Seulement, un intérêt peut rapidement tourner à l’obsession, et de
l’obsession à la paranoïa.
D’accord, mais c’est une affirmation généraliste qui ne concerne qu’une minorité.
C’est ainsi qu’on vit des extraterrestres
sur les photos lunaires : à force de fixer son attention sur un détail,
une ligne, une ombre, l’imagination finit par prendre le relais, par
donner à la conscience ce qu’elle recherche : une information, souvent
en corrélation avec ses intérêts.
Vous prenez le cas de gens peu scrupuleux. Mais l’expérience m’a montré que ce genre d’attitude est partagée par des anti-complotistes, et surtout par eux.
La nécessité d’éviter de prendre ses désirs pour des réalités concerne tout le monde.
"La conscience déteste l’inconnu,
c’est ainsi que l’enfant à peur du noir : son imagination s’emporte,
imagine un danger."
C’est une interprétation peu valide, il me semble. Ce n’est pas l’imagination qui fait franchir le seuil de l’intérêt au complot, mais des informations. Après, l’imagination peut exagérer les choses.
Mais votre sentence s’applique parfaitement aux anti-complotistes. Ils ont peur du noir. Parce que franchir le pas sur le 9/11 par exemple, c’est s’engager dans un autre monde, ou en tous cas une autre vision du monde. Et d’abandonner bien des illusions en même temps que le sentiment de sécurité qui va avec.
« La plupart des théoricien du complots sont de grands enfants qui ont encore peur du noir. »
Vous faites l’amalgame constant entre des « théoriciens du complots » obsédés, et des partisans raisonnables d’une théorie du complot réfléchie.
Ce n’est pas la peur du noir qui fait bouger les-dits complotistes, mais la soif de vérité et d’authenticité, en tout cas pour la grosse majorité d’après ce que j’ai constaté. Seuls des gens immatures et déséquilibrés tombent dans l’obsession du complot, et ils ne sont pas nombreux.
Etre capable d’envisager un complot à la portée forcément déséquilibrante me parait plutôt un signe de maturité.
« Le complotisme est une attitude psychologique de défense. »
Au contraire, c’est l’attitude de quelqu’un qui a décidé de prendre l’offensive (à tort ou à raison). Croire à la possibilité d’un complot revient presque toujours à mettre en cause des certitudes acquises.
La défense consiste au contraire à se replier sur ses convictions ou croyances.
Décidément, on est pas d’accord.