Libre > Le populisme à l’oeuvre contre les traders

Le populisme à l’oeuvre contre les traders

Le populisme a mauvaise presse dans la classe politique dominante et dirigeante. Que veut d’ailleurs dire précisément le mot populisme ?...

Un petit coup de dictionnaire électronique nous donne la définition suivante :

populisme

 1. HIST. Idéologie qui a inspiré, vers 1870, un mouvement politique russe préconisant une voie spécifique vers le socialisme à partir de la transformation des communautés paysannes.

 2. Idéologie de divers mouvements de libération nationale, visant à libérer le peuple sans recourir à la lutte des classes, et qui connut, à partir de 1910, une importante diffusion en Amérique latine (notamment en Argentine avec J. Peron). / Par ext. Courant politique qui se proclame le défenseur du peuple contre les puissances d’argent et les étrangers.

 3. LITT. École littéraire créée en 1929, qui prônait la description de la vie du petit peuple.

 

A priori le sens aujourd’hui utilisé par les médias devrait signifier, quasi-exclusivement, Courant politique qui se proclame le défenseur du peuple contre les puissances d’argent et les étrangers. Pourtant, lorsque les médias parlent de populisme, le qualificatif est en général péjoratif. Y aurait-il donc une quelconque honte à avoir de défendre le peuple contre les puissances d’argent ? Quant aux étrangers, si certains partis ont fait leur fond de commerce la lutte contre l’immigration, n’y a-t-il pas un réel fondement, pour un pays, à se doter de structures visant à garantir sa sécurité et qui, justement, vise les étrangers qui, à dessein, voudraient déstabiliser le pays ? Certains événements récents sur le territoire français, notamment certaines manifestations, n’ont-ils pas été commandités et financés par l’étranger ? Alors qu’entendent réellement les media quand ils parlent péjorativement de populisme ? En l’absence d’un repère indiscutable comme la définition du dictionnaire, nous retiendrons ici une interprétation subjective qui sera donc potentiellement contestable. Le populisme dont il est question, pourrait être une sorte de démagogie politique qui consiste à brosser le public dans le sens du poil par des discours dont le fondement est la critique des puissances d’argent et de l’étranger. Remarquons tout de même que cette notion est loin du populisme du dictionnaire et que le rattachement à la définition officielle est quelque peu tiré par les cheveux.

Jusqu’à ce jour le populisme était un qualificatif dévolu au Front National dont chacun connaît le discours. Néanmoins, il est étonnant que le même qualificatif n’ait pas été repris par les médias après le dernier coup d’éclat de Nicolas Sarkozy quant au bonus des traders. En effet, en annonçant qu’il voulait plafonner leur bonus, n’attaquait-il pas les puissances d’argent et ne fustigeait-il pas l’étranger anglo-saxon qui nous a imposé le système financier actuel ? Ne mettait-il pas à la vindicte populaire une caste à la fois apatride et internationale qui est le héraut du nouvel ordre mondial ? Pourquoi donc les médias n’ont-ils donc pas crié au populisme alors qu’il y avait matière ? Les lecteurs qui voudront bien lire mon ouvrage « Ainsi marchait l’humanité » y trouveront une réponse argumentée qui explique comment les médias se comportent en notre monde et comment ils manipulent l’opinion, en France en particulier.

Mais revenons au problème de fond. Ce populisme serait-il plus acceptable qu’un autre parce qu’il aurait, cette fois-ci, un réel fondement ? Nous allons voir que non. Descartes disait que le bon sens était la chose la mieux partagée du monde. Sans le suivre sur cette voie, remarquons que beaucoup de chose sont assez partagées de par le monde, la pingrerie en étant une comme les autres. En conséquence, sous quel prétexte les patrons des banques, par exemple, seraient-ils plus généreux que ceux de l’automobile, de la sidérurgie ou autre secteur d’activité ? Il n’y a aucune raison et, en fait, ils ne sont pas plus généreux. S’ils attribuent des salaires faramineux aux traders, c’est tout simplement parce que ces derniers rapportent des fortunes. Et quand ils touchent eux-mêmes des sommes astronomiques, elles ne représentent qu’une faible fraction de ce qu’ils ont fait gagner. En conséquence, ce sont les gains eux-mêmes de l’activité bancaire qui sont gigantesques et qui entraînent les rémunérations astronomiques versées aux traders, mais ce n’est sûrement une meilleure répartition des profits au sein des banques qui seraient, par quel hasard, plus vertueuses et généreuses que d’autres secteurs d’activité.

Regardons alors le problème sous cet aspect. Les gouvernements de la planète et Nicolas Sarkozy en tête savent bien que les revenus des traders font scandale dans la population. On les vise donc en les donnant en pâture au public. Ce faisant, ils détournent l’attention du public du réel problème, celui qui rend l’activité bancaire de l’ordre de 10 fois plus rentable en moyenne qu’une activité industrielle. Or qui crée la richesse ? Les banques ou l’industrie ? On voudra bien me laisser penser en paix que c’est l’industrie et que cette dernière n’est pas tout-à-fait seule, l’administration, par exemple, si elle est bien pensée et efficace, étant aussi source de création de richesse. Ainsi, en attaquant les traders, qui ne sont que des salariés riches et qui font fortune, au départ au moins, avec leur seul salaire, on détourne le public du vrai problème qui est celui de la gangrène hégémonique de la manipulation d’argent qui mine notre monde. Par ailleurs, comme on va plafonner les bonus des traders, cela va faire davantage de profit pour les capitalistes, qui eux ne touchent pas de bonus mais sont les premiers servis… En silence !

Le lecteur l’aura compris, je suis contre la limitation des bonus des traders car je pense que la mesure la plus urgente à prendre est celle qui visera à ramener les profits de l’activité financière au même rang moyen que ceux de l’industrie. Là, la générosité étant très bien partagée dans le monde des dirigeants, les bonus des uns seront du même ordre que ceux des autres ainsi que les salaires pour une société plus cohérente. Mais encore une fois, il faut attaquer le vrai problème. On lira dans « Ainsi marchait l’humanité » pourquoi la solution passe par une taxe sur les transactions et pourquoi une telle mesure sera efficace. D’ailleurs, récemment, en Grande Bretagne, Lord Turner a fait cette recommandation au gouvernement britannique et a été conspué par les banques pour cette proposition. Preuve, s’il en était besoin, qu’elle serait salutaire !


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27 réactions à cet article    


  • Wrong Orwell Wrong Orwell 5 septembre 2009 13:09

    La taxe est une excellente solution mais pourquoi ne pas soumettre les bonus aux charges sociales ? ce serait le banquier le premier touché puisque, pour être conséquent en net, le bonus transformé en salaire variable, devra avoir une rémunération brute élevée.
    Car on sait qu’ à la City, une part non négligeable de ces bonus est versée sur un compte offshore dans un paradis fiscal qu’affectionnent nos Grands Bretons.La taxe Tobin revient sur le devant mais les lobbies qui aiment accueillir les hommes politiques déchus de leur mandat (pantouflage) leur ouvriront moins grand les bras.
    Une idée:supprimer le parlement et soumettre chaque loi à un référendum.Cà éviterait d’une part, les propositions de lois sinonymes d’autres « en veux-tu,en voilà » (lois sur les pitt-bulls,les caniches, les rottweillers, les gros,les petits, les chauves,etc...) toujours en attente de décrets d’application.Et les interminables débats, amendements, aménagements...la loi est recalée au référendum et le ministre revoit sa copie en faisant bien gaffe pour éviter qu’elle lui revienne dans les dents avant un remaniement.C’est juste une idée car je sais que la démocratie directe à l’échelle de grands pays est un dispositif très lourd,quoique pas plus qu’une élection au suffrage universel.


    • Le péripate Le péripate 5 septembre 2009 13:43

      l’administration, par exemple, si elle est bien pensée et efficace, étant aussi source de création de richesse.
      Ah bon. Et quel est le produit d’une administration ? Des règlementations et des taxes.
      Passons sur les taxes, dont il est difficile de prétendre que cela crée quelque richesse que ce soit. Enfin, au niveau de la société, au niveau global, parce que chacun comprend bien que ça puisse en enrichir quelque uns, aux détriments d’autres.
      Qu’est ce qu’une réglementation ? Une interdiction de faire ceci ou celà. Il est certainement des domaines où des interdictions sont légitimes : tu ne voleras pas, tu ne tueras pas, etc.... Bon, c’est assez vite vu, et pour ça point n’est besoin d’autres choses que d’une police et de tribunaux. Le plus souvent, une réglementation dit, et de manière très détaillée, ce qu’il est possible d’échanger, à quelles conditions, etc... La réglementation est donc une limitation du droit naturel de propriété. La richesse, pour se manifester, dépend elle que le maximum de bonnes allocations des ressources soient réalisées. Conclusion : la réglementation, même si elle peut être légitime pour d’autres raisons, est toujours une destruction de richesse, elle a un coût.
      Ah oui, j’oubliais les « externalités positives ». Les routes, etc... Certes, mais alors il faudrait prouver qu’il aurait été impossible d’avoir des routes sans administration. Bon courage.


      • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 14:56

        Pauvre tâche !


      • Le péripate Le péripate 5 septembre 2009 15:05

        Tâche est le paronyme de tache. Exemple : c’est une pauvre tâche que de nettoyer ces pauvres taches. Merci JL.


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 5 septembre 2009 17:37

        Il se distingue aussi des courants traditionnels et socialistes de l’anarchisme par son soutien à la propriété privée. Tout est dit ! et son système est complètement con.Car la première action,sans autorité,c’est de ravager sa « propriété encombrée de miradors ».La mafia se fera un plaisir d’en rire.L’anarchie est la loi du plus fort et je te trouve bien frêle,faible et corvéable. Je te verrais bien vendre ton c.. à Pigalle.Bienvenue en Enfer,Camarade.


      • Le péripate Le péripate 5 septembre 2009 20:27

        Ton Maître t’appelle esclave Orwell. Cours...


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 14:47

        T’as mis assez de miradors et de barbelés autour de ta villa au cas où tes amis poulets auraient disparu dans ton système « anarcho-capitaliste »(antinomique en plus) ?


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 15:26

        Cà à m’a l’air d’être un petit chef d’entreprise qui se plaint des charges pour une petite bôite minable qui ne tourne pas.Mais il est son propre patron ! Ni dieu ni maître,le petit petit self made man.


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 15:52

        Au fait,péripate est le masculin de péripatétitienne : une pute,quoi ! c’est çà,ta petite entreprise ? et tu payes trop de charges sur ton c.. ? c’est pour çà qu’elle l’a mauvaise.Va retrouver ton mac, la gagneuse.


      • Le péripate Le péripate 6 septembre 2009 16:06

        Je comprends ce sentiment, fait d’idéologie et d’impuissance, qui vous pousse à m’insulter et je compatis. Au masculin, péripatéticien est un disciple d’Aristote. Un péripate est un promeneur.

        Je me promène, et je vous promène.


      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 6 septembre 2009 16:07

        Wrong Orwell a tout faux ; péritate, c’est le disciple d’Aristote.


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 16:37

        Cela prête à confusion quand même,le petit-petit chef d’entreprise.Je ne me suis pas trompé là dessus,non ?


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 16:48

        Au fait,la pute aussi se promène avant qu’on l’interpelle.Si le terme a été repris,c’est qu’il en faisait allusion.Il est vrai que les psy n’existaient pas à l’époque:on se confiait à cette dame.Mais l’allusion est à chercher dans l’éthymologie.Et Aristote n’en est pas innocent.


      • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 16:57

        Pour continuer dans l’analyse(car tu en as besoin,les putes ne font pas de diagnostic):Tu es frustré dans ta tentative de petit chef d’entreprise et dans ta vie sexuelle.L’un peut expliquer l’autre.Fais un concours pour être fonctionnaire:le meilleur moyen de détruire un système est de l’infiltrer.Tu auras le temps,en plus, de relire Aristote (c’est bien connu:les fonctionnaires sont payés à ne rien faire) car je devine qu’il y a des passages qui t’ont échappé.Pas compris serait plus juste.


      • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 15:55

        Pauvre tâche que celle du fonctionnaire. Pauvres tâches, tâches des pauvres. Taches de t’en souvenir pauvre tache. Ne me remerciez pas péripate, on peux traiter de tache quelqu’un qui dit de millions de ses concitoyens besogneux qu’ils ne produisent aucune richesse.

        Dire des fonctionnaires qu’ils sont inutiles, on ne saurait mieux illustrer le discours populiste néolibéral.

        « Quant au journalisme moderne, ce n’est pas à moi de le défendre. Il justifie son existence par le grand principe darwinien : c’est le plus vulgaire qui survit. » (Oscar Wilde). Il en est de même de la politique qui n’est plus aujourd’hui que com et populisme.


        • Wrong Orwell Wrong Orwell 5 septembre 2009 16:53

          Très pertinent,mon cher ! c’est le vulgaire qui survit.Mais en ce qui concerne concerne le péripathetique,c’est le faible(si son système a son avènement,qui périra.Darwin le guette) qu’il est dans ses propos et ses liens (qui considèrent que c’est un con,je n’invente rien,c’est un de ses liens :On devrait sans doute préférer le terme d’anarchisme de marché, car le terme de capitalisme garde un sens historique de capitalisme en complicité avec l’État. ).
          Ce n’est pas un ennemi,c’est un allié inconscient victime de « Oscar Wilde » : L’amour,c’est ne faire qu’un.Mais lequel ?".


        • Le péripate Le péripate 5 septembre 2009 20:30

          S’ils n’étaient qu’inutiles, ce serait un moindre mal. Mais la classe des spoliateurs de l’État est un champignon, une moisissure sur la société.


        • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 19:17

          Ils coûtent cher au « petit petit » (c’est comme çà qu’on appelle les petits poussins qui courent après la petite graine,gagne petit bien sûr,c’est pour çà qu’ils râlent )chef d’entreprise que tu es.Essaye l’auto-entrepreneur,on t’entendra moins pleurer.


        • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 19:27

          « Gagne petit ».C’est ainsi qu’on nomme les râtés comme toi non,péripate ?


        • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 16:14

          Un bon exemple de cette concurrence : la sécurité sociale. L’impensé libéral encense évidemment les assurances privées et fait du lobbying contre le projet Obama.

          Et pourtant, il n’y a pas meilleur moyen d’engraisser les laboratoires pharmaceutiques que de créer une couverture universelle : ça fait évidemment plus de consommateurs, et qui ne regardent pas à la dépense.

          Mais notre inénarrable qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, et qui ne comprend rien à rien fait ce que son maître lui a demandé : « Toujours s’en prendre aux hommes, jamais au saint système libéral, amen ».


          • Francis, agnotologue JL 5 septembre 2009 16:25

            La taxe Tobin me paraît être une fausse bonne idée : elle consiste à taxer, non pas un revenu mais un moyen d’obtenir un revenu. Un peu comme si l’on taxait le chiffre d’affaire des entreprises au lieu du bénéfice. Je reviendarai plus tard sur cet aspect.


          • Wrong Orwell Wrong Orwell 5 septembre 2009 17:44

            Exactement ! Cela prouvre bien que c’est une bande d’abrutis !Eux aussi sont endoctrinés et croient que c’est « comme çà qu’ont fait ».Il suffit de laisser faire.Les plus grands fiascos sont toujours l’oeuvre des plus grands stratèges.


          • Francis, agnotologue JL 6 septembre 2009 09:45

            La taxe Tobin est un serpent de mer qui, tout comme la limitation des revenus est destinée à cacher la bonne solution, à savoir, l’imposition des hauts revenus allant jusqu’à 90% et même davantage. Le principe de 100% des revenus infiniment grands est mathématiquement très pertinent, et économiquement aussi.


          • Francis, agnotologue JL 6 septembre 2009 09:19

            Le populiste utilise le discours de l’humaniste mais au contraire du second qui est sincère, le populiste ne l’est pas et sait très bien que lui-même ne fera pas ce qu’il promet.

            nb. Le populisme politique n’est pas le populisme littéraire, pas plus que le libéralisme économique n’est le libéralisme politique.


            • Wrong Orwell Wrong Orwell 6 septembre 2009 15:49

              Au fait,péripate est le masculin de péripatétitienne : une pute,quoi ! c’est çà,ta petite entreprise ? et tu payes trop de charges sur ton c.. ? c’est pour çà qu’elle l’a mauvaise.


              • Geneste 7 septembre 2009 22:38

                Les bonus des traders ne sont pas trop élevés, ils sont tout simplement infondés.

                Non ils ne sont pas plus infondés que les rémunérations variables ailleurs. Si on accepte le principe de la rémunération variable, les bonus sont alors fondés.

                Comme la plupart des néophytes, vous semblez succomber à la fascination largement entretenue par les banques, le monde de la finance sur le sujet. Les banquiers on ne les aime pas beaucoup, mais on se dit qu’ils travaillent sur des sujets complexes qui méritent le respect.

                Je ne succombe à rien et je connais très bien les maths financières. Je n’ai pas de respect particulier pour ce métier là.

                Quant aux traders, grandes écoles, costumes ajustés, dépliants sur papier couché bourrés de termes techniques, on se dit que, d’une certaine manière, ils méritent leur rémunération.

                Non et ce n’est pas ce quej’ai dit.

                Vous oubliez un fait fondamental qu’eux mêmes d’ailleurs ne doivent pas savoir tellement la puissance des représentation nous emprisonne : les traders ne servent pas à grand chose, sinon à favoriser la liquidité des marchés. On n’a jamais vu, sauf exception tenant à la conjonction des planètes ou, plus probable, à un délit d’initié plus ou moins caractérisé, un trader surperformer, sur le long terme, son indice de référence. En effet, sur un marché qui se veut fluide, dont les ordres sont ouverts à l’analyse de tous, toute technique de trading gagnante est rapidement détectée par la concurrence.

                L’activité de trading a été justifiée par la formule de Black Merton et Scholes initialement. Depuis, d’autres travaux sont venus apporter d’autres arguments. En conséquence, le monde financier et le monde politique pensent qu’ils amènent effectivement de la richesse. Personnellement, je ne le pense pas, comme vous semble-t-il, mais, de grâce, cessez de me prêter des pensées ou intentions que je n’ai pas.

                Dit autrement, les gains en bourse étant, pour une mise minimale, quasi infinis pour qui possède une stratégie gagnante, on ne comprend pas vraiment la raison pour laquelle ces soi disant ’cadors’ de la finance ont besoin du confort douillet du salariat pour mettre en œuvre leurs géniales stratégies. Ou pour être plus soft et dans le cas ou ils aimeraient la franche camaraderie des salles de marché, on pourrait maintenir leurs bonus tout en établissant des malus calculés de manière identique en cas de perte, tout en leur supprimant leur salaire, désormais inutile.

                Il y a beaucoup plus de personnes, traders entre autres, qui prennent des risques personnels avec leur argent mais ne le crient pas sur les toits. Renseignez-vous. Par contre, les banques ont besoin de traders et doivent les rémunérer. Pour l’instant, dans le monde occidental au moins, le salaire est obligatoire. Et si les salaires sont hauts c’est parce que le marché du travail concernant cette profession est tendu et donc les tire vers le haut. La deuxième raison est ce que j’ai expliqué dans mon texte, les banques, globalement, gagnent beaucoup trop d’argent pour une activité non créatrice de richesses (voir mon livre « ainsi marchait l’humanité » pour une démonstration détaillée de cela)

                En fait, le système actuel, comme tout système de pouvoir, est d’abord fondé sur un système de représentation tendant à rendre légitime la domination d’un petit groupe au détriment des autres. Système de représentation auquel les intéressées croient eux même. En l’espèce le système de représentation aboutit légitimer la captation de la richesse produite par un discours et des attitudes ultra techniques.

                S’il n’y avait que l’ultratechnique pour capter indûment la richesse, on pourrait dormir tranquille... !

                Il est vrai qu’au discours ’pile, je gagne’, ’face tu perds’, les banquiers et leurs complices traders sont situés à l’endroit stratégique pour opérer, en bande organisée, leur captation de richesse : relevants d’un service public stratégique qu’il faut, quoi qu’il arrive, maintenir à flots avec l’argent du contribuable (impôt ou inflation), ils bénéficient d’une sérénité de fonctionnaire tout en s’offrant les avantages du privé (salaires, gratifications ....) ... et tout cela sans l’ombre d’un risque réel. La crise financière vient de nous le démontrer une fois de plus ...

                Par ailleurs et sur un sujet connexe, vous semblez suggérer dans votre article, que les banques ne créent pas de richesse, ce qui est totalement faux. Dans leurs activités classiques (hors trading), elles créent une richesse intellectuelle, richesse tout aussi, sinon beaucoup plus importante que la richesse matérielle, dans une société complexe telle que la nôtre.

                Non seulement je ne suis pas d’accord avec vous sur la richesse créée et je vous renvoie une fois de plus à mon ouvrage, mais en plus, pour la richesse intellectuelle que fournissent les banquiers, vous repasserez. Sur ce dernier point, mon verdict est sans appel, ils n’amènent que la nullité.


                • Geneste 11 septembre 2009 23:15

                  Votre réponse apparemment exhaustive comporte non seulement des contradictions mais, malgré son exhaustivité, les informations que vous apportez, ne me semblent pas pertinentes.

                  Sur les contradictions :

                  Jusqu’à plus ample informé et j’espère que vous serez d’accord avec moi sur ce point, un bonus, en bonne logique capitalistique, est un complément de rémunération destiné à récompenser, en l’espèce, une surperformance.

                  Pas forcément. Le bonus est une rémunération variable qui vient éventuellement soulager le payeur (i.e. le patron) en cas de mauvaises affaires. Cela permet une rémunération plus avantageuse les années de vaches grasses et une prise de risque minime les années de vaches maigres.

                  Or d’après vos propres déclarations, vous même admettez que les traders n’apportent aucune richesse effective (En conséquence, le monde financier et le monde politique pensent qu’ils amènent effectivement de la richesse. Personnellement, je ne le pense pas, comme vous semble-t-il, mais, de grâce, cessez de me prêter des pensées ou intentions que je n’ai pas).Dans ces conditions, on se demande comment vous pouvez continuer à justifier les bonus des traders, alors que, comme moi, vous ne voyez pas ou est l’apport de valeur ajoutée sans compter que, par ailleurs, vous vous contredisez avec la ligne précédente en justifiant l’activité du trading par ’la formule de Black et Scholes.

                  Je ne me contredis pas pour une raison essentielle. Le trading ne crée pas de richesse car c’est une activité de pari pour l’essentiel. Néanmoins, la société n’en a pas réellement conscience et elle considère que le trading a une valeur ajoutée. Dans la mesure où la société reconnaît une valeur ajoutée au trading, il est donc logique qu’elle lui attribue une rémunération, éventuellement variable en fonction des résultats. C’est d’ailleurs ce qui se fait et je suis donc favorable au bonus des traders dans ce cadre. Néanmoins, c’était un peu le sens de mon article, la société doit prendre conscience que le trading n’est pas générateur de richesse et que dans ce cadre, l’argent qu’il gagne, est indu. En termes plus mathématiques, si le trader gagnait un salaire variable proportionnel à sa création de richesse, les bonnes années, il aurait un bonus de 100% de zéro. Mais le vrai problème de la société n’est pas le bonus, c’est le fait qu’on peut gagner de l’argent en faisant du trading.

                  Sur cette soi disant formule dont, incidemment, je ne vois pas en quoi elle justifie l’activité de trading, puisqu’elle porte sur le calcul de la valeurs des sous-jacents permettez-moi cette opinion : la finance est truffée de formules mathématiques, peut-être propres à expliquer le déroulement d’un phénomène, mais incapables, par construction, d’anticiper les mouvements futurs puisque, dans un marché fluide non créateur de richesse où l’enrichissement de l’un correspond à l’appauvrissement de l’autre, les acteurs n’ont de cesse, d’appliquer ... les mêmes formules. (nous parlons bien des traders, pas des investisseurs).

                  Je suis assez d’accord avec vous sur ce point. Reconnaissez quand même que les produits dérivés, en théorie, diminuent le risque et c’est comme cela qu’ils sont justifiés. Remarquez aussi que les sous-jacents n’existent pas forcément ou alors sont tellement éloignés de la réalité des produits qu’on peut les négliger. C’est ce qui s’est passé avec les subprimes. Un dernier petit point de désaccord, les futures sur les produits agricoles par exemple, ne marchent pas comme les vases communicants. Les 2 parties, au moment du passage du contrat peuvent s’estimer gagnantes et, au final, elles ne sont en général pas perdantes a posteriori car une certaine sécurité a été assurée et qui a un coût pour l’un des 2 contractants.

                  Plus globalement, vous semblez faire une distinction entre les traders indépendants qui seraient sensés gagner de l’argent et les traders salariés de banque (il y a beaucoup plus de personnes, traders entre autres, qui prennent des risques personnels avec leur argent mais ne le crient pas sur les toits. Renseignez-vous).

                  Bien que cet exemple soit hors sujet puisque l’on s’intéresse aux bonus des traders, ce qui implique une relation de salariat, de deux choses l’une : soit les traders indépendants gagnent de l’argent avec leurs propre argent, et dans ce cas là, leurs bonus sont leurs seules plus values boursières, dont acte. Soit, comme je le pense (car je suis bien mieux renseigné sur la question que vous semblez le penser), sur le long terme (seule référence crédible) ils n’en gagnent pas plus que leur indice de référence et dans ce cas là, ils feraient mieux d’aller planter leurs choux en attendant que leur argent fructifie gentiment. Par ailleurs et si ces traders indépendants existent, je ne vois pas comment vous pourriez en connaître un nombre suffisant pour en faire une règle, puisque selon votre propre formulation, ’ils ne le crient pas sur tous les toits’.

                  Pour les traders indépendants, je ne faisais que répondre à vos propos qui critiquaient le salariat en vous indiquant qu’il y a des traders indépendants qui ne sont pas salariés. Tous ne veulent donc pas l’être. Par ailleurs, il y a un marché du trading qui intéresse les banques qui offrent donc des emplois de traders salariés. Enfin, il y a des traders qui veulent être salariés pour des raisons bien évidentes, notamment celle d’apprendre le métier à la sortie de l’école par exemple. Quant aux indices de référence, je ne vous suis pas. Dans la mesure où les produits changent incessamment et où les sous-jacents n’existent quasiment pas, ces produits ne suivent pas les indices traditionnels. Ils suivent effectivement leur indice, mais on ne le connaît pas, on ne peut donc rien dire.

                  Cet aparté fait, revenons aux sujet, les traders salariés et leurs bonus. Suggérez-vous que seuls les mauvais traders refuseraient l’indépendance pour bénéficier du confort douillet du salariat et de leurs bonus fantaisistes puisqu’ils pourraient gagner bien plus en travaillant, comme les traders indépendants que vous semblez connaître, pour leur propre compte ? Vous conviendrez là encore, que leurs bonus ne se justifient pas ... à moins que leur contrat de travail soit rédigé avec la formulation magique du ’pile, je gagne, face tu perds’ et inutile de se cacher derrière une pseudo règle juridique, la soi-disante obligation du contrat de travail, pour renforcer votre justification.

                  Voir l’explication donnée plus haut sur le salariat. Il n’y a pas vraiment de corrélation entre salariat et mauvais traders. Par contre, il y en a une entre bons traders et non-salariat, car les meilleurs s’installent à leur compte, bien évidemment... Après une certaine expérience en tant que salariés.

                  S’agissant enfin de votre opinion sur l’absence de valeur ajoutée apportée par les banques, que répondre, puisque votre verdict ’est sans appel’. Dès lors, comme c’est ’sans appel’, il ne me reste plus qu’à me soumettre et à considérer, par exemple que l’invention de la lettre de change, du crédit, de la sécurisation des dépôts et des transactions, de l’action, de l’ensemble des instruments financiers .... n’ont en rien participé au développement fulgurant des sociétés occidentales ... Dont acte.

                  Vous allez au-delà de mes propos en partie. Je vous renvoie à mon livre où je montre que l’activité bancaire peut par exemple être créatrice de richesse si elle est nationalisée et octroie des prêts sans intérêt. La pratique mercantile et professionnelle du prêt avec intérêt, non seulement, de mon point de vue ne crée pas de richesse mais détruit de la valeur. En guise de pseudo-démonstration, quelle valeur a créée la Banque quand le PIB mondial est de 43000 milliards de dollars par an et quand les volumes de produits dérivés sont de 800000 milliards de dollars ? Cette création de masse monétaire ex-nihilo a effectivement détruit de la valeur sous une multitude de formes qu’ils serait trop long de décrire ici.

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